Un projet soutenu par le ministère de l'Energie et des Mines et celui de l'Industrie et de la Promotion des investissements, visant à hisser l'Algérie au troisième rang mondial des producteurs de phosphate à l'horizon 2020, derrière les Etats-Unis et la Chine, a été lancé récemment. Grâce à l'apport des deux ministères susmentionnés, la principale société de minerais de fer et de phosphate verra ses capacités de production et de transformation augmenter sensiblement, permettant ainsi la création de 50 000 postes d'emlploi et rapportera des milliards de dollars en termes d'exportations. Des estimations officielles prévoient, déjà, qu'à partir de 2020 l'Algérie passera à un niveau de production avoisinant les 30 millions de tonnes de phosphate par an, et engrangera des recettes en devises situées entre sept et huit milliards de dollars par an. Sur le terrain, et à en croire les dires de M. Lakhdar Mebarki, P-DG du groupe Ferphos, il a été décidé de lancer un projet de construction d'une nouvelle unité de transformation à Bouchegouf, à 450 km à l'est d'Alger, qui sera dotée d'une capacité de transformation de 2 à 3 millions de tonnes de phosphate par an. Il a indiqué que deux autres complexes sont également prévus dans les environs de M'darouche et de Jijel. Cette dernière, située à quelque 350 km à l'est de la capitale, sera dotée d'une capacité de transformation de 12 à 14 millions de tonnes. Les installations seront toutes situées dans les environs du complexe minier de Djebel Onk, dans la province de Tébessa. Ces complexes industriels seront alimentés en puisant dans les réserves de phosphate du pays, qui sont estimées à hauteur de 2 milliards de tonnes, ce qui est suffisant pour alimenter l'industrie à son niveau actuel de production pendant une période de 65 ans. L'unité de Bouchegouf permettra non seulement l'extraction du phosphate brut, mais aura aussi la capacité de transformer le minerai en engrais, créant ainsi de la valeur ajoutée aux exportations. Des efforts qui seront renforcés par la création d'une société mixte en partenariat avec une société étrangère spécialisée en la matière. Ferphos, qui a déjà reçu l'accord initial du Conseil des participations de l'Etat (CPE), est dans l'attente du feu vert pour pouvoir concrétiser ce projet. Néanmoins, Mebarki a fait état des difficultés rencontrées par Ferphos dans le cadre de son expansion internationale, étant donné la concurrence de plus en plus rude, ainsi que les défaillances du système de transports, ferroviaires notamment. Quoi qu'il en soit, les pouvoirs publics comptent booster ce créneau. Une détermination confirmée pour une énième fois par le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, qui a déclaré, au cours d'une conférence tenue, récemment, à Alger que "nous sommes ouverts aux affaires". Le ministre qui s'est félicité du niveau de production réalisé, l'année dernière, à hauteur de 1.5 million de tonnes, soit plus du double en l'espace de six années, l'envolée du prix des minerais pousse l'Algérie à optimiser ses richesses naturelles.