Les Bourses européennes ont terminé mardi en nette baisse plombées par la faiblesse des cours du pétrole ainsi que par le recul des valeurs bancaires sensibles à la publication des "Panama papers". Les prix du pétrole s'affichaient en effet toujours à la baisse mardi en cours d'échanges européens et américains, dans un marché de plus en plus sceptique quant aux chances de voir les grands producteurs de brut parvenir à un accord pour limiter l'offre mondiale. "Le cours du pétrole se stabilise mais reste sous pression tant les pays exportateurs semblent peiner à trouver un accord sur un gel de production à l'approche de la réunion de Doha qui se tiendra le 17 avril prochain", commentait Yoav Nizard, analyste chez FXCM. En outre "les "Panama papers" ont jeté un coup de projecteur sur les banques mondiales" et "la confiance dans le secteur a touché un nouveau plus bas", a commenté Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets.
L'Eurostoxx a reculé de 2,43% La Bourse de Paris a terminé en nette baisse (-2,18%). L'indice CAC 40 a perdu 94,94 points à 4 250,28 points, dans un volume d'échanges de 3,6 milliards d'euros. La veille, il avait fini en hausse de 0,53%. Peugeot a enregistré la plus forte baisse, perdant 6,51% à 13,72 euros, les investisseurs accueillant froidement le nouveau plan stratégique du constructeur qui vise une croissance de son chiffre d'affaires de 10% d'ici 2018. ArcelorMittal a reculé de 5,93% à 3,98 euros. Renault a reculé de 4,89% à 81,82 euros et Schneider Electric de 3,41% à 52,36 euros. Le secteur des télécoms est resté mal orienté, mais dans des proportions plus mesurées que la veille après l'annonce de l'échec des négociations en vue du rapprochement entre les opérateurs Orange (-2,35% à 14,11 euros) et Bouygues (-3,93% à 29,22 euros). Iliad a perdu 2,11% à 186,00 euros et SFR 1,20% à 29,54 euros. Gemalto a décroché de 5,25% à 60,13 euros. La Bourse de Londres a terminé en nette baisse, plombée par les mises en garde du FMI sur l'économie mondiale, la baisse des cours du pétrole, ainsi que les révélations des "Panama papers". L'indice FTSE-100 des principales valeurs a perdu 73,49 points ou 1,19% par rapport à la clôture de la veille, à 6 091,23 points. Le secteur minier a chuté, avec Glencore (-5,31% à 141,85 pence), BHP Billiton (-4,57% à 734,50 pence) et Anglo American (-3,98% à 525,70 pence). Les banques ont souffert, avec Standard Chartered (-4,28% à 432,70 pence), HSBC (-3,06% à 417,50 pence) ou Barclays (-2,43% à 146,60 pence). Par contre les producteurs de métaux précieux ont tiré leur épingle du jeu, comme Randgold Resources (+2,10% à 6 335 pence) et Fresnillo (+0,77% à 914 pence). La Bourse de Francfort a lourdement chuté, fragilisée comme les autres places européennes par la faiblesse des cours du pétrole et désarçonnée par une baisse marquée des commandes industrielles allemandes en février. L'indice Dax des trente valeurs vedettes a lâché 2,63% pour finir à 9.563,36 points, son plus bas niveau de clôture depuis le 29 février. Celui des valeurs moyennes MDax a cédé 1,89% à 19 882,99 points. Les commandes à l'industrie allemandes ont fondu de 1,2% en février, par rapport à janvier, là où les analystes attendaient une petite hausse. Deutsche Bank a chuté de 5,07% à 14,05 euros après avoir été mise en cause par de nouvelles révélations sur les "Panama papers". ThyssenKrupp a lâché 4,65% à 18,16 euros. Volkswagen a cédé 4,01% à 102,85 euros. Audi a progressé de près de 10% et Seat de 6,5%. La Bourse suisse s'est repliée de 0,76%, l'indice SMI clôturant à 7.673,67 points. Les bancaires ont été particulièrement affectées. Credit Suisse a chuté de 4,94% à 12,88 francs, après une recommandation de vente formulée par les analystes d'Exane BNP Paribas. Julius Bär a perdu 3,22% à 39,07 francs. ABB a perdu 1,76% à 18,38 francs. L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse de 1,66% à 428,85 points. Gemalto a perdu 5,25% à 60,13 euros. Arcelor Mittal a baissé de 5,94% à 3,98 euros. La Bourse de Milan a terminé en baisse, l'indice FTSE Mib perdant 3% à 17 109 points. Buzzi Unicem a gagné 0,66% à 15,14 euros. Banco Popolare a chuté de 8,05% à 4,91 euros. Banca Popolare di Milano (BPM) a perdu 6,56% à 0,541 euro. La banque Carige a reculé de 5,89% à 3,036 euros. La Bourse de Bruxelles a terminé sur un net recul, l'indice Bel 20 des valeurs vedettes cédant 1,60% en clôture. L'indice a terminé la séance à 3 321,61 points. Le groupe diversifié Ackermans et van Haaren a lourdement chuté de 5,15% à 117,80 euros. ING a cédé 3,15% à 10,13 euros et Engie (ex-GDF Suez) a reculé de 3% à 13,08 euros. Elia, le gestionnaire du réseau de transport d'électricité en Belgique, a pris 0,82% à 44,48 euros. La Bourse de Madrid a terminé dans le rouge, l'indice Ibex 35 cédant 2,44% à 8 387,40 points, plombé par la baisse de valeurs bancaires. Le groupe de BTP Sacyr a subi la plus forte chute, son action perdant 9,20% à 1,72 euro, et le groupe de construction OHL cédait 5,01% à 5,28 euros. Banco Santander et BBVA ont perdu respectivement 3,46% à 3,65 euros et 2,58% à 5,61 euros. La Bourse de Lisbonne a clôturé en baisse de 2,07% à 4.874,24 points, sous l'effet de la chute du groupe de BTP Mota Engil et de la contre-performance des valeurs bancaires. Mota Engil a dévissé de 4,66% à 1,80 euro, malgré l'annonce de nouveaux contrats en Amérique latine. BCP a vu son titre baisser de 3,38% à 0,034 euro, alors que sa concurrente BPI a cédé 1,04% à 1,24 euro.
Wall Street reste timorée Wall Street a baissé mardi, poursuivant un début de semaine sans entrain dans un contexte d'interrogations sur le niveau élevé des indices: le Dow Jones a perdu 0,75% et le Nasdaq 0,98%. Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a cédé 133,68 points à 17 603,32 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 47,86 points à 4 843,93 points, accélérant leur baisse dans les dernières minutes d'échanges. Jugé le plus représentatif par de nombreux investisseurs, l'indice élargi S&P 500 a reculé de 20,96 points, soit 1,01%, à 2 045,17 points. "Ce sont quelques prises de bénéfices, sans rien de spectaculaire", a résumé Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management. "Il n'y a rien de vraiment notable dans l'actualité." Après un très mauvais début d'année, Wall Street s'est reprise à partir de février et n'a depuis quasiment enregistré que des semaines de progression, mais les indices, désormais revenus près de leurs plus hauts niveaux historiques, semblent désormais marquer le pas et ont déjà un peu reculé lundi. "On se trouve dans un creux, après des indicateurs économiques importants", notamment de bons chiffres sur l'emploi américain en fin de semaine dernière, "et avant le début de la saison des résultats d'entreprises", a résumé David Levy, de Republic Wealth Advisors. "Donc, les investisseurs attendent de voir si la Bourse est allée trop haut et risque de se rééquilibrer en baisse d'ici l'été." La Bourse de New York doit désormais attendre la semaine prochaine pour digérer les résultats d'entreprises majeures, comme le géant de l'aluminium Alcoa (+0,11% à 9,41 dollars). Pour autant, le calendrier économique américain n'était pas vide mardi, mais les investisseurs n'ont pas semblé en mesure de tirer de franches conclusions d'un chiffre défavorable sur le déficit commercial des Etats-Unis, qui s'est plus aggravé que prévu en février, et d'un indicateurs nettement plus engageants sur le secteur des services, dont l'activité a bien plus progressé que prévu le mois dernier.
Allergan chute Parmi les valeurs, les groupes de services parapétroliers Halliburton et Baker Hughes ont respectivement gagné 1,18% à 34,40 dollars et perdu 5,09% à 39,36 dollars, réagissant de façon contrastée à de nouveaux nuages sur le projet de fusion, après un article de l'agence Bloomberg, selon lequel les autorités américaines vont engager une plainte cette semaine contre cette opération. Le laboratoire pharmaceutique Allergan a chuté de 14,77% à 236,55 dollars, comme sa fusion avec son concurrent Pfizer, en hausse de 2,08% à 31,36 dollars, était menacée par de nouvelles mesures américaines pour lutter contre les mariages entre entreprises pour des raisons fiscales. Egalement dans le secteur, le canadien Valeant, gravement atteint ces derniers mois en Bourse par des soupçons de manipulation comptable, a repris 10,03% à 28,73 dollars sur sa cotation new-yorkaise, après avoir rapporté qu'une enquête interne n'avait pas démontré de grave problème dans sa filiale Philidor, spécialisée dans la pharmacie en ligne. Le géant du divertissement Disney a perdu 1,70% à 97,00 dollars face au départ inattendu de Thomas Staggs, son numéro deux, qui était donné comme son futur dirigeant. Le réseau social Twitter, qui a remporté les droits de diffuser en ligne les matchs du Championnat professionnel de football américain (NFL), n'en a pas vraiment profité et a perdu 0,23% à 17,05 dollars. Après avoir annoncé un changement à la tête de son conseil d'administration, le groupe de restauration Darden, notamment propriétaire de la chaîne Olive Garden, a reculé de 3,77% à 64,80 dollars. Il a par ailleurs fait état d'une hausse de ses ventes mais d'une baisse de son bénéfice net pour le dernier trimestre.