Le président de la République Abdelaziz Bouteflika a adressé jeudi un message de condoléances à la famille du défunt Noureddine Naït Mazi décédé jeudi, dans lequel il a affirmé que l'Algérie a perdu "un des piliers de l'information". "J'ai appris la disparition de l'un des piliers de l'information dans notre pays, le regretté Noureddine Naït Mazi que Dieu tout puissant lui accorde sa sainte miséricorde", liton dans le message du Président Bouteflika. "Homme affable et journaliste de talent au service de sa patrie, le défunt a toujours exprimé ses opinions et ses idées dans le respect des valeurs justes et de la dignité d'autrui", a souligné le chef de l'Etat ajoutant que "le défunt compte parmi les promoteurs du livre et de la culture nationale et a dirigé les plus grands journaux nationaux". "Il était respecté et aimé de tous ceux qui l'ont côtoyé, pour sa modestie et son dévouement dans l'accomplissement de sa mission médiatique", a encore souligné le président de la République. "L'Algérie vient de perdre un de ses vaillants fils et un journaliste d'exception", a affirmé le chef de l'Etat. "Je prie Dieu le tout puissant d'accorder au défunt sa sainte miséricorde et de l'accueillir dans son vaste paradis et d'assister les siens en cette pénible épreuve". L'un des pères fondateurs de la presse algérienne après l'indépendance, Noureddine Naït Mazi, est décédé jeudi après-midi à Paris à l'âge de 81 ans des suites d'une longue maladie, a-t-on appris auprès de ses proches. Né le 18 janvier 1935 à Paris en France, ce fils d'un fellah émigré, originaire de la wilaya de Tizi-Ouzou, a rejoint très jeune le mouvement national au sein du PPAMTLD. Le défunt a également travaillé, entre 1954 et 1956, au journal Libre Algérie à Paris. UN JOURNALISTE HORS PAIR Après l'indépendance, il rentre en Algérie et intègre, en tant que rédacteur, le journal "Le Peuple", créé à l'automne 1962 par le FLN, il en devient chef de rubrique puis rédacteur en chef-adjoint en 1964. Il était l'un des rares journalistes algériens qui ont écrit durant la guerre de Libération et après l'indépendance. En 1967, il est nommé rédacteur en chef du quotidien national " El Moudjahid ", poste qu'il occupa jusqu'en 1971 où il est nommé par décret présidentiel directeur général. Dix ans plus tard, en 1980, il cesse ses fonctions, à sa demande, pour devenir conseiller au cabinet du ministre de l'Information. En septembre 1983, il est rappelé aux fonctions de directeur d'El Moudjahid, puis directeur général de l'Entreprise nationale de Presse El Moudjahid qui édite également le quotidien du soir Horizons fondé en 1985. De 1998 à 2001, il est consultant en communication du président du Conseil de la Nation et depuis cette date il vivait à Alger, retiré de toute activité professionnelle. En septembre 2011, un vibrant hommage a été rendu au doyen de la presse nationale en marge de la 16ème édition du salon international du livre d'Alger (SILA). Journalistes, administrateurs et hommes de lettres ont tenu à saluer, outre un collègue, surtout un professionnel de talent et un administrateur hors pair qui a été à la base du rayonnement du quotidien de la rue de la Liberté durant les décennies 60, 70 et 80. En novembre 2012, le quotidien " El Moudjahid " a rendu également un hommage à Naït Mazi qui a dirigé la publication notamment durant les années 70 et 80 où l'Algérie était la colonne vertébrale du mouvement des non-alignés. El Moudjahid avait alors la mission de traduire la ligne de conduite du pays. Pour retracer le parcours riche et exceptionnel de Naït Mazi, le journaliste Salim Aggar a réalisé un documentaire de 52 minutes dans lequel il a rassemblé de nombreux témoignages de journalistes ayant travaillé sous sa direction. Parmi les journalistes ayant réagi à ce décès figurent notamment Mouloud Achour, écrivain et actuel directeur de la maison d'édition Casbah pour qui "Naït Mazi n'a jamais cessé d'être journaliste", Ahmed Halli évoque, pour sa part, "une autorité tranquille" et Nacer Mehal, ancien ministre de la Communication, qui parle d'"un homme de rigueur et d'honnê- teté". Le ministre de la Communication, Hamid Grine, a présenté à la famille du défunt, à ses collègues et confrères ses sincères condoléances, les assurant, en cette douloureuse circonstance, de sa sympathie.