"Le Gouvernement a chargé le ministre de la Communication d'assainir la situation dans les meilleurs délais, en attendant la mise en place de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel qui interviendra dans les prochaines semaines", a affirmé le Premier ministre Abdelmalek Sellal, en présidant, à une opération de destruction d'un lot de deux millions de supports audiovisuels piratés. Là, le Premier ministre n'a pas omis de souligner que "sur une soixantaine de médias concernés, cinq seulement sont réglementairement accrédités", M. Sellal a indiqué que "tout le reste relève de l'informel". D'autre part, il a fait remarquer que "depuis la promulgation de la loi sur l'audiovisuel, l'autorité publique a toléré un démarrage désordonné en espérant une autorégulation et une décantation qui ne sont pas hélas, venues", relevant qu'il "est temps que nos concitoyens sachent la vérité et que la loi s'applique à tous dans l'équité et la transparence". Le premier ministre a regretté que "certains vecteurs audiovisuels versent plus dans la publicité mensongère, la violation de la vie privée, l'atteinte à la dignité des personnes, la désinformation et plus grave encore, des attaques contre la cohésion de la société algérienne avec des appels à la haine, au régionalisme et à la Fitna". Il a appelé, dans ce sens, pour "une généralisation de la culture citoyenne et religieuse, mais non à la Fitna et aux discours de violence". "Ceux qui veulent utiliser les nobles métiers de l'audiovisuel pour servir des intérêts personnels ou nuire à l'Algérie, je leur dis que leur adversaire n'est pas seulement le gouvernement, mais le peuple algérien qui rejette votre aventurisme et vos funestes projets et clame, haut et fort, son attachement à la paix, à la stabilité et au projet de renouveau national du président Bouteflika". M. Sellal a estimé que "l'informel a envahi certains secteurs en touchant aux fondements moraux des Algériens", regrettant la "vulgarisation de l'insulte et l'invective". "Oui à la rentabilité de l'activité média, mais non au maquillage de revenus publicitaires dans des boites de communication et à la fraude fiscale. Oui au droit d'enquête et à l'information, mais non au chantage, à la diffamation, à la violation du secret de l'instruction judiciaire et à la pression sur les cadres de l'Etat", a plaidé le Premier ministre. Par la suite, le Premier ministre a souligné qu'"un dispositif d'agrément pour les opérateurs désirant offrir un service de communication télévisuel et radiophonique a été mis en place sur la base d'un cahier des charges qui vient d'être finalisé et qui fixe clairement les droits et obligations dans ce domaine d'activité". M. Sellal a déclaré, à ce propos, que "toutes les télévisions qui se conformeront audit cahier des charges seront agréées en tant que chaines algériennes bénéficiant de toutes les mesures de soutien et d'encouragement prévues par la loi", avisant que celles qui "y dérogeront se verront interdire l'activité en Algérie". Il a expliqué, à cet effet, qu'il "ne s'agit pas d'une remise en cause de l'ouverture du paysage audiovisuel, mais d'une réglementation d'un domaine d'activité comme il en existe dans tous les pays du monde et pour préserver la santé morale du pays". Il a relevé, que "la volonté du gouvernement était pourtant entière et sincère pour le développement du paysage audiovisuel national pour peu que cela se fasse dans un environnement sain et dans le respect de la loi et des règles de déontologie". M. Sellal, a tenu à noter "les efforts, louables et courageux, de la majorité des acteurs pour une télévision à l'algérienne, plurielle, diverse, créative et critique, qui sont malheureusement pollués et dévoyés par une minorité mue par l'appât du gain ou des desseins encore plus vils". Le Premier ministre a ajouté qu'"à compter de ce jour, aucun dépassement ne sera plus toléré et force restera à la loi dans toute sa rigueur et en toute circonstance", rappelant, à ce titre, que "ces impératifs en matière de communication valent aussi pour tous les agents de l'Etat, quel que soit leur niveau de responsabilité". Il est ultime de rappeler que le 17 mai dernier, le ministre de la Communication, Hamid Grine, a indiqué mardi à Alger qu'"il y aura très bientôt" du nouveau concernant l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (ARAV). "Concernant l'Autorité de régulation de l'audiovisuel, il y aura très bientôt du nouveau", a déclaré M. Grine à la presse en marge de la signature d'une convention de partenariat entre l'agence Algérie presse service (APS) et l'Université de la formation continue (UFC). L'ARAV, dont les membres ne sont pas encore désignés, est sans président depuis la nomination de M. Miloud Chorfi, en tant que membre du Conseil de la nation en décembre dernier. Et à ce propos, il est tout aussi important de rappeler également qu'au mois d'octobre dernier, Miloud Chorfi, alors président de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel, avait bien appelé les responsables des chaînes de télévision à "respecter le cahier des charges" pour investir dans ce domaine. Le respect des exigences de l'unité nationale, de la sécurité, de la défense nationale du pays ainsi que celui des intérêts économiques et diplomatiques du pays figurent parmi les conditions requises pour l'ouverture d'une chaîne de télévision, a déclaré M. Chorfi lors d'une rencontre organisée par le forum de la Sûreté nationale à l'occasion de la Journée national de la presse célébrée le 22 octobre. Pour le responsable, il s'agit d' ''observer la référence religieuse et nationale et de respecter les autres cultes et de se défendre de porter atteinte aux symboles de la société et de l'Etat définis tels que définis par la Constitution". Le cahier des charges porte sur la nécessité de "promouvoir l'esprit de citoyenneté et la culture du dialogue, de neutralité et d'objectivité", a-t-il rappelé ajoutant qu'il prévoit également de s'abstenir de servir des groupes d'intérêt et de faire l'apologie de la violence, de ne pas verser dans la provocation, de la discrimination raciale et le terrorisme". L'impératif de ne pas porter atteinte à la vie privée des personnes est souligné dans le cahier des charges, a-t-il conclu.