Afin de prendre part au 1er Forum d'affaires algéro- émirati, le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdeslem Bouchouareb, a été reçu, hier à Abu Dhabi, par le vicepr ésident du Conseil des ministres, ministre des Affaires présidentielles des Emirats arabes unis, Cheikh Mansour Bin Zayed Al Nahyan. Lors d'une entrevue, les deux parties ont discuté des possibilités de consolider les relations de coopération et de partenariat entre les deux pays, notamment dans le domaine économique et, en particulier, dans l'investissement. M. Bouchouareb a réaffirmé la disposition et l'engagement des autorités algériennes à lever toutes sortes de contraintes pouvant entraver la concrétisation des projets entre les opérateurs des deux pays. Ason tour, Cheikh Mansour a affiché le grand intérêt de son pays à consolider le partenariat économique avec l'Algérie, et a même émis des instructions à son staff pour donner un nouvel élan à cette coopération, apprend-on auprès de la délégation algérienne. Le ministre de l'Industrie et des Mines Abdeslem Bouchouareb, a appelé à l'ouverture du Forum hier qu'il a co-présidé avec le ministre émirati de l'Economie, Sultan Bin Saeed Al Mansouri, les investisseurs émiratis à investir d'avantage en Algérie afin d'élargir la présence des entreprise émiraties en Algérie. Pour le ministre, ce défi est à la portée des entreprises des deux pays vu les facilités et avantages qu'offre l'Algérie pour les investissements nationaux et étrangers. A cet effet, le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdeslem Bouchouareb, a appelé, hier à Abu Dhabi (Emirats arabes unis), les entreprises émiraties à tirer davantage profit des opportunités d'investissements offertes par l'Algérie. "En Algérie, nous comptons beaucoup sur la capacité d'investissement de vos entreprises et nous insistons sur la nécessité de développer nos relations industrielles. D'autant plus que les possibilités offertes pour cet investissement sont très nombreuses dans les différents secteurs d'activité", a souligné M. Bouchouareb en s'adressant aux entreprises émiraties. M. Bouchouareb a cité, en particulier, les secteurs de l'industrie, des énergies renouvelables, de l'agriculture et du tourisme que les deux parties ont identifiés pour booster leur partenariat. L'Algérie, a-t-il poursuivi, compte sur les Emirats arabes unis pour augmenter son niveau d'investissement car ce pays a déjà prouvé, dans un passé proche, sa confiance en l'opportunit é du marché algérien. Le stock des investissements émiratis en Algérie s'élève, jusqu'à maintenant, à 5 milliards de dollars, selon les chiffres pré- sentés par M. Bouchouareb à cette rencontre qui regroupe plus de 400 entreprises des deux pays. Ce montant devrait doubler avec la mise en uvre des projets déclarés auprès de l'Agence nationale du développement de l'investissement (ANDI) et qui sont en cours de réalisation, selon le ministre. "Mais je suis persuadé que nous sommes encore loin du niveau réel de nos capacités (d'investissements)", a-t-il affirmé, estimant que ce montant pourrait être augmenté jusqu'à 20 milliards de dollars dans le moyen terme. Dans ce sens, M. Bouchouareb a rappelé aux Emiratis les récentes réformes économiques menées par le pays en vue d'améliorer le climat des affaires et de favoriser particulièrement l'investissement productif. Il a cité, dans ce sens, le projet du code de l'investissement devant aboutir avant la fin du premier semestre en cours, ainsi que les mesures de la Loi de finances 2016 dont l'autorisation de recours aux financements extérieurs pour les projets d'envergure et créateurs de richesse. A cette occasion, le ministre n'a pas manqué de saluer l'intérêt porté par les opérateurs des deux pays et leur rôle dans le renforcement des relations de partenariat économiques bilatérales à travers des projets mutuellement bénéfiques. Il a affirmé, dans ce sillage, la détermination des deux pays à consolider cette coop ération et leur engagement à lever toute sorte de contrainte pouvant entraver l'avancement des projets. En outre, le ministre a souligné que les deux pays devraient veiller à préserver "l'exception de leurs relations" et à garantir leur pérennité. Alger et Abu Dhabi sont également appel és, a-t-il insisté, à trouver les moyens pour redynamiser et mettre en uvre les 40 conventions et mémorandums bilaté- raux dans les domaines économique, de l'investissement, la non-double imposition, l'éducation, la justice, l'agriculture, l'environnement, la communication, les transports et même la protection du consommateur. Outre le partenariat industriel, le ministre a évoqué les opportunit és à l'export que présente chacun des deux pays pour l'autre: l'Algérie pouvant être la passerelle des Emirats vers l'Afrique et l'Europe, et les Emirats pouvant l'être pour l'Algérie vers l'Asie. UNE USINE D'ACIER ALGERO-EMIRATIE PREVUE À RELIZANE Une usine algéro-émiratie pour la transformation et la production d'acier, dont le projet est mené en partenariat par deux groupes privés des deux pays, devra entrer en production en 2018 à Relizane (Ouest algé- rien), a-t-on appris, dimanche à Abu Dhabi, auprès des initiateurs de ce projet. D'un coût global de 300 millions de dollars, ce projet est le fruit d'un partenariat entre le groupe privé algérien Bellazoug, spécialis é dans le bâtiment et l'importation des matériaux de construction ainsi que le tourisme, et le groupe émirati Bidewi Group activant dans la production et la commercialisation des matériaux de construction, selon la présentation de ce projet lors du 1er Forum économique algéro-émirati tenu dimanche dans la capitale émiratie. Avalisé récemment par le Conseil national de l'investissement (CNI), ce projet, dont le capital sera détenu à hauteur de 51% par la partie algérienne et de 49% par la partie émiratie, sera réalisé en 4 phases, ont détaillé à l'APS les partenaires dans ce projet en marge de ce forum. Dans sa première phase de démarrage, prévue dans 18 mois, l'usine de Relizane produira des profilés d'acier et des barres pour le rond à béton (biellettes) pour une capacité de production de 600.000 tonnes/an, selon le manager du projet, Massimo Pellegri. Cette première partie du projet, qui coûtera aux partenaires près de 110 millions de dollars, va permettre de générer 650 postes d'emplois directs. Quant à la deuxième étape du projet, elle consiste au lancement d'une fonderie avec l'installation d'un four électrique, sachant que l'usine va transformer les déchets ferreux en biellettes. Par ailleurs, le projet de code de l'investissement, dont le texte est en cours d'examen par l'Assemblée populaire nationale (APN), devra aboutir avant juin prochain, a indiqué, hier, le ministre de l'Industrie et des mines, Abdessalam Bouchouareb. "Le gouvernement algérien a accéléré, durant ces deux derniè- res années, les réformes économiques pour booster l'économie, dont le nouveau code de l'investissement et de nouvelles mesures pour attirer les investissements, qui devront aboutir durant le premier semestre 2016", a-t-il affirmé lors de l'ouverture du premier forum d'affaires algéro-émirati tenu dimanche à Abu Dhabi. Cette refonte du cadre juridique régissant l'investissement en Algérie s'inscrit, a rappelé M. Bouchouareb, dans le cadre de la politique du gouvernement à diversifier l'économie nationale dans une logique d'import-substitution. Le ministre avait présenté, début avril en cours, le projet de révision de la loi sur l'investissement devant la Commission des affaires économiques de l'APN, rappelle- t-on. OUVERTURE PROCHAINE D'UNE LIGNE AERIENNE DIRECTE ALGER-ABU DHABI Une ligne aérienne directe liant les deux capitales algérienne et émiratie, Alger et Abu Dhabi, sera ouverte prochainement, a annoncé, dimanche à Abu Dhabi, l'ambassadeur d'Algérie aux Emirats arabes Unis, Salah Attiya. Intervenant au premier forum économique algéro-émirati, le diplomate algérien a expliqué que cette nouvelle ligne allait contribuer dans le renforcement des échanges commerciaux et économiques entre les deux pays. Actuellement, plusieurs vols réguliers existent entre Alger et Dubaï (première ville émiratie) assurés par les compagnies des deux pays et même étrangères (par transit). La liaison Alger-Abu Dhabi sera desservie par les deux compagnies Air Algérie et Etihad Airlines, a indiqué à l'APS M. Attiya, ajoutant que les discussions entre les deux compagnies sont à un stade "très avancé". Lors de son intervention au Forum d'affaires, M. Attiya a également fait savoir que l'Algérie participerait, pour la première fois, au prochain "Global village", qui se tiendra à Dubaï de novembre 2016 à avril 2017, durant lequel des entreprises du monde entier viennent exposer et vendre leurs produits notamment agroalimentaires, artisanaux et autres. En outre, l'Algérie va également participer pour la première fois au festival de Cheikh Zayed pour le patrimoine prévu en novembre 2016. Selon M. Attiya, l'Algérie peut s'inspirer de l'expérience émiratie pour diversifier son économie et sortir de sa dépendance des hydrocarbures. "L'Algérie se dirige vers la diversification de son économie et les EAU ont déjà engagé avec succès cette option. Cet aspect favorise donc l'élargissement et le renforcement de notre coopé- ration bilatérale", avance-t-il. Le premier forum d'affaires algéro-émirati s'est ouvert, hier à Abu Dhabi. La partie algérienne est représentée par les ministè- res, respectivement, de l'Industrie et des mines, de l'Energie, de l'Agriculture et du Tourisme, ainsi que de l'Agence nationale du développement de l'investissement (ANDI), de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI), de chefs d'entreprises publiques et privées ainsi que d'organisations patronales.