Les rebelles chiites et leurs alliés au Yémen s'apprêtent à se joindre aux pourparlers de paix qui étaient censés s'ouvrir lundi sous l'égide de l'ONU à Koweït mais qu'ils ont boudés jusqu'ici. Ces négociations, qui visent à mettre fin à un conflit meurtrier, vont s'ouvrir "jeudi après-midi", a annoncé le ministère koweïtien de l'Information, précisant que la délégation rebelle était attendue à Koweït "mercredi soir ou jeudi matin". Les discussions doivent débuter alors qu'un cessez-le-feu au Yémen décrété le 11 avril a été violé à maintes reprises et que les parties en guerre s'accusent mutuellement de ne pas respecter cette trêve. Ce conflit a commencé lorsque les Houthis ont chassé le gouvernement de la capitale Sanaa en septembre 2014, avec l'aide de militaires fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh. Il a ensuite pris une dimension régionale en mars 2015 quand l'Arabie saoudite a formé une coalition arabo-sunnite pour enrayer l'avancée des rebelles, perçus comme des "agents de l'Iran" chiite. "Nous (les rebelles) avons accepté d'aller aux négociations" à Koweït après avoir obtenu "des assurances" du médiateur de l'ONU sur le respect du cessez-le-feu, a dit mercredi Saleh al-Sammad, représentant des rebelles chiites Houthis, dans une déclaration publiée par la chaîne Al-Masirah qu'ils contrôlent. Pour justifier leur absence aux pourparlers jusque-là, les rebelles avaient argué de "la poursuite de l'agression saoudienne" malgré la trêve. L'annonce des rebelles a été confirmée par Yasser Alawadi, secrétaire général adjoint du Congrès populaire général (CPG), le parti de l'ex-président Saleh allié des Houthis. La délégation des rebelles et du CPG "va participer aux consultations à Koweït", a-t-il annoncé sur Twitter, ajoutant qu'elle devrait arriver sur place jeudi après avoir transité par Mascate, la capitale d'Oman. Selon Mahdi al-Mashat, directeur du cabinet du chef rebelle Abdel Malek al-Houthi, les rebelles ont également obtenu des assurances sur le fait que "l'agenda du dialogue soit clair et inclut les questions qui peuvent aider à un règlement pacifique". "Nous aurons le droit de suspendre notre participation si ces assurances ne sont pas suivies d'effet", a-t-il averti sur Facebook.