Des associations et acteurs de la société civile de la wilaya de Tamanrasset plaident pour une fédération des efforts pour lutter efficacement contre le phénomène de la prolifération des déchets à travers les quartiers de la capitale de l'Ahaggar. Cette inquiétante situation altérant l'image touristique de la ville de Tamanrasset et influant négativement sur l'environnement local impose l'implication de toutes les potentialités locales pour appuyer les efforts des organismes et secteurs concernés par l'Environnement, ainsi que des mécanismes visant l'intensification des initiatives de sensibilisation des citoyens, l'ancrage de la culture de préservation du milieu, en tant que responsabilité et action civique, a-t-on estimé. Le président du bureau de wilaya de l'association de la jeunesse intellectuelle, Abdelghani Medeb, a mis en exergue l'important apport des actions de proximité menées par les associations et susceptibles d'accompagner les organismes et entreprises concernées par la lutte contre les phénomènes nuisant à la santé publique et l'environnement. Il a souligné le nécessaire soutien et la modernisation des services chargés du nettoiement et de l'hygiène du milieu urbain, en vue de leur permettre de mener à bien leurs missions, lutter contre les problèmes et maladies pouvant résulter de la dégradation de l'environnement. Un responsable d'une agence touristique de Tamanrasset, Ahmed Hamdaoui, a, lui, mis l'accent sur la nécessaire conjugaison des efforts de préservation de la belle image de la capitale de l'Ahaggar, à vocation touristique par excellence, et sur la lutte contre les phénomènes de dégradation de l'environnement, susceptibles d'affecter le tourisme, fierté de la région.
Adapter les moyens de la commune à l'extension urbaine Bien que les services de la commune de Tamanrasset s'emploient à redorer l'image de cette ville saharienne en débarrassant ses différents quartiers et cités des déchets solides et ménagers, ils demeurent toutefois en bute au problème de l'insuffisance des moyens, surtout avec l'extension urbaine qu'a connue la ville qui compte actuellement 106.000 habitants. Pour cela, la commune s'est attelée à la mise au point d'un plan portant partition de la ville en 13 ilots urbains, en fonction de son parc doté actuellement de plus de 10 camions de différents tonnages, dont 5 camions à benne-tasseuse, chargés du transport des déchets vers le centre d'enfouissement technique. Pour le chef de maintenance au parc communal, Kourine Seddik, cette situation requiert le renforcement du parc en moyens et matériels modernes pour le ramassage des ordures, susceptibles d'assurer une couverture suffisante de la ville. Il signale, en outre, l'absence d'un schéma directeur de gestion des déchets urbains, l'une des causes entravant les actions de lutte contre la prolifération des déchets ménagers, et la lutte contre les dépotoirs et décharges anarchiques. Par souci d'organiser les décharges et le ramassage des déchets, les services de la commune ont procédé à l'acquisition et l'installation de 2.000 poubelles et plus de 780 bennes de différents volumes de stockage, et leur déploiement à travers les quartiers et places publiques. Cependant, a-t-il regretté, ces moyens ont été délestés ou dégradés, contribuant ainsi à un foisonnement de ''points noirs'' ternissant l'image de la ville et entravant les actions de ramassage des déchets. A ces efforts des services de la commune, vient se greffer la contribution de six entreprises privées chargées de la collecte des déchets et qui, cependant, font face au manque de matériels. Les services communaux assurent le ramassage hebdomadaire de 197 tonnes de déchets, en plus de 94 tonnes relevés par les entreprises privées. Ces actions de nettoiement gagneraient à être appuyées par des réglementations et des contrôles dissuasifs des entreprises polluantes, telles que les stations de lavage et graissage, les locaux commerciaux et les restaurants, qui jettent avec insouciance les déchets en milieu urbain, par manque de civisme, a estimé le même responsable.
Des actions de sensibilisation et des projets en perspective Les services de l'environnement de la wilaya de Tamanrasset mènent, au titre de leurs multiples missions de protection de l'environnement, une série d'opérations de sensibilisation sur la nécessaire préservation du milieu, consistant en des programmes d'ancrage de la culture environnementale et la programmation d'opérations de valorisation des efforts de prise en charge de l'environnement. Les mêmes services assurent, entres autres actions de préservation du milieu, l'encadrement de 50 clubs verts créés au niveau des établissements scolaires, l'inculcation aux élèves, à travers des programmes théoriques et pratiques, l'important tri des déchets en vue de faciliter la tâche aux services de ramassage, le recensement des ''points noirs'' à travers les quartiers de la ville pour les intégrer au programme des rotations de ramassage des déchets. Le chef de service organisation et sensibilisation à la direction de l'Environnement de Tamanrasset, Omar Bencheikh, a fait état de 69 points noirs et décharges anarchiques d'ordures en milieu urbain. Le secteur de l'environnement a bénéficié de quatre décharges publiques contrôlées en cours de réalisation dans les régions de Tazrouk, In-M'guel, In-Salah et In-Ghar, en plus du lancement d'une étude de réalisation de trois nouvelles décharges à In-Guezzam, Abalessa et Idelès. L'entreprise de gestion du centre d'enfouissement technique (CET) s'emploie, de son coté, au traitement de quelque 30 tonnes de déchets par jour, soit une faible quantité par rapport à ce qui est produit comme déchets ménagers et estimés à 70 tonnes/ jour, selon les responsables du CET. Une quantité de plus de 10.000 tonnes de déchets a été traitée en 2015 par le CET de Tamanrasset, dont 35 tonnes de plastiques a été récupérée, ainsi que d'importantes quantités de papiers et de minerais, vendues aux enchères dans le but de renflouer les recettes de l'entreprise en quête de modernisation de ses équipements, dont un tapis roulant plus large que celui dont elle dispose actuellement, en vue de garantir un meilleur tri des déchets, selon la même source.