L'entreprise nationale du fer et du phosphate, Ferphos, vient de lancer un appel d'offres pour la réalisation en partenariat d'un pôle industriel pour la production d'acide phosphorique et d'engrais phosphatés, avec des modules d'acide sulfurique et un module d'ammoniac. Selon la fiche technique, ce projet comporte un complexe de 3 modules de production d'acide phosphorique, d'une capacité de 1 000 tonnes/jour, 3 modules d'acide sulfurique de 3 200 tonnes/jour, une unité de production d'ammoniac d'une capacité de 1 000 tonnes/jour, et enfin un module de production d'engrais composés et de phosphate partiellement solubilisé d'une capacité de 1 000 tonnes/jour. La nouveauté est que l'entreprise Ferphos semble plus que jamais déterminée à faire aboutir ce projet dans la zone industrielle de Bellara, et ce, en dépit du refus des élus locaux pour motif écologique. Ainsi, lors de la récente visite du ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, dans la wilaya de Jijel, le président-directeur général de Ferphos a remis à ce dernier le dossier de ce projet. Ferphos attend en quelque sorte un coup de pouce du département ministériel de Abdelhamid Temmar pour faire valoir son projet. Ce ne sont pas, en tous cas, les arguments, encore moins le ambitions, qui manquent au sein de Ferphos. L'entreprise explique que dans ses activités d'exploitation des mines de phosphate, de fer et de pouzzolane, elle utilise les technologies et procédés les plus récents. Ferphos, qui a déjà reçu l'accord initial du Conseil des participations de l'Etat (CPE), est dans l'attente du feu vert final pour pouvoir créer une société mixte en partenariat avec une société étrangère. S'articulant sur trois ressources minières : le phosphate, le minerai de fer et la pouzzolane, et des solutions qui répondent aux attentes des clients, Ferphos poursuit ainsi une stratégie de croissance soutenue. Pour ce faire, l'entreprise œuvre sur des segments du marché local à fort potentiel d'évolution et sur ceux des marchés internationaux qui forment de réelles opportunités d'expansion et d'augmentation de parts de marché. Par cette orientation stratégique, Ferphos vise à renforcer et maintenir sa position en tant que leader de son secteur par l'amélioration constante de sa compétitivité et de sa capacité d'innover. Dans cette perspective, la stratégie de Ferphos est axée fondamentalement sur le développement d'une industrie de transformation des ressources naturelles et orientée vers la création des richesses, de l'intégration dans la communauté où elle opère et dans le strict respect des exigences de la préservation de l'environnement. Par ailleurs, dans le cadre de ce projet, Ferphos verra ses capacités de production et de transformation augmenter sensiblement. Le projet, soutenu par le ministère de l'Energie et des Mines ainsi que le ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements, hisser à l'Algérie au troisième rang mondial des producteurs de phosphates à l'horizon 2020, derrière les Etats-Unis et la Chine. Selon les estimations officielles, à partir de 2020, l'Algérie passera à un niveau de production avoisinant les 30 millions de tonnes de phosphate par an, et engrangera des recettes en devises situées entre sept à huit milliards de dollars par an. En vue de doubler sa capacité de production à l'horizon 2010, la société a fait part de son intention de construire une nouvelle unité de transformation à Bouchegouf, à 450 km à l'est d'Alger, qui sera dotée d'une capacité de transformation de 2 à 3 millions tonnes de phosphate par an. Néanmoins, le principal défi que devra relever Ferphos réside dans les défaillances du système de transports. Le réseau ferroviaire desservant les régions de prédilection ne parvient pas à couvrir les besoins de Ferphos. Selon la presse locale, Ferphos ne réussit à transporter que 1,2 million de tonnes de phosphate par an par voie ferrée et a, par conséquent, dû créer sa propre société de transport ferroviaire pour acheminer les 800 000 tonnes restantes.