Des sièges d'avion, des valises et des restes humains ont été repêchés vendredi au large des côtes égyptiennes au lendemain du crash de l'avion Paris-Le Caire d'EgyptAir qui s'est abîmé en mer dans des circonstances toujours mystérieuses. Des médias américains ont fait état de la détection de fumées d'origine indéterminée dans la partie avant de l'appareil peu avant le crash. Ces informations n'ont été ni confirmées ni démenties par les autorités égyptiennes. Les premiers débris de l'Airbus A320 ont été découverts à 290 kilomètres au nord d'Alexandrie par les avions et navires déployés par l'armée égyptienne. Le ministre grec de la Défense Panos Kammenos a déclaré qu'"un membre humain, deux sièges et une ou plusieurs valises" avaient été découverts. EgyptAir a ensuite annoncé la découverte de "plus de débris, quelques effets personnels des passagers, des membres humains, des valises et des sièges de l'avion". Grâce aux premiers débris, les autorités espèrent comprendre pourquoi le vol MS804 a brusquement disparu des écrans des radars civils alors qu'il survolait, sans problème apparent et dans un ciel clair, la Méditerranée orientale. C'est une véritable course contre la montre qui est engagée, puisque les enregistreurs de vol ou "boîtes noires" peuvent émettre leurs signaux pendant quelques semaines seulement. Un patrouilleur de haute mer envoyé par la France et doté d'équipements utiles pour la recherche des "boîtes noires" devrait arriver dimanche ou lundi sur la zone du crash, a indiqué un porte-parole de la Marine française. L'hypothèse d'un attentat est sérieusement envisagée par l'Egypte et par des experts en raison de l'absence totale de message de détresse émis par l'équipage avant la chute brutale de l'appareil. L'avion transportait 66 personnes. Parmi les 56 passagers figuraient 30 Egyptiens et 15 Français, un petit garçon et deux bébés. Les proches des victimes ont été accueillis dans un hôtel près de l'aéroport du Caire où des responsables d'EgyptAir les ont informés des derniers développements. Installée à la réception, une femme d'une cinquantaine d'années dont la fille se trouvait à bord refusait de perdre espoir: "Ils ne sont pas morts, personne ne sait".
Une fumée intense Selon le Wall Street Journal, le système de transmissions automatiques de données (système ACARS) de l'Airbus A320 a envoyé des messages signalant la présence de fumées dans la zone du cockpit de l'avion avant le crash. Ces messages indiquent qu'"une fumée intense a déclenché des alarmes dans la partie avant de l'appareil, où sont situées des parties vitales de son électronique de bord", selon le Wall Street Journal, qui cite des sources proches de l'enquête non identifiées. D'après le quotidien américain, ces indications "ne sont pas suffisantes pour déterminer si l'avion a été victime d'une bombe ou d'autres causes inexpliquées". La chaîne de télévision américaine CNN a déclaré avoir obtenu des informations similaires d'une source égyptienne. "Il y avait des alertes à la fumée à bord du vol 804 d'Egyptair dans les minutes avant qu'il ne s'écrase en Méditerranée", selon CNN. "Nous sommes au courant de ces informations de presse. A ce stade, je ne peux ni les confirmer, ni les démentir", a déclaré un responsable du ministère égyptien de l'Aviation civile. Le porte-parole du Pentagone, Jeff Davis, a indiqué que les Etats-Unis n'avaient pas d'élément tangible qui permettrait de privilégier la piste d'un accident ou celle d'un acte terroriste. "Nous n'avons pas d'information qui suggère une cause particulière" à la disparition de l'avion, a-t-il déclaré. Nous ne pouvons être précis sur nos moyens de renseignement, mais nous n'avons pas d'information qui suggère une cause particulière à la disparition de l'avion, a-t-il déclaré. Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a lui aussi déclaré qu'aucune hypothèse n'était "privilégiée". "Nous n'avons absolument aucune indication sur les causes" du crash, a-t-il dit. Plusieurs responsables américains interrogés vendredi ont affirmé que le Pentagone et les services des renseignement américains n'avaient pas détecté de traces d'explosion brutale de l'avion, comme cela avait été le cas pour l'A321 russe disparu au-dessus du Sinaï en novembre 2015. A l'époque, un satellite américain avait détecté un éclair de chaleur dans la zone de disparition de l'avion. Le groupe Etat islamique avait ensuite revendiqué avoir placé un engin explosif dans l'avion. Le scénario d'une attaque terroriste reste très probable même s'il n'y a pas eu d'explosion brutale détectée, a résumé vendredi un responsable américain. Le Pentagone dispose d'un réseau de satellites détectant les rayonnements infrarouge, pour pouvoir repérer des lancements de missiles adverses.
Pas de revendication La destruction de l'avion n'a été revendiquée par aucun groupe djihadiste, comme la branche égyptienne de l'organisation Etat islamique (EI) qui avait rapidement revendiqué l'explosion d'une bombe en plein vol dans un avion de touristes russes au-dessus du Sinaï le 31 octobre. Les 224 occupants avaient été tués. Outre des opérations de recherche avec l'Egypte, la Grèce et d'autres pays, la France a envoyé au Caire trois enquêteurs du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) accompagnés d'un conseiller technique d'Airbus. Le vol MS804 a décollé de l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle près de Paris mercredi peu après 23h00 (21H00 GMT) et devait atterrir au Caire jeudi à 03H05 (01H05 GMT). L'appareil se trouvait à une altitude de 37 000 pieds (plus de 11 200 m) lorsqu'il a soudainement "effectué un virage de 90 degrés à gauche puis de 360 degrés à droite en chutant de 37 000 à 15 000 pieds" avant de disparaître des radars, selon le ministre grec de la Défense. Il a brusquement disparu des radars civils grecs à 00H29 GMT alors qu'il venait d'entrer dans l'espace aérien égyptien. Une vingtaine de minutes plus tôt, le pilote n'avait pourtant signalé "aucun problème" aux contrôleurs aériens grecs. L'avion transportait 66 personnes, parmi lesquelles notamment 30 Egyptiens et 15 Français.