La consommation nationale des produits pharmaceutiques fabriqués localement (médicaments, dispositifs médicaux, compléments alimentaires...) a atteint 160 milliards de dinars (l'équivalent de 1,3 milliard euros) en 2015, soit près de 45% de la consommation totale du pays, a indiqué mardi un haut cadre du ministère de la Santé. Concernant l'exportation, il a fait état de la délivrance par les services du ministère de la Santé de 240 certificats de produits pharmaceutiques (CPP), qui sont des documents préalables à l'autorisation d'exporter, sachant que plusieurs de ces produits sont exportés vers 16 pays notamment africains. Et justement dans la perspective d'encourager l'exportation hors hydrocarbures, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, a affirmé à Khémis Miliana (Aïd Defla) en visite de travail que la "priorité" pour les unités privées de production pharmaceutiques implantées sur le territoire national, est de conquérir le marché extérieur du médicament. Se félicitant pour la qualité du travail accompli par les responsables d' AT.PHARMA, il a soutenu que cette unité de production pharmaceutique constitue une fierté pour l'Algérie, invitant les importateurs de médicaments à "méditer" l'exemple de sa réussite et à se lancer dans la fabrication de médicaments. Et c'est parce qu'il a été largement satisfait lors de sa visite à une usine privée de production pharmaceutique (AT.PHARMA) dans le cadre de sa visite de travail dans la wilaya d'Aïn Defla, qu'il a insisté sur l'urgence au recours à l'exportation dans le cadre du nouveau modèle économique préconisé par les hauts responsables du pays. D'autant qu'il a indiqué que le taux satisfaisant de couverture des besoins nationaux en produits pharmaceutiques rend "inéluctable" cette démarche. Le ministre n'a d'ailleurs pas omis de relever que l'exportation du médicament permet au pays d'assurer une entrée en devises fortes, avant d'inviter les responsables des unités pharmaceutiques privés à ne pas focaliser leur intérêt sur l'approvisionnement du marché national, mais penser à conquérir des marchés d'Afrique et des pays arabes, voire même d'Europe. "Il est absolument nécessaire pour celui qui désire se lancer dans l'exportation du médicament d'être + offensif et changer sa manière de penser +", a-t-il préconisé, faisant état de compétences avérées prêtes à relever ce défi. Pour le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, l'Algérie doit, au regard des potentialités dont elle dispose, occuper la première place en Afrique et dans le monde arabe dans le domaine de la production pharmaceutique, assurant que l'Etat ne ménagera aucun effort pour venir en aide à ceux désirant se lancer dans l'exportation du médicament. De son côté le gérant du groupe Hydra Pharm (dont AT.PHARMA est une filiale), Rahmoune Koussaïla, a annoncé que la fabrication du médicament Smecta atteindra les 48 millions de boîtes d'ici la fin de l'année, avant de préciser que son unité produira "avant la fin de l'année" des médicaments entrant dans le domaine de la cardiologie.
Les produits pharmaceutiques en Algérie en chiffres Il est important de noter que le montant total de la consommation des produits pharmaceutiques en Algérie (importés et fabriqués localement) s'est élevé à 3,076 milliards euros en 2015 dont environ 1,3 milliard euros relèvent de la production nationale. La production nationale de produits pharmaceutiques s'est quintuplée en dix (10) ans en termes de valeur parallèlement à une augmentation des volumes produits. Par ailleurs, l'objectif fixé à moyen terme est de porter la part de la production locale à 70% de l'ensemble du marché national de produits pharmaceutiques. Pour la concrétisation de cet objectif, 246 projets d'investissement initiés par des opérateurs nationaux publics et privés ont été inscrits à fin décembre 2015, dont 183 destinés à la production de médicament. Ces unités de production s'ajouteront aux 143 déjà opérationnelles dont 80 pour la production de médicaments. Concernant l'exportation, il a fait état de la délivrance par les services du ministère de la Santé de 240 certificats de produits pharmaceutiques (CPP), qui sont des documents préalables à l'autorisation d'exporter, sachant que plusieurs de ces produits sont exportés vers 16 pays notamment africains. Il est aussi important de rappeler qu'en 2015, les importations des produits pharmaceutiques ont reculé à 1,96 milliard de dollars contre 2,52 mds usd en 2014. La facture des médicaments à usage humain, qui représente 95% de la facture globale des importations des produits pharmaceutiques, s'est chiffrée à près de 1,87 md usd en 2015 contre 2,41 mds usd en 2014. Les importations des produits para-pharmaceutiques se sont établies à 68,64 millions usd contre 72,52 millions usd. Quant aux médicaments à usage vétérinaire, leurs importations ont atteint 29,47 millions usd contre 36 millions usd. Par ailleurs et pour revenir à la visite du ministre dans la wilaya d'Aïn Defla, il est à noter qu'en inspectant l'hôpital Farès Yahia de Miliana M. Boudiaf a déclaré que "L'intérêt du malade ne réside guère dans le fait de rester à l'intérieur de l'hôpital", a-t-il observé, faisant toutefois remarquer que les soins à domicile doivent être prodigués par une équipe de médecins "chevronnés". A la polyclinique Nadhir Bouzar de la même ville, M.Boudiaf a fait remarquer qu'"Il est évident que certains malades notamment les plus âgés d'entre eux ne peuvent pas se déplacer vers les hôpitaux", avant de demander aux responsables de la polyclinique à coopérer avec les associations d'aide aux malades en vue de connaître les personnes qui constituent une priorité en matière de prise en charge. Dans la commune de Aïn Soltane, le ministre a procédé à la pose de la première pierre de la réalisation d'une polyclinique avant de se rendre au projet du nouvel hôpital du chef-lieu de wilaya dont l'entrée en service devrait avoir lieu au courant du premier semestre de l'année 2017.