Les tarifs réglementés de l'électricité, appliqués par EDF à 28 millions de foyers, baisseront de 0,5% au 1er août, a annoncé la ministre de l'Environnement et de l'Energie, Ségolène Royal. Le gouvernement a donc décidé de ne pas s'opposer à la baisse fixée mercredi par la Commission de régulation de l'énergie (CRE) pour refléter la baisse des prix du marché. Bien évidemment, c'est la proposition de la CRE qui sera suivie dans mon arrêté, a expliqué Mme Royal, qui s'est réjouie d'avoir changé le système de fixation des tarifs régulés. C'est la première fois que la CRE fixe directement ces tarifs régulés, jusqu'ici déterminés par le gouvernement, critiqué pour avoir parfois décidé des hausses moindres que celles préconisées par le gendarme du secteur. J'ai évité aux Français une hausse de 5% systématique tous les ans du prix de l'électricité réclamé par EDF; les Français ont échappé à +5% l'année dernière et +5% cette année. Ils vont bénéficier de la baisse des prix de l'électricité au plan mondial, a-t-elle dit. La baisse des tarifs proposés par le CRE, et c'est une grand première, est le résultat de la réforme (des tarifs) que j'ai mise en place contre vents et marées, a-t-elle insisté. C'est une grande victoire par rapport à une réforme qu'on disait impossible et par rapport à un système qui était totalement opaque pour les consommateurs. Plus tôt dans la journée, la CRE a confirmé la baisse de 0,5% des tarifs publics d'électricité pour les clients résidentiels. Pour les clients professionnels dont la puissance souscrite est égale ou inférieure à 36 kVA, la baisse tarifaire devrait être de 1,5%. Le gouvernement conservait toutefois la possibilité de s'opposer aux tarifs proposés dans un délai de trois mois. Depuis 2014, les tarifs bleus de l'électricité appliqués par EDF aux particuliers sont calculés une fois par an en additionnant les coûts de l'énergie (prix sur le marché de gros et prix du nucléaire historique), le coût d'acheminement de l'électricité (réseaux de transport et de distribution) et le coût de commercialisation. L'évolution tarifaire proposée par le CRE inclut un rattrapage tarifaire pour l'année 2012, mais pas la facture rétroactive décidée mi-juin par le Conseil d'Etat pour compenser de précédentes hausses tarifaires jugées insuffisantes pour la période allant du 1er août 2014 au 31 juillet 2015. Selon la ministre de l'Energie, Ségolène Royal, ce nouveau rattrapage sera d'environ un euro et demi par mois sur 18 mois. Mais selon une source industrielle, il coûtera près de deux fois plus. Depuis juillet 2007, la fourniture d'électricité aux particuliers n'est plus un monopole d'EDF. Début juin, 3,85 millions de clients, soit 12%, avaient opté pour une offre de marché, proposée à la fois par l'opérateur historique et des fournisseurs concurrents.
Moins gourmande en électricité en 2021 La France devrait devenir moins gourmande en électricité à l'horizon 2021 grâce au déploiement de mesures d'efficacité énergétique, dans un contexte de reprise économique qui incite généralement à la consommation de courant, a estimé RTE, le gestionnaire du réseau français à haute tension. La consommation française de courant devrait passer de 479 térawattheures en 2015 à 471 TWh en 2021, soit une baisse d'environ 1,5% correspondant à la consommation du département de la Haute-Garonne, a précisé RTE dans son bilan prévisionnel. C'est la première fois que la filiale autonome d'EDF publie une prévision de demande en baisse, a-t-elle souligné. Les mesures d'efficacité énergétique, en particulier dans les foyers et le secteur tertiaire, entraînent pour la première fois une diminution de la consommation électrique en France, en dépit de l'essor de nouveaux usages et d'un contexte économique plus favorable, a-t-elle expliqué. L'évolution est similaire pour la prévision de pointe de consommation, qui devrait diminuer à 100.000 mégawatts durant l'hiver 2020-2021, contre 101.100 MW lors de l'hiver 2016-2017. Le record historique avait été atteint le 8 février 2012, en pleine vague de froid, avec 102 100 MW. La sécurité d'approvisionnement sera plus ou moins assurée selon les hypothèses d'évolution du parc de production au gaz et au charbon qui, après des années de difficultés économiques, est confronté à des incertitudes sur les conditions de mises en œuvre du prochain marché de capacité français et l'évolution du prix du CO2. Les enjeux économiques qui pèsent sur la filière thermique conduisent à une incertitude de plus de 5 GW sur l'état des marges de sécurité d'approvisionnement électrique dès l'hiver 2017-2018, a indiqué RTE. Dans le scénario du maintien d'un parc thermique élevé, la marge est importante durant l'hiver 2016-2017. Sur les hivers suivants, les marges resteront confortables, supérieures à 3.600 MW. En revanche, dans l'hypothèse d'une fermeture de la totalité des centrales à charbon et de la mise sous cocon de certaines centrales à gaz, la marge est réduite à 600 MW en 2016-2017, avant de laisser apparaître, dès l'hiver suivant, un déficit qui se creusera à environ 2.500 MW en 2018-2019 et 2019-2020. Autrement dit, les besoins en électricité ne seront pas suffisamment couverts. La situation devrait toutefois s'améliorer en fin de période (2020-2021), grâce à la mise en service de liaisons à haute tension avec l'Italie et la Grande-Bretagne et de l'exploitation à pleine capacité du réacteur nucléaire EPR de Flamanville (Manche) et des nouvelles éoliennes en mer. En ce qui concerne les énergies renouvelables, la puissance installée devrait avoisiner les 55 000 MW en 2021. Soit peu ou prou l'équivalent de 55 réacteurs nucléaires.