Le chef de la diplomatie américaine John Kerry a eu dimanche à Jeddah des entretiens centrés sur la crise syrienne avec les dirigeants saoudiens. Il prépare le terrain avant des discussions diplomatiques importantes à Vienne. M. Kerry a évoqué avec le roi Salmane la situation en Syrie, mais aussi en Libye et au Yémen, selon le département d'Etat (ministère américain des affaires étrangères). Juste avant la rencontre, M. Kerry a remercié le monarque saoudien pour la collaboration "efficace" de son pays avec les Etats-Unis sur de "nombreux" dossiers. Avec le prince héritier Mohammed ben Nayef, la discussion a été dominée par "la lutte contre le terrorisme", selon l'agence officielle saoudienne SPA. Les rencontres dimanche ont eu lieu à Jeddah, ville portuaire de l'ouest de l'Arabie saoudite qui sert de capitale d'été au royaume.
Consolider la trêve au Yémen Les deux parties ont également discuté de "la nécessité de consolider le cessez-le-feu au Yémen qui a réduit le niveau de la violence" dans ce pays voisin de l'Arabie saoudite en guerre depuis plus d'un an. L'Arabie saoudite dirige une coalition militaire arabe sunnite qui soutient le gouvernement yéménite dans son conflit avec les rebelles chiites Houthis. Ceux-ci sont alliés aux partisans de l'ancien président Ali Abdallah Saleh et accusés de liens par l'Iran. Des négociations de paix sur le Yémen se déroulent depuis le 21 avril à Koweït. M. Kerry a aussi parlé de Libye, où l'Arabie saoudite soutient le gouvernement d'union. Le gouvernement américain est prêt à assouplir l'embargo des Nations unies sur les armes en Libye pour aider le gouvernement d'union à lutter contre le groupe Etat islamique (EI), ont assuré jeudi des responsables et des diplomates.
Redoubler les efforts sur la Syrie La visite de M. Kerry en Arabie saoudite survient avant des réunions internationales prévues cette semaine à Vienne. La première, hier, était consacrée à la Libye et "centrée sur la sécurité", en allusion à la lutte contre l'EI, selon le département d'Etat. Elle sera coprésidée par M. Kerry et son homologue italien Paolo Gentiloni. Aujourd'hui, John Kerry réunira le Groupe international de soutien à la Syrie (GISS) avec le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. Ce groupe de 17 pays et trois organisations internationales, mis sur pied à l'automne 2015, doit "consolider la cessation des hostilités (...), faire en sorte qu'il y ait un accès humanitaire dans tout le pays et accélérer la transition politique" en Syrie entre le régime et les groupes de l'opposition modérée, selon le département d'Etat. Cette réunion aura lieu au moment où la Russie et les Etats-Unis se sont engagés à "redoubler d'efforts" pour aboutir à un règlement politique du conflit syrien. Moscou s'est engagé à faire pression sur Damas pour "limiter" ses bombardements. Washington a de son côté promis d'"augmenter le soutien à ses alliés régionaux pour les aider à empêcher la circulation des combattants, des armes ou des moyens de soutien financier aux organisations terroristes à travers leurs frontières", selon la déclaration commune de la Russie et des Etats-Unis, publiée le 9 mai.
Relations plutôt fraîches Les relations entre l'Arabie saoudite et les Etats-Unis se sont quelque peu détériorées ces dernières années, en particulier après l'accord international en 2015 sur le dossier nucléaire iranien et le début de rapprochement entre Washington et Téhéran. La visite fin avril en Arabie saoudite du président américain Barack Obama n'a pas dissipé la défiance entre Ryad et Washington.