Le secteur de la pêche "évolue positivement" dans la wilaya de Tizi-Ouzou, a estimé dimanche le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Sid Ahmed Ferroukhi. Procédant à la pose de la première pierre du projet de la halle à marée au niveau du port de Tigzirt, à 45 km au nord de Tizi-Ouzou, le ministre a indiqué que cette "évolution positive s'exprime par les différents investissements réalisés ou en cours de réalisation dans le secteur de la pêche et, notamment, de l'aquaculture". Le directeur de wilaya de la pêche, de l'aquaculture et des ressources halieutiques, Belaid Abdelhafidh, a indiqué que cinq projets de fermes aquacoles de conchyliculture et de pisciculture (production d'huîtres, moules et daurades) sont en cours de lancement au niveau du port de Tigzirt. La première ferme aquacole en Algérie a été réalisée à Azeffoune (60km au nord de Tizi Ouzou). Elle est spécialisée dans la production du loup et de la daurade royale pour une production annuelle de 1200 tonnes de poissons et de 10 millions d'alevins. Cette ferme est entrée en phase de commercialisation en 2009, a-t-il rappelé. Durant sa visite dans la wilaya de Tizi-Ouzou, M. Ferroukhi a inauguré la pépinière de l'Entreprise régionale de génie rural (ERGR) et un guichet unique de sécurité sociale-agriculture au niveau de la caisse régionale de la mutualité agricole (CRMA). Le ministre a également distribué cinq modules d'ovin au profit d'éleveurs de la localité de Fréha, avant de visiter le périmètre irrigué de Djebla et certaines exploitations et unités de production (laiterie, fromagerie, montage de tracteurs, élevage cunicole …). M. Ferroukhi qui a rencontré des agriculteurs, a souligné que son département a donné des orientations pour la redynamisation du système des coopératives qui sont une forme de collaboration et de mutualisation des moyens des agriculteurs. Le ministre a précisé que "quel que soit la forme collective (coopérative, entreprise, association, groupement d'intérêt...) que les agriculteurs ou les éleveurs souhaitent adopter, nous allons les accompagner." S'agissant de la subvention par l'Etat des fourrages, il a indiqué en direction d'un membre de la coopérative polyvalente de Tizi-Ouzou, que "les coopératives agréées peuvent en bénéficier au profit des agriculteurs qu'elles représentent". D'autre par, le ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche travaille sur l'identification d'une carte d'investissement dans le domaine agricole, a indiqué dimanche à Tizi-Ouzou, le premier responsable du secteur, Sid-Ahmed Ferroukhi. Le ministre qui effectuait une visite de travail dans la wilaya a expliqué, lors d'un point de presse, qu'en prévision de l'élaboration de cette "Carte d'orientation et de promotion d'investissement" son département lancera, dans les "prochaines semaines", un travail d'identification des secteurs d'investissement dans l'ensemble des wilayas. Cette carte "portera sur la consolidation des investissements existants et permettra de développer et de moderniser l'agriculture dans les différentes filières", a ajouté M. Ferroukhi, tout en soulignant "l'importance d'orienter les investissements" internes issus du secteur agricole ou externes (du secteur industriel et des autres opérateurs). L'Algérie compte des centaines de pôles agricoles "très dynamiques" autour des différentes filières (viandes rouges et blanches, céréaliculture, légume secs, laità) et compte des communes qui sont entièrement versées dans cette activité. Ces initiatives locales, a-t-il dit, nécessitent d'être encouragées par la mise en place d'un système de coopératives pour fédérer les agriculteurs. Le ministre a souligné l'importance de prendre en compte les besoins en investissement exprimés dans les différents pôles agricoles (transformation, de logistique, de commercialisation...), en vue de "dynamiser et d'animer ce tissu, afin de le rendre plus dense et le préparer à être compétitif sur le marché interne comme celui international". Abordant la question de l'exportation des produits agricoles, M. Ferroukhi a observé que de par son territoire diversifié et ses différents climats, "l'Algérie peut mettre sur le marché international des produits (légumes, fruits…), en hors saison". "Beaucoup de régions peuvent aujourd'hui aller vers l'exportation", a-t-il affirmé. "Nous avons l'avantage de produire tout au long de l'année où les autres pays, y compris ceux voisins, ne le peuvent pas", de par le territoire national et à la faveur du climat, ce qui "nous permet d'avoir des produits frais", a-t-il relevé. Il a en outre souligné l'existence d'un potentiel de produits forestiers à valoriser pour booster l'économie locale mais aussi en vue de leur exportation, citant l'exemple des glands cédés à 200 dollars la tonne sur le marché international. Cette démarche d'aller vers l'exportation, nécessite la valorisation des territoires et la création d'une synergie entre l'ensemble des acteurs du secteur agricole (opérateurs, mécanismes d'aides et de soutien à l'activité agricole, assureurs, banques…) et leur implication dans une logique d'investissement et de modernisation de leurs activités, a-t-il ajouté.