D'une crise de subprimes, c'est-à-dire des crédits hypothécaires américains risqués, est née une crise financière internationale qui s'est propagée telle une traînée de poudre à travers le monde, pour se transformer, quelques semaines plus tard, en crise économique grave avec de lourdes conséquences. Selon les spécialistes, contrairement à ce que l'on espérait au départ, la crise des subprimes ne s'est pas limitée au territoire américain. «Les Etats-Unis ont réussi à exporter leurs problèmes partout dans le monde», estiment les spécialistes. Lesquels notent également que, dans une économie globalisée, il était illusoire de penser que le nuage des subprimes ne franchisse pas les frontières des Etats-Unis. Car l'accélération de la mondialisation financière, au cours des dernières décennies, a rendu inévitable ce type de contamination. Tout choc dans un pays -a fortiori aux Etats-Unis- se fait immanquablement ressentir partout sur la planète. Une sorte d'effet papillon. Cette liste concerne les pays qui ont fait appel au FMI. Le capitalisme a donc fini par écraser tout sur son passage, plongeant ainsi les Etats dans le chaos économique. Pratiquement, aucun pays n'a été épargné. Ni les pays riches, ni les pays émergents, ni ceux en développement n'ont échappé à la crise même si ses effets se font ressentir différemment. La crise s'est soldée par la faillite de nombreuses banques et en a mis en jeu d'autres avant de mettre en danger l'économie réelle. En effet, après avoir longtemps fait preuve de résistance, l'économie réelle (production industrielle, investissements, emploi, etc.) a fini par être rattrapée par la crise financière dans de nombreux pays où les taux de croissance pour le troisième trimestre de l'année sont des plus bas. Allemagne, France, Irlande, Italie, Suisse, Espagne et bien d'autres pays n'ont pas échappé à la tourmente et passent leur temps à comptabiliser leurs pertes et à chercher des solutions de sortie de crise. Parce que des banquiers ont octroyé des crédits immobiliers à des ménages aux revenus très modestes peu solvables en calculant leur capacité d'emprunt sur la valeur de la maison achetée, le monde a sombré dans la morosité économique. Une morosité qui n'est pas près de s'estomper mais risque de s'installer durement durant les deux à trois années à venir. Comment en est-on arrivé là ? Lorsque l'immobilier a commencé à se replier aux Etats-Unis en 2007, les ménages étaient dans l'incapacité de rembourser leurs emprunts, et les établissements de crédit qui les avait accordés se sont effondrés. La crise s'est ensuite diffusée à tout le système financier mondial par le canal de la titrisation touchant pays par pays. La crise s'est donc finalement transformée, à un rythme extrêmement rapide, d'une crise financière locale liée au secteur immobilier aux Etats-Unis en une crise financière et économique mondiale. Le vent de panique a fini par gagner les marchés boursiers arabes, dont celui d'Arabie saoudite qui a fortement chuté. Et dire que c'est la plus forte capitalisation du monde arabe. En somme, les marchés boursiers des monarchies pétrolières du Golfe ont tous été contaminés, la crise financière mondiale ayant ébranlé la confiance des investisseurs. Cette crise, qui est, de l'avis des experts, la pire depuis celle de 1929, s'annonce longue et difficile à enrayer, selon des spécialistes, d'autant qu'elle ne concerne pas uniquement les crédits mais qu'elle s'est élargie à tous les types de crédits qui avaient été titrisés. Elle a fini par toucher tous les acteurs financiers, ces mêmes acteurs financiers qui ont investi, par le biais de la titrisation, dans les marchés du crédit, donc par se propager rapidement à travers le monde, mettant les économies en danger. S. I.