L'année 2007 est, sans conteste, une très bonne année en matière de chiffre d'affaires pour la Sonatrach, en témoigne le montant de 59 milliards de dollars engrangés par le groupe. Une performance soutenue essentiellement par la hausse des prix enregistrée sur les marchés mondiaux. Le prix du baril de pétrole a, en effet, frôlé à plusieurs reprises les 100 dollars. "Deux milliards de dollars des 59 milliards réalisés par la Sonatrach proviennent de la taxe sur les superprofits" à laquelle sont astreintes les compagnies étrangères. La performance de Sonatrach a nourri davantage les ambitions de ses responsables à conquérir le marché international. Pour le P-DG de Sonatrach, une stratégie est développée dans ce sens. Mohamed Meziane, qui s'est exprimé sur les ondes de la radio Chaîne III, a précisé que "Sonatrach fera face à la concurrence internationale". Et des objectifs sont d'ores et déjà tracés par la compagnie nationale des hydrocarbures. "A l'horizon 2015, ce sont quelque 120 000 barils équivalent pétrole, qui seront produits et 30% du chiffre d'affaires de la société proviendront de l'international". Le marché européen reste le principal objectif d'autant que plusieurs projets sont lancés ou en cours d'études. 20% de ce marché revient à la Sonatrach notamment en France, en Italie et en Espagne. Parmi ces projets, Mohamed Meziane citera le Galsi, Medgaz ou encore l'extension du gazoduc Enrico Mattei. La Sonatrach a déjà un pied en Europe dans le domaine de la commercialisation du gaz. "Nous avons déjà créé des sociétés de commercialisation en Espagne, en Italie et en Grande-Bretagne en attendant celle qui sera lancée en France l'année prochaine", a annoncé le P-DG de Sonatrach. Toutefois, les ambitions la compagnie ne s'arrêteront pas là puisqu'elle envisage d'intensifier l'exportation du GNL dans les marchés asiatique et américain. Le Nord de l'Europe comme l'Allemagne ou la Hollande sont également sur les tablettes de la société où des projets "sont en discussions". La Sonatrach a prévu dans le cadre du plan quinquennal une enveloppe de 2 milliards de dollars d'investissement. Et comme l'Algérie est un pays gazier dont "50% des réserves sont en gaz", cette source d'énergie du "futur" sera développée davantage car elle est "moins polluante et sera utilisée dans la génération électrique". Ainsi le niveau des exportations du gaz à partir de 2012 atteindra-t-il "85 milliards de m3". Une source énergétique à promouvoir qui permettra de "jouer l'arbitrage sur le marché mondial". Mohamed Meziane a affirmé, en outre, que les efforts seront aussi orientés vers le pétrole qui représente "50% des recettes de la Sonatrach". Autre secteur à développer, celui de la pétrochimie. "25 milliards de dollars d'investissements sont prévus dont 25% seront pris en charge par la Sonatrach". Le P-DG de Sonatrach a mis en avant les programmes lancés depuis 2005 dans ce domaine. Il s'agit de la réalisation d'une "dizaine d'unités spécialisées, entre autres dans le méthanol ou le vapocraquage". La concrétisation de ces projets repose sur le partenariat. Car, poursuit-il, ce secteur est considéré "capitale et nécessitant un savoir-faire". Mohamed Meziane a déclaré que "4 unités sont déjà lancées". Parmi les partenaires de la Sonatrach, il y a Orascom pour la réalisation d'une unité d'ammoniac qui est déjà engagée. Le tout est de promouvoir ce secteur où la production reste limitée comme le confirme le volume de la production de méthanol du complexe d'Arzew avec "100 000 tonnes". La pétrochimie est appelée à se développer davantage au vu des projets retenus et sera également une source en devises pour la Sonatrach.