Les exploitations agricoles dans les communes de Sirat et de Bouguirat (Mostaganem) connues pour leur production abondante de pomme de terre, connaissent ces derniers jours, une "grande affluence" des commerçants de plusieurs régions du pays pour l'achat de la pomme de terre de saison, a-t-on appris mercredi du directeur des services agricoles. Les marchés de la wilaya ont commencé, au début avril, à accueillir les premières quantités de cette récolte. Mostaganem figure parmi les premières wilayas du pays dans la production de ce tubercule à large consommation, a indiqué Abdelkader Mouissi. Il a précisé que le prix du kilogramme dans les champs et les exploitations agricoles varie entre 35 et plus de 40 DA pour atterrir à 50 DA au consommateur. Quelque 200.000 quintaux de ce tubercule ont été récoltés à ce jour sur une superficie de 750 hectares, notamment dans les communes de Sirat, Bouguirat, Hassi Mameche, Ain Nouissy et Ain Tédelès. L'opération se poursuit jusqu'au mois de mai prochain, selon M. Mouissi qui a ajouté que la réception de ces premières quantités contribuera sans doute à la baisse des prix de la pomme de terre à moins de 40 DA. La direction des services agricoles (DSA) de la wilaya prévoit une production de 3 millions de quintaux de pomme de terre de saison cette année sur une superficie globale de 9.000 ha. Un rendement variant entre 250 et 300 qx à l'hectare est attendu et en cas du respect de l'agriculteur du parcours technique et de l'irrigation goutte à goutte, il pourra atteindre 600 qx/ha. Le directeur du secteur a signalé la plantation, par an, d'une superficie globale variant entre 13.000 et 15.000 ha de pomme de terre (primeur, de saison et d'arrière-saison), ajoutant que la production est en hausse permanente d'une année à une autre, à la faveur de l'extension de la superficie et la maitrise du parcours technique de cette filière.
Salon international de la pomme de terre du 3 au 5 mai Le salon international de développement de la filière de pomme de terre sera organisé du 3 au 5 mai prochain à Mostaganem, a-t-on appris auprès de la chambre de wilaya d'agriculture. Plus de 40 exposants nationaux et étrangers sont attendus à ce rendez-vous dont des producteurs de semences de pomme de terre nationaux et de France et Hollande et des spécialistes en matériel agricole utilisé dans la plantation, la cueillette et techniques d'irrigation par goutte à goutte, a-t-on indiqué. Cette manifestation traditionnelle annuelle, inscrite aux expositions internationales, vise à exposer les variétés de pomme de terre et de semences de qualité, d'échanger les expériences entre opérateurs en termes de production et de moyens de plantation et de faire connaitre les techniques utilisés dans cette filière agricole. Le programme de ce salon, qui sera abrité par le centre équestre de la commune de Sayada, prévoit des sorties à des exploitations agricoles de la région pour l'expérimentation de variétés nouvelles de semences de pomme de terre, des communications d'experts locaux et étrangers sur les modalités de production, de traitement et d'utilisation des engrais et les perspectives d'exportation de ce tubercule de large consommation suivant les normes internationales en vigueur. Une journée sera consacrée à l'investissement dans le domaine agricole en vue d'attirer des investisseurs dans la production et les industries de transformation, selon les organisateurs. Le salon international de développement de la filière de pomme de terre est initié par la chambre agricole de la wilaya, la direction des services agricoles (DSA) et la société des expositions agricoles relevant du secteur privé. Pour rappel, la wilaya de Mostaganem a réalisé, dans les deux dernières saisons, un bond qualitatif dans la production de pomme de terre (primeur, saisonnière et hors saison) et quantitatif passant de 1,5 million de quintaux en 2006 à plus de 3,5 millions qx la saison écoulée, à la faveur de l'extension de la superficie de cette culture de 13.000 hectares.
Un cahier des charges pour les producteurs de semence Un cahier des charges régissant les établissements de production de semences de pomme de terre est en cours d'élaboration, l'objectif étant de réduire leur importation et d'assurer leur production localement, a appris l'APS auprès d'un responsable du ministère de l'Agriculture, du développement rural et de la pêche. Conçu par les professionnels de la filière de pomme de terre et les instituts techniques spécialisés, ce cahier des charges définira les normes et les exigences devant être respectées par les producteurs de semence, précise le directeur de la régulation et du développement de la production agricole au ministère, Chérif Omari. Parmi ces normes, il s'agit essentiellement du respect de la superficie exigée pour produire de la semence, de l'acquisition d'un savoir-faire, d'un encadrement technique adéquat ainsi que des équipements appropriés. D'ailleurs, l'attribution d'agrément à ces établissements sera assujettie aux exigences et conditions prévues par ce document. "Il ne s'agit pas de produire de la pomme de terre ordinaire, mais de la semence. Donc, il faut avoir tous les moyens appropriés en termes, notamment, de plantation, de récolte et de traitement", explique-t-il. Ce nouveau dispositif devra permettre la mise à niveau des 200 établissements semenciers recensés actuellement dans la filière de pomme de terre, qui sont liés à un réseau de multiplicateurs. Cette mise à niveau entre dans le cadre de la nouvelle dynamique que connaît la filière de la pomme de terre, offrant des opportunités économiques en matière de réduction des importations et de diversification de l'économie nationale.
Passer à zéro importation de semence de catégorie à l'horizon 2019 L'Algérie, qui importe entre 60 et 80 millions d'euros de semence de pomme de terre annuellement, s'est fixée un objectif de zéro importation de cet intrant agricole de la classe A d'ici 2019. En fait, pour répondre à ses besoins de consommation, le pays importe trois catégories de semences: la semence classe SE (super élite), classe E (élite) et classe A laquelle représente jusqu'à 60% des quantités importées par le pays. Dans des conditions et des normes phytosanitaires rigoureuses et en terme de tolérance maladie, chaque classe de tubercule est multipliée pour donner naissance à une autre classe: La SE engendre la E puis la A et, ensuite, la B qui est plantée pour donner la pomme de terre de consommation. Selon les responsables du secteur, les établissements semenciers et les multiplicateurs ont les capacités et le savoir-faire pour produire localement la classe "A" et réduire les importations. D'ailleurs, les importations de la semence ont commencé à baisser depuis ces trois dernières années en passant de 160.000 tonnes (t) en 2014 à 120.000 t en 2016, tandis que l'objectif est de réduire davantage ces quantités de 30 à 40% en 2017. Mais pour éviter d'éventuels déficits de semences sur le marché local, le ministre de l'Agriculture, du développement rural et de la pêche, Sid Ahmed Ferroukhi, a demandé aux acteurs concernés (les professionnels et les instituts techniques) d'élaborer un plan d'accompagnement visant à réduire graduellement les importations de la classe A. A terme, le projet d'élaboration d'un cahier des charges vise à sélectionner les meilleurs établissements semenciers pour produire la classe A alors que ceux moins performants vont se spécialiser dans la production de la classe B. Quant aux opérateurs n'ayant pas les moyens nécessaires pour produire de la semence, ils seront déclassés pour devenir des multiplicateurs, explique M. Omari. "Il faut professionnaliser les établissements pour produire notre propre semence. Pour cela, des partenariats avec des opérateurs nationaux et étrangers sont les bienvenus", souhaite-t-il. "Aussi, nous devrions maîtriser la question de la semence parce qu'elle devient déterminante dans le projet de régulation de la filière par la transformation et l'exportation", deux facteurs essentiels pour utiliser le surplus de production devenu, désormais, structurel, insiste le même responsable. Il s'agit d'aller vers des programmes de production de variétés spécifiques à la transformation et à l'exportation. L'Algérie produit actuellement environ 4,3 millions t de pommes de terre de consommation et prévoit atteindre les six (6) millions en 2019.