Des discussions, notamment autour de la formation d'une armée libyenne unifiée, continuaient hier à Tunis sous l'égide de l'ONU, regroupant des membres du dialogue politique interlibyen, qui doivent discuter également des entraves à la mise en œuvre de l'accord politique en Libye. La formation d'une armée libyenne «unifiée» est au menu d'une réunion qui se poursuit pour la deuxième journée consécutive à Tunis et qui regroupe des membres du dialogue politique libyen dont est issu le gouvernement d'union (GNA) sous l'égide de l'ONU. D'après le représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU et chef de Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul), Martin Kobler, le Conseil présidentiel se réunira encore lundi et mardi, toujours dans la capitale tunisienne, avec «les parties sécuritaires influentes» en Libye (non identifiées jusque-là) pour évoquer la formation d'une armée unifiée. Autrement dit, explique Kobler, «une architecture sécuritaire intérimaire inclusive» pour éviter les hostilités entre les acteurs libyens impliqués dans la lutte contre le groupe terroriste autoproclamé «Etat islamique» (EI/Daech). «Tous les problèmes de la Libye aujourd'hui sont liés à la situation sécuritaire (…). Et la seule issue, c'est une armée libyenne unifiée sous le commandement du Conseil présidentiel» du GNA, a déclaré à la presse M. Kobler. «La Libye ne peut être unifiée alors qu'elle compte plusieurs armées», a-t-il ajouté à l'issue de la réunion de samedi à Tunis, au cours de laquelle ont été aussi évoquées les questions humanitaires. Au seuil de son deuxième mois d'existence, le Conseil présidentiel du gouvernement d'union libyen (GNA) dirigé par Fayez al Sarraj, a réussi à convaincre «deux importantes milices», jusqu'alors loyales au général controversé Khalifa Haftar, de rallier les forces du GNA. Mais l'objectif de l'émissaire de l'ONU est désormais de convaincre Haftar de faire de même. «Je veux rencontrer le général Haftar, voir sa position et la comprendre. Je le contacte toutes les semaines pour fixer un rendez-vous, mais il n'a jusqu'ici pas accepté de me rencontrer», a dit l'émissaire spécial de l'ONU. Une Constitution et de nouvelles élections L'émissaire de l'ONU en Libye, Martin Kobler, avait annoncé, il y a deux semaines environ, le début, après l'Aïd, d'une nouvelle phase de la mise en œuvre de l'accord politique en Libye, qui consiste notamment en la rédaction d'une nouvelle Constitution et l'organisation de nouvelles élections en vertu de l'accord politique en Libye, signé en décembre 2015. Après la formation d'un gouvernement d'union, clause-clé de l'accord politique en Libye, les parties libyennes engagées dans les négociations interlibyennes doivent s'attaquer à une nouvelle phase à même de faire progresser la mise en œuvre de l'accord et l'installation des institutions de l'Etat.