M.Belkhadem a su tempérer les ardeurs en annonçant au début de son intervention la tenue d'un congrès extraordinaire. Pas de changement à la tête de l'Exécutif. Le chef du gouvernement, Abdbelaziz Belkhadem, ne va pas quitter son poste. «Je ne partirai pas du gouvernement», a-t-il clairement dit lors d'une conférence de presse qu'il a animée hier à l'issue de la réunion de l'instance exécutive du FLN à l'hôtel Mouflon d'Or d'Alger. Belkhadem, qui s'exprimait en tant que secrétaire général du parti, s'est permis de répondre à la question d'actualité portant sur son éventuel départ de l'Exécutif. Sans s'y attarder, Belkhadem a voulu juste rassurer ses détracteurs. «Ceux qui veulent mon départ, ils ne l'auront pas», a-t-il réitéré encore une fois. A travers cette déclaration, le chef du gouvernement met fin définitivement à toute polémique. Désormais, cette question est close. Même s'il y aura un remaniement ministériel, le patron de l'Exécutif affirme qu'il restera à la tête du gouvernement. Parlant du changement de l'équipe, Belkhadem n'a pas écarté cette éventualité. «Il est fort possible qu'il y aura un remaniement ministériel», a-t-il dit. Quant? Nul ne le sait. Le patron de l'Exécutif n'a avancé aucune date. Cette question est du ressort du président de la République, lequel est le seul habilité à opérer des changements. Interrogé sur les critiques lancées sur l'action du gouvernement, M.Belkhadem s'est attaqué indirectement à ses partenaires de l'Alliance et particulièrement, M.Ouyahia. «Moi aussi j'ai des choses à dire», a-t-il affirmé sur un ton ferme. Sans citer le nom d'Ouyahia, Belkhadem s'est contenté de dire: «Ceux qui parlent de mesures populistes.» Cette expression identifie clairement le concerné. Lors de son passage au forum de l'Entv, le patron du RND a qualifié l'augmentation des salaires de mesure populiste. Le constat d'Ouyahia a beaucoup marqué le chef du gouvernement. Lors de son discours prononcé devant l'instance exécutive, Belkhadem a tenu à répondre à son rival. «Nous avons réussi là où certains ont échoué», a-t-il déclaré en développant les résultats du parti. «C'est grâce à nous que certains dossiers déterrés ont été développés», a-t-il précisé en citant, toutefois, le dossier des augmentations des salaires de la Fonction publique. En réponse aux critiques de son action, le chef du gouvernement a laissé entendre qu'il n'est pas le seul responsable de cette situation. Une simple lecture entre les lignes permet de décrypter que le RND et le MSP sont également responsables, puisqu'ils font partie du staff gouvernemental. Le gouvernement n'est pas le seul à assumer cet échec, les ministres du RND et du MSP sont responsables. Malgré que les partenaires de l'Alliance soutiennent le programme du gouvernement, ils ne l'ont pas ménagé en termes de critiques. Le prochain remaniement ministériel risque certainement de toucher des membres du MSP et du RND. Des noms de ministres comme Maghlaoui, Temmar ainsi que Djaâboub figurent déjà sur la liste des partants. Par ailleurs, la réunion de l'instance exécutive s'est déroulée dans une ambiance ordinaire. Annoncé houleuse et chaude, la rencontre des 120 membres a eu lieu sans trop de bruit. Le secrétaire général a su calmer les esprits. Dans son discours d'ouverture, il a annoncé, en préambule, la tenue du congrès extraordinaire du parti. Par cette annonce, le secrétaire général a répondu directement à la revendication du groupe de Abderazak Bouhara. Après cette réunion, le parti entamera directement la préparation du Conseil national. Selon Salah Ghoudjil, membre de l'instance exécutive, le conseil va intervenir à la fin janvier 2008. Quant au congrès extraordinaire, il sera tenu après le discours du président de la République. «Le congrès sera consacré essentiellement au point cardinal, à savoir le troisième mandat», a déclaré Belkhadem qui n'a pas exclu d'examiner les questions organiques. La direction du FLN est déterminée à aller jusqu'au bout dans son projet de troisième mandat. Enfin, le patron du FLN a promis d'assainir la situation dans les rangs du parti.