Le ministre de la Communication, Hamid Grine, a déclaré, hier, qu'en tant que ministre il ne peut pas se prononcer sur cette question du rachat du groupe d'El Khabar par le groupe Cevital "du moment qu'elle est devant la justice", tout en appelant à "faire confiance en la justice et la laisser faire son travail, car c'est à elle de trancher dans cette question". Le ministère de la Communication avait introduit une action en référé auprès du tribunal de Bir Mourad Raïs à Alger pour non-conformité du rachat du groupe de presse El Khabar par le groupe agroalimentaire Cevital, en se basant sur l'article 25 du Code de l'Information pour "s'opposer à cette transaction". Selon l'article 25 de ce Code de l'Information, "une même personne morale de droit algérien ne peut posséder, contrôler ou diriger qu'une seule publication périodique d'information générale de même périodicité éditée en Algérie". "L'affaire El Khabar est purement commerciale, même si certaines parties veulent la politiser", a affirmé, hier, M. Grine, lors d'un point de presse, en marge d'une conférence s'inscrivant dans le cadre des cycles de formation continue initiés par son département en faveur des journalistes. Le ministre a ajouté, également, que "la transaction relative à ce rachat est illégale". Le procès de cette affaire, reporté à trois reprises, est prévu au 25 de ce mois, au tribunal administratif de Bir Mourad Rais. En effet, mercredi dernier, ce procès a enregistré un troisième report consécutif. Après l'action en référé introduite par le ministère de la Communication auprès de ce tribunal pour contester cette opération de rachat, la première audience devait se tenir le 2 du mois en cours avant d'être reportée au 4 puis au 11 mai et enfin au 25 de ce même mois. Ce report a été décidé par le président de la deuxième chambre du tribunal, Mohamed Dahmane, lors de l'audience tenue mercredi dernier et durant laquelle le tribunal a reçu les mémoires en réponses de la défense d'El Khabar. L'audience a été également marquée dés son entame par la révocation de la défense du ministère de la Communication , Me Mohcene Amara qui, selon les arguments avancés par le magistrat Mohamed Dahmane, "est sous le coup de trois mesures disciplinaires datant du 16 janvier 2016" et qui "ne peut, en vertu de l'article 127 de la loi régissant la profession d'avocat se constituer défense dans cette affaire". Dans une déclaration à la presse, un des avocats du groupe El Khabar, Me Chaïb Sadek, a estimé que ce report "prouve que l'action ne revêt pas le caractère de référé". De son côté, Me Benhadid Brahim, membre du collectif de défense du ministère de la Communication a indiqué que la transaction de cession d'actifs d'El Khabar au profit du groupe Cevital "a été conclue dans le secret et en violation de l'article 25 de la loi relative à l'Information". "La transaction a été conclue dans le secret et en violation de l'article 25 de la loi relative à l'Information", a-t-il dit, précisant que l'action du ministère reposait notamment sur les articles 19 et 25 de cette loi. En effet, l'article 25 de la loi relative à l'information stipule qu'"une même personne morale de droit algérien ne peut posséder, contrôler ou diriger qu'une seule publication périodique d'information générale de même périodicité éditée en Algérie". Cet article s'applique au P-DG du groupe Cevital, Issad Rebrab qui est déjà propriétaire du quotidien Liberté. Intervenant récemment sur les ondes de la Radio nationale, le ministre de la Communication, Hamid Grine, avait indiqué qu'"en tant que ministre je suis tenu à respecter les lois de la République ", soulignant que "c'est à la justice de décider". "Cette transaction n'est pas conforme à la loi, mais si la justice en décide autrement, je me plierai à sa décision", avait-il affirmé. En vertu de la transaction en question, le groupe Cevital a acquis plus de 80% des actions du groupe El Khabar, qui est une Société par actions (SPA) incluant le journal éponyme, la chaîne de télévision KBC, les imprimeries et une société de diffusion.