Selon le Wall Street Journal, la société mère de The Daily Mail mènerait des discussions avec "plusieurs" fonds d'investissement en vue d'une possible offre sur Yahoo!. La société mère du journal britannique et site Internet The Daily Mail mène des discussions avec "plusieurs" fonds d'investissement en vue d'une possible offre sur Yahoo!, a rapporté leWall Street Journal. Les candidats au rachat de certains actifs de l'ex-fleuron d'Internet ont jusqu'au 18 avril pour faire une offre. Selon des sources proches du dossier citées dimanche 10 avril par le Wall Street Journal en ligne, une offre du Daily Mail & General Trust pourrait prendre au choix deux formes. Première possibilité, un fonds pourrait acquérir les activités Internet du groupe et fusionnerait les activités médias et information avec celles en ligne du Daily Mail, pour former une nouvelle société qui serait gérée par le quotidien britannique. Le deuxième scénario prévoit qu'un fonds "acquière la totalité du cœur de métier Internet de Yahoo!, le Mail reprenant les activités information et médias", selon le Wall Street Journal. Parmi ces actifs, Yahoo! Finance, Yahoo! Sports et Yahoo! News, ainsi que les activités vidéo, selon le WSJ, qui ne mentionne pas quel serait le sort d'un autre actif stratégique de Yahoo!, sa part de 15% dans le géant chinois du e-commerce Alibaba.
Restructuration Pionner d'Internet utilisé par environ un milliard de personnes dans le monde, Yahoo! arrive derrière Google en termes de recherche sur Internet et perd régulièrement du terrain en matière de publicité en ligne. Et la valorisation boursière de Yahoo! ne reflète quasi exclusivement plus que la valeur de ses participations dans les sociétés asiatiques Alibaba et Yahoo! Japan. Arrivée aux manettes en 2012 pour relancer le groupe, Marissa Mayer a annoncé en février un nouveau plan de restructuration, considéré comme celui de la dernière chance. Le fonds activiste Starboard Value a décidé de réclamer, à la prochaine assemblée générale, le remplacement de l'intégralité du conseil d'administration. Pour tenter de calmer ses investisseurs mécontents, Yahoo! a déjà annoncé début février une restructuration qui va réduire ses effectifs de 15%, et il n'écarte plus la cession d'aucun actif, y compris son cœur d'activité, à savoir le portail Internet lui-même, pour lequel l'opérateur télécoms Verizon aurait décidé de déposer une offre. Il a déjà racheté AOL et a indiqué à plusieurs reprises par le passé qu'il pourrait être intéressé par certains actifs en ligne de Yahoo! Les dirigeants de Yahoo! ont eu des réunions avec ceux de Verizon, IAC/InterActiveCorp et CBS Corp, selon une source proche du dossier citée par le Wall Street Journal. Microsoft a discuté avec des fonds d'investissement sur le financement d'un rachat, selon des sources proches du dossier citées par le WSJ, qui confirme aussi l'intérêt des fonds KKR et TPG.
Pourquoi Verizon et Google pourraient racheter Yahoo ? Yahoo cherche officiellement des acquéreurs pour une partie de son activité internet. Les candidats doivent déposer leur offre avant le 11 avril. Verizon et Google sont sur les rangs. Microsoft surveille l'opération tandis que le conseil d'administration continue à se diviser sur la stratégie du groupe. Quand les écrans de Bloomberg ont affiché ce matin que Verizon Communication et Google étaient sur le point de présenter une proposition de rachat des activités internet de Yahoo, la nouvelle n'a pas surpris grand monde. L'ancienne star de l'internet est en effet à vendre depuis plusieurs semaines et les acheteurs éventuels ont jusqu'au 11 avril pour présenter leur dossier.
210 millions de visiteurs Verizon pourrait racheter la partie internet de Yahoo ainsi que les 35% que la compagnie détient dans Yahoo Japan (la majorité appartenant au conglomérat japonais Softbank). La partie internet serait valorisée un peu moins de 8 milliards de dollars. L'enjeu pour la firme américaine serait notamment de faire un package orienté vers les données et le marché publicitaire avec AOL. Et cette hypothèse est évoquée depuis des semaines par les médias Outre-Atlantique. AT&T et Comcast, un temps considéré comme des acheteurs potentiels, auraient finalement décidé de se retirer. Le cas de Microsoft, qui n'a pas publiquement signifié son intérêt, est plus ambigu. Il avait tenté de racheter Yahoo en 2008 pour 45 milliards de dollars. A l'époque, il souhaitait combiner Bing, son propre moteur de recherche, avec Yahoo Search pour offrir une alternative crédible à Google. L'opération ne s'était finalement pas faite. En mars dernier, la presse américaine a noté un nouvel intérêt de Microsoft pour Yahoo. Cette fois-ci, la firme de Redmond ne souhaite pas intervenir directement mais pourrait aider un fond d'investissements à racheter Yahoo. L'objectif est simple : éviter que la concurrence ne s'empare du portail et ne mette un autre moteur de recherche, une crainte clairement fondée puisque Google est sur les rangs. Si Yahoo n'est pas très utilisé en France, il reste une référence aux Etats-Unis avec 210 millions de visiteurs unique par mois et un moteur de recherche qui attire 7,63 % des requêtes (contrairement à la France où Yahoo plafonne à 2,02%), quasiment à égalité avec Bing (7,41%). Microsoft avait un temps caressé l'espoir de combiner Bing et Yahoo Search pour offrir une alternative crédible à Google. Officiellement, Microsoft n'est plus sur les rangs mais il surveille attentivement la transaction en cours et se tient probablement prêt à intervenir.
Un conseil d'administration divisé Yahoo aura du mal à choisir la meilleure option. Le conseil d'administration ressemble en effet à un ring de boxe. Entre l'actionnaire activiste Starboard et la direction, c'est une guerre ouverte. L'activiste reproche à la directrice générale Marissa Mayer son manque de résultats. Fin 2015, pour " créer de la valeur pour l'actionnaire ", il proposait de vendre toutes les activités commerciales de Yahoo et de ne conserver qu'une holding financière. Baptisée Aabaco, elle aurait regroupé la participation de 16,5% de Yahoo dans Alibaba, le géant chinois de la vente en ligne, évalué à 35,2 milliards de dollars, et les 35% dans Yahoo Japan, évalué à 8,6 milliards de dollars. La direction s'est fermement opposée à cette suggestion. Elle préfère vendre certaines activités non stratégiques dans l'espoir de redresser la barre. Mais les finances ne sont pas au beau fixe. La valorisation boursière de Yahoo est à peu près équivalente à la valeur de ses participations dans Alibaba et Yahoo Japan. Dès lors, l'activiste Jeffrey Smith a beau jeu d'affirmer que la partie commerciale de Yahoo ne vaut rien et qu'il est urgent de s'en défaire. Cette guerre du conseil est une nouvelle illustration de l'opposition sourde entre Wall Street et la Silicon Valley : les financiers ne sont plus disposés à laisser la bride sur le cou aux ingénieurs.