Le groupe djihadiste Etat islamique (EI) a revendiqué la tuerie ayant fait 84 morts lors des célébrations de la fête nationale le 14 juillet dans la ville française de Nice, dans un communiqué diffusé par la radio de l'EI, Al-Bayan. L'organisation djihadiste se targue d'un nouveau mode opératoire utilisé par un soldat de l'EI pour commettre cette tuerie, menée à l'aide d'un poids lourd ayant foncé sur la foule. Elle affirme que l'attaque est en réponse aux appels de l'Etat islamique à prendre pour cible les pays faisant partie de la coalition anti-djihadiste en Irak et en Syrie. L'EI prévient les Etats croisés qu'il poursuivra ses attaques peu importe leur degré de mobilisation sécuritaire. L'agence Amaq liée au groupe djihadiste avait peu auparavant fait état de la revendication de la tuerie de Nice par l'EI. Selon les autorités françaises, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, un Tunisien de 31 ans, a délibérément lancé son camion sur la foule, venue assister au feu d'artifice du 14 juillet sur la Promenade des Anglais à Nice jeudi soir. L'homme, un chauffeur-livreur, en instance de divorce, était totalement inconnu des services de renseignement (...) et n'avait jamais fait l'objet de la moindre fiche ni du moindre signalement de radicalisation, a déclaré le procureur de Paris, François Molins. Il était en revanche connu de la justice pour des faits de menaces, violences, vols et dégradations commis entre 2010 et 2016. Les liens de l'auteur de la tuerie de Nice avec l'islamisme radical sont sujets à caution. Le Premier ministre français Manuel Valls a déclaré vendredi soir : C'est un terroriste sans doute lié à l'islamisme radical d'une manière ou d'une autre. Mais le ministre de l'Intérieur français Bernard Cazeneuve a refusé de confirmer que l'homme était lié à l'islam radical. L'EI, un groupe ultra-radical sunnite qui a annoncé à l'été 2014 l'instauration d'un califat islamique sur les zones qu'il contrôlait en Syrie et en Irak, a mené des attentats meurtriers dans plusieurs pays du monde qui ont fait des centaines de morts et de blessés. Le groupe extrémiste a appelé à plusieurs reprises à cibler les pays engagés dans la coalition internationale dirigée par Washington, qui mène depuis septembre 2014 des frappes aériennes contre les positions djihadistes en Syrie et en Irak.
Le tueur radicalisé très rapidement Par ailleurs, Bernard Cazeneuve, a déclaré samedi que l'auteur de l'attentat de Nice, semblait s'être radicalisé très rapidement et a évoqué un attentat d'un type nouveau qui montre l'extrême difficulté de la lutte antiterroriste. Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, n'était pas connu des services de renseignement car il ne s'était pas distingué, au cours des années passées, soit par des condamnations soit par son activité, par une adhésion à l'idéologie islamiste radicale. Il semble qu'il se soit radicalisé très rapidement. En tout cas, ce sont les premiers éléments qui apparaissent à travers les témoignages de son entourage, a ajouté le ministre. Bernard Cazeneuve a constaté que, désormais, des individus sensibles au message de Daech (le groupe Etat islamique) s'engagent dans des actions extrêmement violentes sans nécessairement avoir participé aux combats, sans nécessairement avoir été entraînés. Le mode opératoire est également nouveau, a-t-l souligné : il n'y a eu l'utilisation ni d'armes lourdes ni d'explosifs et, par conséquent, le traumatisme occasionné par la manière dont ce crime extrêmement violent a été commis choque profondément les Français. Et, en même temps, nous montre l'extrême difficulté de la lutte antiterroriste, a-t-il poursuivi.
Hollande lance un appel à la cohésion nationale Le président français François Hollande a lancé samedi un appel à la cohésion et à l'unité en France, au cours d'une réunion de crise de son gouvernement après l'attentat de Nice (sud-est) qui a suscité de vives critiques sur l'impuissance de l'exécutif à contrer la menace jihadiste. Face aux tentations de diviser un pays, face à ce risque, il faut rappeler l'unité et la cohésion et la cohérence de ce pays autour des valeurs qui sont les siennes, a souligné le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll, à l'issue de la réunion. L'idée qu'il (le président) se fait de la France, c'est que ça doit rester un grand pays du vivre ensemble, l'idée qu'il se fait de la France, c'est un pays qui respecte ses valeurs et ses principes et ses valeurs républicaines, a-t-il ajouté. Ces déclarations surviennent après une vive mise en cause vendredi du gouvernement français par l'opposition de droite et l'extrême droite qui accusent le pouvoir socialiste de ne pas protéger suffisamment le pays. Samedi, l'ancien maire de Nice, Christian Estrosi (droite), s'est interrogé sur les mesures prises en état de guerre, en état d'urgence pour éviter les attentats comme celui perpétré jeudi dans la capitale de la Côte d'azur, qui a fait 84 morts. Au volant d'un camion frigorifique, un Tunisien domicilié à Nice a délibérément écrasé sur deux kilomètres la foule massée sur la célèbre Promenade des Anglais pour assister au traditionnel feu d'artifice du 14 juillet. Vous êtes ministre de l'Intérieur, vous êtes chef de l'Etat, vous êtes responsable de l'action gouvernementale, vous déclarez que votre pays est en guerre, vous prenez des mesures d'état d'urgence, cela veut dire que vous êtes censé regarder quelles sont les armes préconisées par l'ennemi pour vous abattre et que vous prenez toutes les précautions pour pouvoir contrecarrer l'utilisation de ces armes, a encore dit M. Estrosi. La préfecture, qui représente localement le gouvernement, a expliqué que le camion de 19 tonnes utilisé pour l'attentat avait forcé le passage en montant sur le trottoir. L'interdiction d'accès à la Promenade des Anglais était matérialisée par le positionnement de véhicules (de police) bloquant l'accès à la chaussée. Le camion a forcé le passage en montant sur le trottoir, a affirmé la préfecture.
Hollande annule des visites mercredi Le président français François Hollande a renoncé à une partie d'une tournée européenne qui devait le mener mercredi en Autriche, Slovaquie et République tchèque, après l'attentat meurtrier de Nice (sud-est), a-t-on appris samedi auprès de la présidence française. Dans son programme initial, il devait discuter avec ces pays de la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne. Le président a en revanche maintenu des déplacements mardi au Portugal et jeudi en Irlande sur ce même thème, a-t-on précisé de même source. Cette série de déplacements avait été annoncée lundi, avant l'attentat meurtrier du 14 juillet à Nice qui a fait au moins 84 morts. Après la décision inédite, tranchée par référendum, des Britanniques de quitter l'Union européenne, François Hollande, la chancelière allemande Angela Merkel et le président du Conseil italien Matteo Renzi ont dit vouloir proposer une nouvelle impulsion, notamment dans les domaines de la défense, la croissance, l'emploi et la compétitivité. La Grande-Bretagne s'est dotée cette semaine d'une nouvelle Première ministre britannique. Theresa May a formé un gouvernement dans lequel les promoteurs d'une sortie de l'Union européenne disposent d'une place de choix.