L'année 2008 s'annonce morose pour l'économie mondiale, encore freinée par les retombées de la crise des "subprimes" aux États-Unis ayant marqué l'année 2007. De l'avis des experts, les ventes de logement, devraient cependant toucher leur plus bas début 2008, avec une baisse de 40% par rapport à leur pic. C'est, en effet, en 2007 que le monde entier a découvert l'existence des "subprimes", ces prêts immobiliers consentis à des ménages américains pauvres et qui ont déclenché une vaste crise financière en l'été.En effet, près de 2,1 millions de maisons vides étaient à vendre au troisième trimestre de cette année, soit 2,6% du stock des maisons occupées par un propriétaire. Normalement, un marché fonctionnant correctement est marqué par un niveau substantiel de stocks, mais pendant le quart de siècle allant du début des années 1980 à la moitié des années 2000, ce taux était resté proche des 1,7%. La différence entre ce taux historique moyen et le taux actuel fournit une bonne estimation de l'excès de stocks de biens immobiliers sur le marché, qui avoisine actuellement les 750.000 biens, de loin le niveau le plus élevé pour la période de l'après-guerre. Cependant, selon une étude publiée jeudi dernier par Moody's Economy.com, la crise du marché immobilier américain devrait se prolonger jusqu'au début 2009. La question principale est de savoir si l'on se trouve face à une récession outre-Atlantique, découlant de la crise immobilière et risquant d'affecter l'ensemble de l'économie, en particulier les exportations des pays émergents, soutiens importants de la croissance mondiale. D'ailleurs, la majorité des investisseurs sont privés de visibilité à cause de la crise financière qui a rendu le marché très nerveux. Un peu partout, les banques ont resserré leurs critères de crédit, faisant chanceler la croissance. Pour l'instant, les analystes restent sur la défensive. L'inflation va également être très surveillée car elle risque de pousser les banques centrales, particulièrement la Banque centrale européenne, à relever leurs taux d'intérêt. L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) vient d'abaisser de 2,7% à 2,3% ses perspectives de croissance pour les pays de sa zone en 2008. Le FMI s'apprête à faire de même, alors qu'il a déjà réduit sa prévision de croissance mondiale à 4,8%. Si le secteur peut, cependant, espérer une stabilisation en 2009, il faudra attendre 2010 pour constater des améliorations sensibles en termes de ventes, de construction et de prix. Selon Moody's Economy.com, les prix de l'immobilier devraient chuter début 2009 de 13% par rapport à leurs derniers plus hauts. Après la prise en compte de remises consenties aux acheteurs, la baisse devrait même dépasser les 15%.Au moment du boom de 2004-2005, l'immobilier contribuait, à lui, seul pour près d'un pour cent à la croissance annuelle du produit intérieur brut américain. La crise actuelle devrait au contraire amputer de plus d'un point la croissance du PIB cette année et de 1,5 point en 2008, avec des effets négatifs particulièrement prononcés au printemps et au début de l'été prochain. Une chose est sûre, l'économie continuera de payer les pots cassés de l'année 2007, qui restera sans doute comme pleine de mauvaises surprises.