En sa qualité de chef du gouvernement, M. Abdelaziz Belkhadem n'a pas écarté un éventuel remaniement ministériel. Il dira, néanmoins, qu'il restera à la tête du gouvernement.M.Belkhadem, qui répondait aux questions des journalistes dans un point de presse qu'il a tenu en marge de la session ordinaire de l'instance exécutive de son parti, a déclaré que tout remaniement reste une prérogative du président de la République. Pour ce qui est du congrès extraordinaire du parti, il a affirmé que ce n'est pas encore précisé, mais qu'il se tiendra après la révision de la Constitution afin de pouvoir discuter de la candidature du chef de l'Etat. "On lui a demandé de se présenter et il est libre de se présenter au nom du parti ou comme candidat indépendant", a-t-il indiqué.Concernant la crise au sein du FLN, il a souligné que des militants seront présentrés devant la commission de discipline sans donner leur nombre.Le SG a également affirmé que le changement de l'instance exécutive n'est pas prévu pour le moment, tout en affirmant qu'il n'a pas reçu la démission de Bounekraf. Il a ajouté que la question des commissions d'enquête est interne. Pour ce qui est de la démarche de Bouhara, il a souligné que ce dernier est un militant et qu'il n'a pas lu sa lettre mais "ce n'est pas à lui de décider de la tenue d'un congrès extraordinaire", avant d'ajouter que c'est avec calme que les discussions se déroulent. C'est dans une vive tension que s'est ouvert, hier, la session ordinaire de l'instance exécutive du FLN. Il est vrai que cette session intervient au moment où un groupe de militants, dont fait partie le sénateur Bouhara, a demandé la tenue d'une réunion du conseil national pour préparer un congrès extraordinaire du parti dans les plus brefs délais. Pour sa part, M.Belkhadem a menacé ceux qu'il a qualifie responsables de "pratiques ennemies envers le parti et de personnes qui sont restés comme des spectateurs lors des élections", en affirmant que cette situation nécessite d'imposer une certaine discipline à ces "opportunistes qui n'ont pas de place au sein du FLN". En outre, le SG de l'instance exécutive du FLN a essayé de calmer le jeu et les esprits au sujet de la tenue du conseil national et d'un congrès extraordinaire du parti sans que leur préparation soit inscrite à l'ordre du jour de la réunion d'hier. Mais avant qu'il n'entame la lecture de son bilan, c'est M. Bounekraf, du groupe de Bouhara, qui a fait un point d'ordre en soulignant que c'est logique que le point relatif à la préparation du conseil national soit inscrit à l'ordre de jour "puisqu'il faut qu'il se tienne". C'est également la même remarque qui a été faite par M. Boukhelfa Mohamed. Belkhadem a répondu que la réunion du conseil national n'est pas urgente, en rappelant que cette dernière se tient chaque année. Il a ajouté qu'elle est programmée mais sans qu'elle soit inscrite à l'ordre de jour de la session de l'instance exécutive. Pour sa part, Abdelkader Hadjar s'est interrogé sur le rapport d'une "commission d'enquête dans la commission exécutive précédente". M.Belkhadem a répondu que ce point sera abordé dans les discussions.De son côté, le sénateur Abderrezak Bouhara, qui a pris également la parole, a affirmé que cette session est ordinaire mais elle se déroule dans des conditions extraordinaires pour le parti et le pays, tout en demandant l'inscription de la préparation du conseil national à l'ordre de jour. La réponse de Belkhadem était négative, affirmant que ce n'est pas nécessaire.La réunion des 121 membres de l'exécutif, programmée juste après les échéances électorales, était l'occasion pour la direction politique de procéder à l'évaluation des résultats obtenus par le parti. A ce titre, M.Belkhadem a rappelé que lors des législatives, le parti avait 4 500 listes et le choix était difficile tout en soulignant ce qu'il a appelé "la culture de l'égoïsme". Dans ce cadre, il a reconnu que le parti a connu des turbulences et qu'il aurait pu obtenir des résultats meilleurs si certains n'avait pas choisi de tomber dans les confusions du passé, depuis 3 ans (faisant allusion à l'époque de Benflis).Pour Belkhadem , les résultats sont positifs avec l'obtention de 69% des APW et 40% des APC. Il a également évoqué la restructuration du parti en indiquant que 44 mouhafadhas ont été installées et il en reste 10. Il évoquera également le recensement des biens du parti ainsi que les nouveaux adhérents au parti qui sont au nombre de 244 327. En outre, il a affirmé que le budget de 2008 sera avalisé au cours de la session du conseil national et du congrès extraordinaire. Il a aussi trouvé l'occasion de répondre à Ouyahia en soulignant qu'"on a pu sortir des dossiers importants des tiroirs que les autres n'ont pas pu régler, notamment le statut de la Fonction publique et les salaires".M.Belkhadem n'a pas manqué d'évoquer la révision de la Constitution en insistant sur le fait qu'il ne faut pas qu'elle soit retardée, d'autant que pour lui , l'actuel texte est dépassé et la révision permettra au président Bouteflika de se présenter à un troisième mandat. Dans ce cadre, il a affirmé que la révision aura lieu en 2008. A noter que la session ordinaire du comité exécutif a été également consacrée à l'installation de deux commissions, l'une chargée de la politique générale composée notamment de MM. Bouhara, Daâdoua, Hadjar, Haraoubia et Belayat et l'autre des finances.