Afin de continuer les discutions qui ont débuté au forum organisé en décembre dernier à Alger, le ministre algérien de l'Industrie et des Mines M. Bouchouareb et le ministre iranien de l'Industrie, des Mines et du Commerce, Mohamed Reza Nematzadeh, vont coprésider le deuxième Forum d'affaire algéro-iranien, qui se tiendra aujourd'hui a Téhéran. Plus de 80 chefs d'entreprises publiques et privées (énergie, BTPH, agriculture et agroalimentaire, textile, industrie mécanique, industrie pharmaceutique...), accompagneront le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, ainsi qu'une délégation composée des représentants de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci) et de l'Agence nationale du développement de l'investissement (Andi), seront présents au deuxième Forum d'affaires algéro-iranien qui se tiendra aujourd'hui à Téhéran (Iran) dans l'objectif d'examiner les opportunités d'investissements et de partenariat entre les deux pays. Coprésidé par M. Bouchouareb et le ministre iranien de l'Industrie, des Mines et du Commerce, Mohamed Reza Nematzadeh, à travers cette rencontre dans la capitale iranienne, l'Algérie vise à intensifier sa coopération économique avec l'Iran, qui ne reflète pas, actuellement, les potentialités importantes que recèlent les deux pays, en restant en deçà des ambitions de ces derniers. A titre d'exemple, les échanges commerciaux entre l'Algérie et l'Iran ne dépassent pas les 10 millions de dollars, tandis que les projets d'investissements et de partenariat demeurent minimes avec une faible présence des sociétés iraniennes en Algérie. C'est dans ce sens que lors de la deuxième session de la Haute Commission mixte algéro-iranienne, tenue en décembre dernier à Alger, les deux pays avaient affiché leur volonté de conforter le partenariat et la coopération économiques.
Réactivation du comité industriel algéro-iranien De nouvelles perspectives de coopération s'ouvrent aux deux pays qui veulent hisser leurs relations économiques au niveau d'excellence des relations politiques bilatérales. La partie algérienne vise, à cet effet, à attirer des investissements productifs avec un réel transfert de technologie par l'Iran qui a réalisé des avancées importantes dans ce domaine, explique à l'APS le président de la commission mixte économique algéro-iranienne, Abdelmadjid Khobzi."Notre objectif est de ramener la technologie et non pas de se contenter des échanges commerciaux. La partie iranienne a affirmé sa disponibilité à nous aider dans ce cadre", avance-t-il. Dans cette optique, plusieurs projets de partenariat sont en cours de discussions et pourraient aboutir à la signature d'accords ou de contrats lors du forum d'affaires à Téhéran, selon M. Khobzi. La mécanique, la pétrochimie, l'électronique, l'industrie pharmaceutique, l'agroalimentaire et l'agriculture, le bâtiment et les travaux publics ainsi que les énergies électriques et renouvelables figurent parmi les principaux secteurs dans lesquels les deux parties envisagent de mettre sur pied des projets de partenariat. S'agissant de l'industrie automobile, les constructeurs iraniens Khodro et Saipa ont signé récemment des accords de partenariat avec des investisseurs privés algériens pour l'installation d'usines d'assemblage et de montage de véhicules en Algérie. Le constructeur Khodro compte, ainsi, créer son unité vers la fin 2016 avec une capacité de production de 30 000 véhicules par an, selon le constructeur iranien. Quant au constructeur Saipa, il prévoit la sortie de la première voiture de sa future usine en Algérie début 2017. Dans le domaine énergétique, l'Algérie et l'Iran se sont accordés à établir des partenariats entre le groupe Sonatrach et la société iranienne de pétrole. Ces deux groupes sont actuellement en discussions pour élargir la coopération bilatérale dans l'amont et l'aval pétroliers, la recherche et développement ainsi que dans la commercialisation du pétrole et du gaz. Les deux pays envisagent aussi la création prochaine de sociétés mixtes spécialisées dans la production de l'électricité, des énergies renouvelables et des pièces de rechange. D'autres sociétés mixtes activant dans l'entretien, la surveillance et le contrôle des routes et des autoroutes pourraient également être créées pour permettre à l'Algérie de tirer profit de l'expérience iranienne dans ce créneau du transport. Pour renforcer les échanges commerciaux et d'affaires bilatéraux, les deux pays veulent créer une ligne aérienne Alger-Téhéran et une ligne maritime. Les deux parties ont également convenu d'étudier la possibilité d'établir un jumelage entre le port de Bejaïa et celui d'Al Khomeïni lequel est le plus important port en Iran en étant doté, en outre, d'un complexe pétrochimique. La visite de M. Bouchouareb à Téhéran verra aussi la réactivation du comité mixte algéro-iranien de l'industrie qui devra constituer, selon la partie algérienne, un "mécanisme efficace" de coopération industrielle entre les deux pays notamment en matière d'investissements.Une réunion de ce comité, créé en 2003 par le bais d'un mémorandum d'entente industriel entre l'Algérie et l'Iran mais qui n'a pas fonctionné depuis quelques années, est prévue en marge du forum. Sur le plan économique, il est à rappeler qu'au terme des travaux de la Haute commission mixte algéro-iranienne de coopération, tenue en décembre dernier à Alger, un Programme exécutif de coopération dans le secteur des travaux publics avait été signé. Quant à la première session de cette Haute commission mixte, tenue en 2010 à Téhéran, elle avait été sanctionnée par la signature de conventions portant sur l'investissement, l'agriculture et l'habitat. Les deux pays avaient aussi signé plusieurs mémorandums d'entente: Le premier concerne la création d'un conseil mixte des hommes d'affaires, alors que le deuxième a été conclu entre l'Agence nationale de développement des investissements (ANDI) et l'organisme iranien en charge des investissements et de l'assistance technique et économique. S'y ajoutent un mémorandum d'entente pour la création d'un fonds algéro-iranien et deux autres dans les secteurs agricole et de l'habitat.