Les membres du dialogue politique libyen, dont est issu le gouvernement d'union (GNA), se sont réunis à Tunis samedi, sous l'égide de l'ONU, pour discuter notamment de la formation d'une armée "unifiée" dans ce pays miné par les divisions politiques et la menace jihadiste. "Tous les problèmes de la Libye aujourd'hui sont liés à la situation sécuritaire (...). Et la seule issue, c'est une armée libyenne unifiée sous le commandement du Conseil présidentiel" du GNA, a déclaré à la presse l'émissaire spécial de l'ONU pour la Libye, Martin Kobler, selon une traduction arabe de ses propos. "La Libye ne peut être unifiée alors qu'elle compte plusieurs armées", a-t-il ajouté à l'issue de cette réunion, qui a aussi évoqué les questions humanitaires. Issu d'un accord inter libyen parrainé par l'ONU et signé en décembre 2015 au Maroc, le gouvernement d'union nationale s'est installé il y a plus de trois mois dans la capitale libyenne mais peine encore à asseoir son pouvoir à l'échelle de tout le pays, notamment en raison de l'opposition d'une autorité politique rivale basée dans l'Est. Les forces loyales à cette autorité sont dirigées par le controversé général Khalifa Haftar. "Je veux rencontrer le général Haftar, voir sa position et la comprendre. Je le contacte toutes les semaines pour fixer un rendez-vous, mais il n'a jusqu'ici pas accepté de me rencontrer", a dit l'émissaire spécial de l'ONU. Les discussions, notamment autour de l'armée mais aussi concernant la Constitution, doivent se poursuivre dimanche à Tunis. D'après lui, le Conseil présidentiel se réunira lundi et mardi, également dans la capitale tunisienne, avec "les parties sécuritaires influentes" en Libye pour évoquer la formation d'une armée unifiée. L'émissaire de l'ONU n'a pas identifié ces parties.