Le 6 juin dernier, le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, avait annoncé qu'un forum économique algéro-africain se tiendra du 19 au 21 novembre prochains à Alger, dans le but de développer et d'orienter les exportations algériennes hors hydrocarbures vers le continent africain. Dans ce cadre, un groupe de travail composé de représentants des ministères, respectivement, de l'Industrie et des Affaires étrangères ainsi que du Forum des chefs d'entreprises (FCE) a été installé pour préparer la tenue de ce rendez-vous économique avec l'Afrique. Mais, le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, vient d'indiquer que cette rencontre économique Algérie-Afrique se tiendra finalement du 3 au 5 décembre prochains à Alger au lieu du 19-21 novembre. Cette déclaration a été faite par M. Lamamra lors d'une conférence de presse qu'il a animée conjointement avec le ministre de l'Industrie et des Mines et celui du Commerce, respectivement MM. Abdessalam Bouchouareb et Bakhti Belaib ainsi que du président du Forum des chefs d'entreprise (FCE) Ali Haddad, à l'issue d'une réunion dédiée aux préparatifs de cette rencontre, lundi. Et c'est le ministre de l'Industrie et des Mines, M. Abdelsslam Bouchouareb qui explique que ce report est lié à des raisons conjoncturelles internes et externes. Quant à M. Lamamra, il n'a pas omis de rappeler que "L'organisation de ce forum s'inscrit dans le cadre de la politique de l'Algérie en Afrique, guidée par le président de la République M. Abdelaziz Bouteflika, visant à renforcer sa place dans le continent et à contribuer à son intégration, notamment économique". "Les pays africains restent attachés à l'Algérie qui dispose d'énormes potentialités pour conquérir ce vaste marché sur le volet commercial mais aussi sur celui de l'investissement", a-t-il expliqué. Concernant à la procédure de déroulement de cette rencontre où plusieurs pays africains y participeront, il a indiqué que des hommes d'affaires de plusieurs pays du continent, vont se réunir, pour la première fois, et c'est ce qui leur permettra d'explorer de nouvelles opportunités de partenariat économique, surtout industriel. "L'objectif de cette rencontre est de (trouver les moyens, ndlr) pour que la présence de l'Algérie en Afrique soit plus qualitative et continue en touchant tous les domaines", a encore dit M. Lamamra. A rappeler qu'un Comité de préparation pour cette rencontre avait été déjà installé. Il est composé de représentants des ministères des Affaires étrangères, de l'Industrie et du Commerce. Il sera prochainement élargi à d'autres départements ministériels, directement ou indirectement concernés par la rencontre, ainsi qu'aux deux secteurs public et privé, a assuré M. Lamamra. Là il est important de rappeler ces déclaraitons de M. Bouchouareb le 6 juin dernier lors lors de l'installation du groupe de travail à savoir entre autres que L'Algérie vise à "orienter ses exportations hors hydrocarbures vers sa première destination naturelle (l'Afrique) et à développer des investissements algériens dans ce continent qui possède d'énormes potentialités". Pour lui, l'Afrique constitue pour l'Algérie un objectif primordial dans ses efforts d'exportation hors hydrocarbures et de diversification de son économie, que l'avenir se trouve dans les marchés africains où l'économie a connu une forte croissance et une demande importante depuis ces dernières années. Selon M. Bouchouareb, l'Algérie possède des atouts pour pénétrer ce continent d'"une manière privilégiée" grâce à ses infrastructures notamment le projet du grand port du Centre et au dédoublement de la route transsaharienne. L'Algérie envisage également, à travers l'organisation de ce forum, de participer au programme d'électrification de ce continent, tracé par l'ONU et l'Union africaine à l'horizon 2030. C'est dans ce sens que des projets énergétiques et le Programme national des énergies renouvelables seront présentés lors de cette rencontre algéro-africaine pour mettre en exergue les potentialités algériennes en la matière. "C'est un enjeu majeur pour nous. Nous sommes parmi les pays les mieux placés pour investir et participer dans ce programme (d'électrification du continent)", a expliqué le ministre, citant l'exemple du Sonelgaz et du groupe privé "Amimer énergie" qui ont manifesté leur intérêt par ce programme. De son côté et toujours lors de 'installation du groupe de travail, et présent à cette réunion préparatoire, le président du FCE, Ali Haddad, avait alors avancé que les potentialités de l'Algérie à l'export seraient présentées lors de ce forum, telles les filières des médicaments, agricole et agroalimentaire. La rencontre sera également une occasion pour mettre en avant l'attractivité de l'Algérie en tant que destination de l'investissement, a-t-il soutenu. Le forum sera une occasion qui permettra à l'Algérie de se repositionner en Afrique, a-t-il ajouté en préconisant l'urgence de déployer des banques algériennes à travers des pays d'Afrique et d'ouvrir des lignes aériennes liant directement Alger à de différentes capitales africaines.
Diversification des investissements Concernant les modes de financement auxquels les opérateurs algériens envisagent de recourir pour investir en Afrique, M. Lamamra a assuré que plusieurs types de financement potentiels existaient, citant à titre d'exemple les banques de développement en Afrique. De son côté, le ministre de l'Industrie et des mines a indiqué que l'organisation de cette rencontre a été initiée après l'intérêt exprimé par plusieurs pays africains pour accueillir des investissements et importer des produits algériens. "Aujourd'hui, nous sommes très sollicités par les Africains dans plusieurs domaines, en particulier la mécanique", a indiqué M. Bouchouareb à ce propos. Dans ce sens, il a avancé que l'Algérie deviendrait un "pôle" en Afrique pour la firme américaine Massey Fergusson qui a une unité de fabrication de tracteurs agricoles à Constantine. D'autre part, M. Bouchouareb a également annoncé la signature la semaine prochaine de trois contrats avec des partenaires étrangers dans le domaine du phosphate dans lequel l'Algérie ambitionne de devenir un grand producteur. Par ailleurs, M. Bouchouareb a fait savoir que la Loi de finances de 2017 prévoyait des mesures visant à faciliter l'acte d'exporter, soulignant qu'il s'agissait d'une démarche de soutien globale. De son côté, le président du FCE a exprimé l'engagement et la volonté de son organisation à assurer la réussite de cet événement et surtout contribuer au développement de l'économie algérienne. Enfin, il est tout aussi important de rappeler le ministre de l'Industrie avait bien reçu un accord de principe du Forum économique mondial de Davos pour organiser, en Algérie, le Forum économique mondial sur l'Afrique en 2018, sachant que l'édition de 2017 se tiendra en Afrique du Sud.