La France est considérée comme le premier investisseur hors hydrocarbures en Algérie, mieux encore elle est le deuxième partenaire commercial, M. Valls a déclaré hier que son pays voulait "rester le partenaire économique majeur de l'Algérie". Ainsi M. Valls a attiré l'attention sur le fait que 6.000 entreprises françaises font du commerce avec l'Algérie et environ 500 autres y sont installées. Acet effet, l'Algérie et la France ont signé hier à Alger trois accords de partenariat dans les secteurs du transport ferroviaire et l'agroalimentaire lors du troisième forum de partenariat algéro-français. Les accords ont été signés en présence des Premiers ministres des deux pays, MM. Abdelmalek Sellal et Manuel Valls, qui ont procédé à l'ouverture de ce forum organisé en marge de la troisième session du Comité intergouvernemental de haut niveau algéro-français (CIHN). Le premier protocole d'accord concerne la création d'une jointventure pour la production d'engrais phosphatés et l'aliment de bétail en partenariat entre l'entreprise Manadjim El Djazaïr (Manal), filiale du groupe Asmidal, et le groupe français, Roullier. La future usine de valorisation de phosphate devrait être implantée à Oued El Kebrit (Tebessa). Le deuxième accord porte sur l'extension de l'activité de l'usine de l'assemblage et la maintenance de tramways (Cital), inaugur ée en mai 2015, à l'engineering, la fabrication et la maintenance d'autorail en vue de destiner une partie de la production à l'exportation. Cette joint-venture est le fruit d'un partenariat entre l'Entreprise de constructions de matériels et d'équipements ferroviaires (Ferrovial), l'Entreprise du métro d'Alger (EMA) et la société fran- çaise Alstom. Dans ce cadre, un nouveau pacte d'actionnariat a été signé par les partenaires. Quant au troisième accord, il porte sur la création d'une usine pour la production industrielle, le conditionnement et la commercialisation en Algérie et à l'international des produits de la marque Lesieur (groupe Avril), spécialisé dans l'agroalimentaire. Ce projet sera réalisé en partenariat entre Lesieur et le groupe algérien Djaadi. Outre ces projets, d'autres accords devraient être signés dans un "proche avenir" dont le projet d'implantation d'une usine PSA (Peugeot-Citroën) en Algérie, selon le ministre de l'Industrie et des Mines Abdessalem Bouchouareb pré- sent au forum avec le ministre français de l'économie, de l'industrie et du numérique, Emmanuel Macron. Il s'agit aussi du projet, qui devrait regrouper le groupe industriel public national des industries métallurgiques "IMetal" et le français "Air Liquide", pour la création d'une société mixte de production de gaz industriels pour les besoins des usines de sidérurgie d'El Hadjar (Annaba) et de Bellara (Jijel). "Il reste encore quatre ou cinq projets qui sont en fin de discussions", a dit le ministre qui prévoit la conclusion de leurs accords dans un avenir proche. Un grand projet dans l'industrie pétrochimique devrait faire l'objet, dans les prochains mois, d'un partenariat entre le groupe Sonatrach et le groupe français Total, a annoncé de son côté le Premier ministre Abdelmalek Sellal. LA FRANCE CÔTE À CÔTE AVEC L'ALGERIE DANS SA DEMARCHE DE DIVERSIFICATION ECONOMIQUE Le Premier ministre français Manuel Valls a exprimé, par ailleurs la volonté de son pays d'appuyer l'Algérie dans sa démarche de diversification économique, tout en insistant sur les potentialit és d'un partenariat bilatéral dans des secteurs "stratégiques" comme la santé, l'agroalimentaire ou les transports. "L'Algérie s'est engagée dans un processus de diversification de son économie. Le contexte n'est pas facile, mais nous sommes là pour réussir ensemble et pour vous aider également à réussir", a-t-il déclaré lors du forum d'affaires algéro-français qui se tient en marge de la troisième session du Comité interministériel de haut niveau (CIHN) en présence du Premier ministre Abdelmalek Sellal. Il a aussi relevé "l'amitié indestructible" liant l'Algérie et la France et s'est dit "convaincu que ce qui a été initié par nos deux présidents est durable surmontant tous les petits problè- mes que parfois on veut nous créer". "Nous avons confiance dans les atouts de l'Algérie, dans son potentiel, dans la qualité de sa main-d'uvre et dans le fait qu'ensemble nous pouvons peser davantage, nous sommes là et nos entreprises sont là dans des secteurs aussi stratégiques que la santé, l'agroalimentaire ou les transports et dans des secteurs d'avenir comme le numérique", a-t-il indiqué. Les partenariats existant entre les entreprises algériennes et françaises "tissent la trame d'un partenariat d'exception entre nos deux pays lancés en décembre 2012 par les présidents Abdelaziz Bouteflika et François Hollande. Ce partenariat doit continuer à se développer", a-t-il soutenu. Il a déclaré, en outre, que le développement du partenariat d'exception liant les deux pays implique aussi d'offrir la possibilité aux entreprises algériennes de "trouver naturellement le chemin de la France ". Le Premier ministre français a rappelé, à ce propos, les efforts consentis par la France pour assurer les meilleures possibilités d'investissement aux opérateurs étrangers. Il s'est attardé, en outre, sur le rôle à jouer par les entreprises détenues par des Français d'origine algé- rienne pour rapprocher davantage les deux pays. Selon lui, les Français d'origine algérienne "doivent être mobiles et pouvoir s'installer de part et d'autre de la Méditerranée et pouvoir mobiliser leur ressources plus facilement, car cette communauté franco-algérienne riche et dynamique (...) est l'une de nos plus grandes chances communes ", a-t-il affirmé. Plus généralement, M. Valls a parlé du lien existant entre les continents européen et africain qualifiant ce dernier de "continent d'avenir ". Il a insisté sur le rôle susceptible d'être joué par l'Algérie et la France pour rapprocher les pays des deux continents. M. Valls avait entamé avant-hier une visite de deux jours en Algérie, où il a coprésidé hier avec son homologue algérien, Abdelmalek Sellal la 3ème session du Comité intergouvernemental de haut niveau algérofran çais (CIHN). Le Premier ministre français est accompagné d'une dizaine de ministres et d'une forte délégation d'hommes d'affaires qui vont participer à un forum économique avec leurs homologues algériens. Le CIHN est un cadre mis en place à la faveur de la Déclaration d'Alger sur l'amitié et la coopération entre l'Algérie et la France, signée en décembre 2012, par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et son homologue français, François Hollande, à l'issue de la visite d'Etat en Algérie de ce dernier.