Le porte-monnaie des citoyens algériens ne pourrait en aucun cas assurer les dépenses auxquelles il est confronté avec les cinq évènements prodigues qui caractérisent le 2e semestre 2016 coïncidant avec la crise financière consécutive à la baisse des prix du pétrole. En effet, les citoyens algériens doivent donc assurer les dépenses du mois de ramadhan avec ses prix des fruits et légumes pour ne pas dire les prix tout court très chers des matières proposées. Ensuite, les citoyens algériens pensent déjà à la nouvelle paie afin d'assurer les dépenses de l'Aïd el fitr dont les prix des habillements défient toute logique. Par la suite, les vacances et leurs dépenses vont également faire saigner ces portes monnaies des citoyens sans oublier la troisième paie qui sera pratiquement consacrée aux dépenses de la rentrée scolaire et de l'Aïd el Adha prévu dans les dix premiers jours du mois de septembre. " Si l'Etat a commencé à parler de l'austérité pour combattre la crise financière, pour nous, c'est déjà la crise et on doit donc nécessairement faire mieux avec nos dépenses ", déclare ce citoyens dépité par la cherté des prix dans les marchés pour assurer l'alimentation de sa famille composée de cinq membres ainsi que la cherté des prix de l'habillement pour l'Aïd. Lotfi H., cadre de l'Etat dans une institution étatique, reconnaît que " ma paie ne m'a même pas suffi pour assurer l'alimentation de ma petite famille durant ce ramadhan alors que quand je pense à l'Aïd j'ai envie de pleurer. Certes, poursuit-il, il va y avoir la nouvelle paie en cette fin de mois mas elle est déjà " consommée " avec l'Aïd el fitr et les vacances. Il va falloir réduire les dépenses, pense-t-il et donc priver mes enfants de quelques gâteries. Seulement, je me prolonge vers le mois de septembre et là, j'avoue que je perds vraiment la voix pour tenter de trouver une solution à ces évènements pénalisants qui s'accumulent cette année l'un après l'autre". Hafida M., cadre dans un organisme privé, annonce que " face aux dépenses du mois de ramadhan, j'ai déjà décidé de réduire les dépenses pour l'Aïd pour mes trois enfants en leur confiant que je ne pourrais acheter en cette circonstance qu'un article pour chacun afin de pouvoir faire face aux dépenses avec les prix trop chers pour ma bourse. " D'ailleurs, ajoute-t-elle " Je n'ai pas le choix, le mari décédé Allah yerahmou et toute seule, j'ai des limites en matière financière. Et en plus, je sacrifie également mes vacances pour me contenter d'aller juste à la plage à côté, Aïn Benian pour éviter plus de dépenses et pouvoir assurer le minimum de loisirs". Au marché de Kouba, Laïd F.M., retraité, déclare que " j'ai certes été aidé par le couffin de ramadhan, mais cela ne suffit pas. Mes enfants doivent bien manger de la viande pour compenser la journée de jeûne et je ne vous cache pas que je n'achète la viande que lors du mois de ramadhan. Quant à l'Aïd, je m'oriente vers les vendeurs ambulants pour tenter de trouver de bonnes occasions à des prix abordables et encore … " a conclu le vieux Laïd. A la sortie de la mosquée, un autre vieux répondant au nom de Omar A., retraité également, déclare que " je viens de retirer mes droits de retraite, mais je suis affolé car je ne sais où donner de la tête pour assurer les dépenses auxquels je suis confronté. Et bien que je travaille en parallèle en qualité de gardien de parking pour me faire un peu plus d'argent, je n'arrive pas à subvenir aux besoins de ma famille composée de sept personnes. Deux de mes enfants sont à la fac et les autres entre Lycées et primaire, mais j'avoue qu'auparavant avec 45 000 Da le mois, j'avais juste à assurer le mois de ramadhan et l'Aïd el fitr, aujourd'hui, seul le mois de ramadhan m'a fait dépenser tous mes revenus de retraite. Alors parler de l'Aïd el fitr est devenu déjà un casse-tête pour moi, car j'estime qu'à l'allure où vont les prix aussi bien en alimentation qu'en habilement, je suis convaincu qu'avec un salaire de 100 000 DA je ne pourrais assurer l'équilibre. Allah Ghaleb que voulez-vous, c'est la vie… " Conclut-il dépité. Ainsi que ce soit à El Biar, Belouizdad, place des Martyrs, Bab El Oued, Hussein-Dey ou Ben Omar les parents se ruent vers les boutiques accompagnés de leurs enfants pour l'achat des vêtements de l'Aïd, mais ils sont unanimes à reconnaître l'augmentation des prix qui obligent à réduire les choix d'achats d'articles. Fatma-Zahra I., institutrice, fait remarquer que " ça me rappelle l'année 2011 où le Ramadhan, l'Aïd el Fitr et la rentrée scolaire étaient successifs. Là, au moins j'ai pu m'arranger avec les gosses en leur achetant l'habillement de l'Aïd en leur demandant de le remettre également pour la rentrée scolaire. Mais cette fois ci, je dois aussi leur acheter de quoi aller à la plage. Mes trois enfants ont bien travaillé durant l'année scolaire et ont réussi d'excellents résultats, je dois donc les récompenser. Et comment si ce n'est dans ces circonstances de vacances à la mer et rentrée scolaire avec l'Aïd comme en 2011 sinon je ne pourrais avec ma paie modeste assurer d'autres dépenses ". Et à Fatma-Zahra de questionner " je me demande comment font les familles nombreuses dont le père ne touche que le SMIG ? … ". " Pour l'Aïd el Adha, je n'achèterai pas de mouton et mes enfants sont bien conscients de notre situation pour ne point en demander " a conclu Fatma-Zahra.