EDF a mis en service près de Perpignan (Pyrénées-Orientales) son plus grand parc éolien en France, un projet qui a mis près de dix ans à aboutir et a dû recourir à une technologie inédite pour faire accepter ses 35 éoliennes. Les turbines fournies par le danois Vestas s'étalent au pied des collines et au milieu des vignes, à cheval sur quatre communes (Pézilla-la-Rivière, Baixas, Calce et Villeneuve-la-Rivière), une zone réputée pour ses vents intenses. Baptisé Ensemble éolien catalan, le parc de 96 mégawatts, permettra de produire l'équivalent du quart de la consommation électrique des Pyrénées-Orientales. Gilles Foxonet, le maire de la commune de Baixas, a salué un projet qui confirme la volonté du département de marier les énergies renouvelables et l'économie ancestrale locale, la viticulture. Le parc apporte une contribution importante à l'atteinte des objectifs ambitieux que le gouvernement a récemment fixé en matière de développement des énergies renouvelables, avec notamment un doublement d'ici 2023 du parc éolien terrestre, s'est pour sa part félicité le P-DG d'EDF Jean-Bernard Lévy, lors de l'inauguration du site.
Une décennie d'efforts Il est en effet le deuxième parc éolien de France, derrière l'ensemble de Fruges dans le Nord de la France (140 MW). C'est en revanche le plus grand des parcs éoliens de France, avec une capacité de 96 MW, (à être) sur un raccordement unique au réseau d'électricité, a tenu à souligner le P-DG d'EDF. Nous sommes chez EDF le leader incontesté de la production bas carbone, a insisté au cœur des Pyrénées-Orientales Jean-Bernard Lévy, évoquant les années d'efforts pour parvenir à faire sortir ce projet de terre. Car il aura fallu près de dix ans et 130 millions d'euros d'investissement au groupe et à sa filiale EDF Energies nouvelles pour mettre en service l'ensemble des 35 éoliennes. Comme de nombreux autres projets similaires en France, il a dû faire face à l'opposition et au recours en justice de certains habitants et élus qui ont contesté le projet situé selon eux trop proche du Massif du Canigou. Le chantier a commencé fin 2012, et s'est interrompu quelques mois en 2015 à cause d'un de ces recours. Mais le plus gros obstacle a été la cohabitation avec un radar de Météo France, situé à proximité. L'établissement public avait en 2010 émis un avis défavorable sur le projet car le mouvement des éoliennes altérait le fonctionnement de son radar.
Eoliennes furtives EDF a donc eu recours à une technologie d'inspiration militaire imaginée par la société britannique Qinetiq et développée en partenariat avec Vestas pour mettre au point des éoliennes dites furtives ou discrètes. Grâce à une sorte d'encre intégrée aux matériaux des pâles et d'une partie du mât, les ondes radars ne sont plus détournées ou bloquées par les éoliennes. C'est une première mondiale à l'échelle industrielle a indiqué Thierry Le Gall responsable de la recherche de Qinetiq, qui précise que la société a été agréée par le ministère de l'Energie pour modéliser l'impact sur les radars de Météo France pour l'ensemble des projets éoliens sur le territoire français. Sans cette première technologie, ce projet n'aurait pas pu aboutir, a expliqué M. Lévy. Ce parc est aussi pour l'électricien une nouvelle illustration de son ambition dans les énergies renouvelables en France et dans le monde. EDF veut doubler d'ici à 2030 ses capacités de production d'électricité verte pour atteindre 50 gigawatts. Avec 1 100 mégawatts désormais installés en France, EDF se rapproche ainsi du leader dans l'éolien, Engie, et ses 1 200 mégawatts de capacités. L'électricien compte à l'avenir toujours sur l'éolien terrestre, avec notamment son projet dans les Ardennes de 390 mégawatts, qui sera, lorsqu'il entrera en service, le plus important ensemble éolien de France. Le groupe doit aussi commencer l'an prochain la construction de son premier parc éolien en mer de près 500 mégawatts, avant deux autres, également d'environ 500 mégawatts chacun.
Un premier méthanier accoste à Dunkerque Le terminal méthanier de Dunkerque, a reçu vendredi sa première cargaison de gaz naturel liquéfié (GNL) destiné au marché européen avec l'arrivée d'un navire de la société Teekay, lançant le début de sa mise en service, a annoncé la société exploitante Dunkerque LNG. Avec l'arrivée du Madrid Spirit, navire armé par un équipage espagnol de la société Teekay, le terminal méthanier de Dunkerque accueille son premier méthanier et ses quelque 130 000 m3 de GNL en provenance de l'usine de liquéfaction de Bonny, au Nigeria, a détaillé Dunkerque LNG, détenue à 65% par EDF. Première cargaison à être prise en charge par l'infrastructure dont le chantier a été mené par EDF, ce GNL va être déchargé du navire à lent débit et cette étape devrait durer entre 7 à 10 jours. Cela va permettre de commencer à tester en conditions d'exploitation industrielle les différents modules du terminal. Un second bateau est attendu pour la 1e quinzaine d'août. Il sera l'occasion de réaliser les essais d'ensemble et les tests de performance, précise le communiqué. Le terminal sera prêt pour le démarrage du service commercial fin septembre, précise Dunkerque LNG, dont EDF est actionnaire à 65%, devant le belge Fluxys (25%) et Total (10%). L'électricien français a lancé en 2011 la construction de ce projet d'un coût de 1 milliard d'euros, qui a enregistré quelques mois de retard sur son calendrier initial. Il doit permettre de soutenir sa stratégie d'internationalisation et son développement dans le gaz. Sur les 13 milliards de m3 par an de capacité de Dunkerque LNG - environ 20% de la consommation française de gaz naturel - EDF en a déjà réservé 8 milliards et le géant pétrolier Total 2 milliards, via des contrats sur 20 ans.