Vacances, avènement du mois sacré du ramadhan et rentrée scolaire, trois événements dont la synchronisation, épuisera à coup sûr la bourse de ménages, notamment ceux à faibles revenus. Le mois sacré de Ramadhan coïncide, cette année, avec la période des congés et enchaînera avec les fêtes de l'Aïd El Fitr et la rentrée scolaire. Ce qui constituera une véritable surcharge pour les ménages mais beaucoup plus pour les pauvres et les smigars. Comment feront-ils pour arriver à passer cette «épreuve» à trois ? Difficilement, très difficilement ,s'accordent à dire des citoyens rencontrés dans les rues et marchés de la capitale. «Le coût de la vie est vraiment très cher», nous a indiqué un père de famille, employé à l'APC d'Alger-Centre, pour résumer la situation. Les vacances… à quel prix ? Se reposer après une année de labeur semble évident. Mais à quel prix ? Les réponses ont été presque similaires par les personnes interrogées. Les dépenses liées aux vacances étaient et demeurent toujours chères pour certains, alors que pour d'autres il ne faut même pas en parler. «Une journée seulement sur la plage exige plus de 2000 DA», souligne un enseignant au collège, rencontré à la rue Ben M'hidi à Alger-Centre. Ces frais, précise-t-il, sont répartis entre le parking et les droits d'accès à certaines zones dites «réservées» de la plage, le parasol, la table et les chaises. Ainsi, vous pouvez imaginer la lourde facture», poursuit ce père de cinq enfants. «Les vacances dépendent généralement du pouvoir d'achat des ménages», dira Mohamed, pharmacien. Par peur de ne pas faire face aux exigences financières du mois sacré, certaines familles ont été obligées d'annuler leurs projets de vacances. C'est le cas d'Ahmed, chauffeur de taxi, qui a décidé de passer cette année son congé à la maison. L'approche du mois sacré et les dépenses qu'il occasionne ont contraint de nombreuses familles à se contenter d'une à deux virées à la plage ou d'une visite familiale, lors des fêtes qui restent aussi une autre «occasion» de dépenses. Ramadhan et la fièvre des prix Après les vacances synonymes beaucoup plus de repos pour de nombreux pères de famille, obligés de mettre la main à la poche pour satisfaire surtout les enfants, l'avènement du mois sacré est l'autre halte pour la consommation et de dépenses. Une épreuve pour tous en raison de la flambée des prix sur les marchés. Fruits, légumes, viandes et autres produits de large consommation ont connu un envol considérable. Ainsi tous se plaignent et s'interrogent sur le rôle des services de contrôle dans ce cadre qui laissent, selon des riverains, les commerçants imposer leur diktat. «Je dois m'endetter pour m'en sortir», dira un autre citoyen au marché Ali-Melah à Alger. En revanche, la bonne gestion sera la meilleure solution, selon certains, pour parvenir à surmonter cette situation qualifié de «délicate». Il faut que j'économise pour assurer une bonne rentrée scolaire àmes deux enfants», a estimé une dame, secrétaire. Pour la grande majorité, la table du f'tour doit être variée et chichement garnie. C'est ancré dans les esprits au point que cela devient un rituel. Pour beaucoup, peu importe l'addition, l'essentiel est de ne se priver de rien après une longue journée de jeûne. Le mois sacré de Ramadhan est aussi propice aux visites familiales qui ne sont pas sans conséquences sur le budget de la famille accueillante, obligée de garnir la table avec café, thé, limonade, jus et surtout gâteaux. Pour s'en sortir, beaucoup disent qu'il faut manger modérément et éviter le gaspillage. Aïd et rentrée scolaire… Double saignée des budgets Tout en passant le mois sacré, les citoyens attendent avec impatience l'Aïd mais aussi avec l'appréhension de la rentrée scolaire. Il sera question d'habiller les enfants pour les deux évènements et surtout faire face aux fournitures scolaires dont les prix ne cessent d'augmenter. Le manuel scolaire sera aussi de la partie, même si beaucoup préfère acheter les livres déjà utilisés à défaut de les récupérer chez des parents ou des amis. En résumé, les chefs des famille sont confrontés à un véritable défi qu'il faut relever. Chose peu aisée. C'est pourquoi nombreux ceux qui pensent faire l'impasse sur les gâteaux de l'Aïd ou les habits pour la rentrée. Chacun ses calculs… le plus important c'est de passer ce cap avec, en perspective, l'autre évènement aussi, ou plus, coûteux… l'Aïd El Adha.