Les investissements dans le secteur des hydrocarbures sont en progression constante, avec des destinations diversifiées. A cet effet, il est prévu un programme d'investissement de l'ordre de 45,60 milliards de dollars pour le développement du secteur des hydrocarbures. Selon les récents propos de M. Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, pour les activités en amont, les investissements prévus pour l'échéance susmentionnée, sont destinés à soutenir l'effort de l'Algérie pour atteindre les objectifs de production à moyen terme, à savoir une augmentation de la production de 3 à 5% par an pour le pétrole brut et un objectif de 85 milliards de m3 de gaz pour l'exportation.En ce qui concerne l'investissement dans l'aval pétrolier, il est consacré une enveloppe de plus de 8,6 milliards de dollars pour la période 2007/2011. "Nous nous efforçons de concrétiser notre ambitieux programme de développement de la branche pétrochimie soit sur nos fonds propres, soit en partenariat avec les compagnies internationales qui disposent de compétences avérées en la matière et qui possèdent des circuits de commercialisation internationaux". Ces investissements concernent également la réhabilitation et l'augmentation des capacités de l'outil de raffinage. Des investissements de l'ordre de 5,7 milliards de dollars seront consacrés également pour l'adaptation du réseau de transport aux normes et standards internationaux ainsi que l'extension de la capacité de 323 MTEP, soit une capacité de 92 MTEP. La longueur du réseau passera, une fois le programme achevé, de 16 000 à 22 000 km. A l'heure actuelle, la production et l'exploitation de gaz occupent une place croissante dans le bilan énergétique de l'Algérie. Le pays dispose d'importantes ressources gazières et d'une grande expérience dans cette industrie de plus de quatre décennies. La croissance de la production algérienne de gaz est tirée aussi bien par les exportations que par la consommation intérieure. L'internationalisation des activités de la Sonatrach a été également une tendance lourde de l'année 2007. Ce qui fait dire à M. Chakib Khelil : "Tout d'abord, il importe de souligner que le développement de la Sonatrach à l'international ne date pas d'aujourd'hui". Il est marqué notamment durant les années 70 par l'entrée de la compagnie dans la scène internationale, grâce à un partenariat stratégique pour la construction et l'exploitation du gazoduc transméditerranéen desservant l'Italie et l'Europe en gaz naturel algérien. "L'activité internationale s'est ensuite caractérisée par le lancement du développement des activités de trading des hydrocarbures pour aller avec nos différents produits vers le consommateur final (End User) dans le but essentiel de récupérer une partie non négligeable de la valeur ajoutée qui existe au-delà de nos frontières, tout au long de la chaîne", souligne le ministre. Les objectifs de cette stratégie assignée au développement international de Sonatrach sont de rechercher et acquérir, hors du territoire national de nouvelles réserves d'hydrocarbures, pour renforcer l'indépendance énergétique du pays, valoriser directement et par ses propres moyens ses produits à l'exploitation en captant tout ou en partie des profits actuellement générés par les activités de trading, de transport maritime, et de distribution ; générer et accumuler des ressources additionnelles pour promouvoir et financer le développement d'activités internationales sans solliciter les ressources financières nationales, à l'exception des investissements dans l'Amont, en raison de leur importance financière et du risque qui les caractérise ; acquérir et capitaliser par le biais d'associations, de partenariats et de toutes autres formes d'alliances stratégiques, le know-how nécessaire à la pérennité de Sonatrach ; fidéliser et valoriser les carrières de hauts potentiels (experts et spécialistes) par l'élargissement de nouvelles perspectives d'évolution. Ainsi, le développement international de Sonatrach, s'est appuyé sur trois axes principaux que M. Chakib Khelil défini à travers les investissements industriels dans l'amont, le transport et l'aval, les activités de trading et de transport maritime des hydrocarbures, les activités de diversifications et de services. Ces investissements et activités sont contrôlés par le groupe, à travers un holding international. "L'augmentation du volume des échanges, l'émergence de nouveaux marchés et la globalisation de l'économie mondiale en 2004, à la relance de la réflexion stratégique sur la poursuite et l'accélération du développement à l'international à l'horizon 2015". Cette réflexion a engagé entre autres, un processus de benchmark par rapport à des sociétés pétrolières internationales et permis d'organiser un séminaire sur le thème de la "vision internationale à l'horizon 2015", dixit Chakib Khelil. Parmi les conclusions de ce séminaire, les actions suivantes ont été recensées, l'obtention rapide d'un soutien affirmé de la stratégie internationale du groupe Sonatrach de la part des pouvoirs publics, l'adaptation de l'organisation du Groupe, afin de promouvoir la réactivité, l'efficacité, la responsabilité et l'engagement, la valorisation des forces vives du Groupe Sonatrach, en améliorant la gestion des ressources humaines, l'amélioration de la gestion par le déploiement d'outils modernes de management, la notoriété et l'image du Groupe Sonatrach. La vision globale à l'horizon 2015 a, selon le ministre, assigné les objectifs stratégiques suivants en matière de développement international. Pour l'Upstream et le Midstream, il s'agit d'"acquérir une qualité significative de réserves prouvées en huile et en gaz à proximité des marchés naturels de Sonatrach, au Moyen-Orient, voire en Asie, pour assurer le renouvellement des réserves du Groupe et renforcer la présence de Sonatrach sur ces marchés. Les objectifs quantitatifs à l'horizon 2015 sont : réserves internationales de 600 millions de barils équivalents pétrole ; production internationale de 120 000 barils équivalent pétrole/jour, le développement des activités "Midstream" sera lié principalement au développement des activités "Upstream" et sera conditionné aux résultats d'étude de faisabilité et de rentabilité au cas par cas". En matière de Downstream et le Marketing, il s'agit de maintenir la position de Sonatrach sur le marché du gaz et du GPL euro-méditerranéen, développer les parts du marché aux USA et l'accès aux marchés asiatiques (notamment Chine et Inde), indique M. Chakib Khelil. Il ajoute également, le développement le "trading" sur les principales places d'échanges de "commodité" en particulier sur le GPL et les liquides, développer les ventes CIF et les ventes clients finals, accroître les capacités de transport maritime d'hydrocarbures (GPL-GNL-Brut), valoriser le gaz de charge (hélium) et devenir le premier producteur mondial, valoriser le savoir-faire et accroître le chiffre d'affaires de la distribution de produits pétroliers. Pour les services, il s'agit de proposer d'ici 2015 une gamme complète de services pétroliers et parapétroliers : services pétroliers, services de projets et services d'exploitation, consulting et formation, service financier. L'objectif et de réaliser un chiffre d'affaires très appréciable et l'ensemble des services à l'international, à l'horizon 2015, principalement en Afrique et au Moyen-Orient. Etre capable de réaliser la moitié de ce chiffre d'affaires avec des entreprises ne dépendant pas du Groupe Sonatrach. Développer des partenariats ciblés au cours du développement international avec des entreprises reconnues du secteur.