Les plantes marginales dites "négligées" en Algérie, sont des espèces anciennement cultivées ou exploitées et qui se font de plus en plus rares. Ce sont aussi des espèces spontanées utilisées par les populations rurales à des fins diverses, soit de consommation directe ou d'échange. La liste est si longue que l'on ne peut tout énumérer. Nombreux sont les cultivars locaux et les variétés de nos terroirs qui se raréfient et disparaissent d'année en année. Ils sont en passe d'être oubliés, car sous-utilisés et délaissés en raison de leur faible valeur ajoutée. La transmission du savoir-faire ancestral en matière d'inventaire des potentialités, de conservation et d'utilisation de ces plantes spéciales n'est plus l'apanage de notre oralité devenue désuète, même l'apprentissage parental des plantes vénéneuses et mortelles n'est plus de cours. Cet appauvrissement culturel a conduit à l'anéantissement d'un héritage biocénotique avec toutes les conséquences irremplaçables pour la perte de l'identité de beaucoup de nos terroirs. C'est dire les situations critiques et irréversibles que subissent les écosystèmes. Ces derniers sont l'expression d'une diversité de zones écologiques où l'on rencontre une gamme variée de végétaux qui restent encore indispensables et essentiels à nos besoins. Il y a aussi ce qu'on appelle les végétaux spécifiques à l'image de la bruyère qui est une plante très présente ans le nord-est algérien ; elle est utilisée pour la fabrication de pipes. Les populations rurales de la région l'exploitent pour la fournir à une petite usine de la région. La Passerine (Thymelaea), étudiée pour la fabrication des sacs en jute pousse à l'état spontané dans les régions marginales. Pour les végétaux exotiques, on les trouve dans les régions steppiques et dans le sud de l'Algérie, la présence spontanée de Terfes appelé aussi (truffe du désert ou truffes des sables) peut être mieux valorisée compte tenu de son prix élevé au niveau des pays européens et de sa demande qui lui assure des débouchés certains. El Gharnina (Scolymus hispanicus), Khourchef h'rab (Cynaria carduncellus), Soulgh (Beta maritima). Les fleurs d'Oranger amer (Citus aurantium), le carvi (Carum carvi), l'anis vert (Pimpinella anisum) sont relativement assez cultivés et entrent dans une large consommation. Les plantes aromatiques, quant à elles, elles sont importantes aussi et très collectées. On peut citer : l'armoise blanche, le romarin, la sauge, le thym, la myrte, l'origan. Certaines de ces plantes sont utilisées comme plantes médicinales. Les populations des régions rurales et même au niveau urbain ont toujours utilisé les plantes médicinales pour des soins divers. Plusieurs plantes spontanées font l'objet d'utilisation et d'attention dans les prélèvements. Pour l'arboriculture rustique, c'est dans les régions montagneuses du Tell à faibles potentialités agricoles que l'on retrouve toute une gamme d'arbres rustiques : amandier, figuier, prunier, abricotier, pistachier, grenadier, mûrier, cerisier, vigne, cognassier. L'érosion génétique au niveau des espèces est assez importante, c'est aussi le cas de certaines variétés de pommiers, dans les Aurès, ainsi que de Poiriers à petits fruits colorés aux couleurs de l'arc-en-ciel et très parfumés qui se font rares. Le figuier de barbarie est l'une des espèces les mieux adaptées aux conditions édaphiques et climatiques. Cette espèce mérite l'une des attentions les plus particulières compte tenu de ses aptitudes et de ses multiples usages. D'autres espèces comme le noyer, le pacanier, l'avocatier, le châtaignier, moins répandus mais méritent plus d'égard compte tenu des possibilités favorables à leur développement.