Les risques de catastrophes naturelles en Algérie restent élevés d'une manière générale et la forte concentration des populations et des activités sur le littoral contribue à renforcer les facteurs de risques. La prévention contre les risques est plus que primordiale pour tenter de minimiser les dégâts en cas de problème. Dans cette optique, le directeur de l'habitat de la wilaya d'Alger, M. Mohamed Ismail, a annoncé, jeudi, la création d'une commission wilayale de suivi chargée de la prévention et de la protection des régions vulnérables contre les dangers naturels, inondations et glissements de terrain notamment. La commission, dont les membres sont issus de différentes directions de la wilaya ainsi que de la Protection civile, et des entreprises Netcom et Asrout, veillera à préparer un plan pour la protection de ces régions de tout danger naturel. Outre ce plan, elle aura pour mission de prendre toutes les dispositions nécessaires et de mobiliser tous les moyens dont disposent les directions et institutions de wilaya afin de protéger ces régions lors de la saison hivernale. Le directeur de l'habitat a précisé, dans ce sens, que trois études ont été réalisées au lendemain des inondations de 2001 à Bab El Oued et ce, pour localiser les régions les plus exposées aux inondations, études ayant respectivement coûté au Trésor 117 millions de DA, 134 millions de DA et 37.5 millions de DA. La première "étude intégrée du massif de Bouzaréah" a été réalisée par la direction de l'urbanisme, tandis que la deuxième "étude intégrée hors massif de Bouzaréah", a été l'œuvre de la direction de l'hydraulique alors que la troisième "étude de veille et d'alerte rapide et de compréhension du phénomène des inondations" a été réalisée par l'Office national de la météorologie. Ces études qui ont concerné donc les régions de Bouzaréah, Zéralda, Alger-centre, Bordj El-Bahri et El Harrach, ont permis de mettre en place un système permettant aux services concernés de constater la situation de chaque commune et son degré d'exposition aux dangers. A cet effet, elles ont permis de classer la wilaya d'Alger en trois catégories de régions: la première n'étant pas exposée aux dangers d'inondations, la deuxième faiblement exposée et la troisième à forte exposition dont les terrains sont inconstructibles. M. Ismail a suggéré "la destruction des constructions existant dans la troisième catégorie et les remplacer par de nouvelles afin d'éviter d'éventuelles catastrophes s'étant déjà produites par le passé". "5 000 logements répartis sur huit sites à Alger seront affectés par la wilaya au profit de citoyens de 13 communes", a ajouté le même responsable. Il s'agit, a-t-il expliqué, de 1 050 logements à Béni Messous, 700 à Hawch Maknouche, 400 à Hammamet, 150 à Staouéli, 1 100 à Aïn Bénian et, 1 600 à Draria. La première tranche, qui compte quelque 1200 logements, sera réceptionnée en 2008. Ces mêmes études ont également permis de dégager des recommandations pour l'acquisition de nouveaux équipements et l'adoption de nouvelles mesures concernant les régions vulnérables pour faire face aux catastrophes naturelles dont les inondations et l'érosion du sol. L'Office national de météorologie s'est doté de nouveaux radars permettant de déterminer le taux exact de pluviométrie dans certaines régions outre l'installation de dix stations de météorologie dans certaines régions, dont Mahelma, Alger-centre et Bouzaréah. Dans le cadre de la prévention et s'appuyant sur les résultats des études, la direction des forêts a procédé au boisement de 150 hectares dans la région d'Alger exposée au phénomène de l'érosion du sol.