Les Bourses européennes ont salué, sans enthousiasme, les mesures de soutien à l'économie britannique dévoilées par la Banque d'Angleterre (BoE). Celle-ci a abaissé son taux directeur à 0,25%, plus bas niveau historique, tout en décidant d'injecter davantage de liquidités dans l'économie. "Les mesures sont certes accommodantes, mais semblent un peu courtes pour le marché par rapport au ton pessimiste de la BoE sur l'économie", explique Alexandre Baradez, analyste chez IG France. Mais désormais "les espoirs suscités par les banques centrales s'étiolent", estime-t-il. Les indicateurs du jour sont passés au second plan, avec notamment les inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis qui ont légèrement augmenté, à la surprise des analystes. Le marché attend la publication vendredi du rapport mensuel sur l'emploi outre-Atlantique.
L'Eurostoxx 50 a gagné 0,73% La Bourse de Paris a connu une hausse modérée (+0,57%). L'indice CAC 40 a pris 24,55 points à 4 345,63 points, dans un volume d'échanges faible de 2,4 milliards d'euros. Le secteur financier s'est réorienté. Société Générale a gagné 1,80% à 29,95 euros, Crédit Agricole 2,62% à 7,80 euros, BNP Paribas 1,25% à 42,56 euro, Natixis 1,47% à 3,46 euros et Axa 1,47% à 17,30 euros. Bic a bondi de 4,39% à 135,45 euros, profitant d'une publication au deuxième trimestre bien accueillie. Nokia a lâché 1,25% à 4,90 euros, souffrant d'une nouvelle perte au deuxième trimestre. La Bourse de Londres a terminé en hausse de 1,59%. L'indice FTSE-100 des principales valeurs a gagné 105,76 points pour terminer à 6 740,16 points. Certaines valeurs financières ont repris du poil de la bête. L'assureur Aviva, qui a annoncé des résultats semestriels appréciés, s'est envolé de 6,70% à 410,80 pence. La banque Standard Chartered a encore gagné 5,16% à 646 pence. Parmi les gestionnaires d'actifs, Prudential s'est élevé de 3,13% à 1 350 pence et Old Mutual de 3,37% à 215 pence. Les banques ont moins apprécié la baisse du taux directeur de la BoE. Lloyds Banking Group a perdu 1,96% à 51,95 pence tandis que Barclays n'a grappillé que 0,37% à 148,85 pence et RBS 0,73% à 192 pence. Francfort a enregistré une hausse modérée. L'indice vedette Dax a progressé de 0,57% à 10 227,86 points. Le MDax des valeurs moyennes a avancé de 0,65% à 20 951,06 points. Siemens a été à la fête, prenant la première place du Dax, avec un bond de 4,49% à 101,15 euros grâce à une bonne prévision de bénéfice pour l'année. Autre publication du jour accueillie positivement, celle du groupe de télévision ProSiebenSat1 (+0,34% à 40,24 euros). En revanche, le groupe pharmaceutique Merck KGaA est resté à l'équilibre (+0,02% à 98,30 euros) en dépit d'un léger relèvement de ses prévisions annuelles. Mais les plus malmenés ont été l'équipementier sportif Adidas (-1,96% à 145 euros) et surtout le fabricant de la crème Nivea, Beiersdorf, (-4,19% à 81,44 euros). Parmi les autres valeurs, EON a reculé de 0,20% à 9,19 euros. La Bourse de Bruxelles a terminé en légère hausse de 0,77%, l'indice Bel 20 s'établissant à 3 427,34 points. Le groupe de biotechnologies Galapagos enregistre la plus forte progression, +3,95% à 48,60 euros. Seules trois valeurs sont en baisse, mais très légère, le recul le plus important étant celui du groupe pharmaceutique UCB (-0,29% à 68,98 euros). Madrid est en nette hausse, l'indice Ibex 35 prenant 1.48% à 8 385.50 points. Les banques ont tiré l'Ibex 35 vers le haut, à l'image de Banco Santander, première banque de la zone euro, dont le titre a pris 2.78% à 3.59 euros, ou de CaixaBank, qui a pris 3.50% à 2.19 euros. La compagnie pétrolière Repsol a pris 3.42% à 11.35 euros, au lendemain d'un net rebond du cours de l'or noir. La Bourse suisse est restée dans le vert, l'indice SMI a clôturé à 8 081,14 points, en hausse de 0,89%. Les cycliques et les bancaires sont été bien orientées. UBS et Credit Suisse ont gagné respectivement 1,50% à 12,82 francs et 1,04% à 10,66 francs après avoir reculé mardi en raison des tests de résistance des banques européennes. LafargeHolcim (+2,33% à 45,69 francs), qui dévoile ses chiffres trimestriels vendredi, a été recherché. Les cycliques Adecco (+54% à 52,90 francs) et ABB (+1,62% 20,71 francs) étaient aussi recherchées. Milan a terminé en hausse, l'indice FTSE Mib gagnant 0,66% à 16.236 points. La meilleure performance a été réalisée par STMicroelectronics qui a gagné 3,57% à 6,53 euros. Suivaient le groupe sidérurgique Tenaris (+2,99% à 12,04 euros) et FinecoBank (+2,54% à 5,24 euros), qui avait beaucoup perdu en début de semaine. En queue de peloton: la BMPS, qui a cédé 2,42%, à 0,2584 euro. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam est en hausse de 0,93% à 444,47 points. Le groupe de biotechnologies Galapagos a grimpé de 3,95% à 48,60 euros, et le sidérurgiste Arcelor Mittal a augmenté de 3,01% à 5,62 euros. La baisse la plus importante est celle du groupe chimique et pharmaceutique DSM, qui a chuté de 1,50% à 59,70 euros. La Bourse de Lisbonne a terminé en hausse de 0,46% à 4.668,97 points, tirée notamment par la holding de télécommunications Pharol, qui a gagné 4,24% à 0,17 euro. La place portugaise a aussi profité des gains du groupe de BTP Mota Engil, qui s'est apprécié de 2,36% à 1,74 euro au lendemain de l'annonce de la vente par sa filiale Ascendi de 8 autoroutes au français Ardian pour 600 millions d'euros. A l'inverse, le groupe diversifié Sonae (-1,07% à 0,65 euro) et le géant de la grande distribution Jeronimo Martins (-1,00% à 14,81 euros) ont pénalisé le PSI-20.
Hésitante, Wall Street temporise Malgré une actualité économique chargée à l'international comme aux Etats-Unis, Wall Street n'a pas trouvé de direction jeudi, attendant les chiffres du lendemain sur l'emploi américain: le Dow Jones a perdu 0,02% mais le Nasdaq a gagné 0,13%. Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a cédé 2,95 points à 18 352,05 points alors que le Nasdaq, à dominante technologique, a gagné 6,51 points à 5 166,25 points. L'indice élargi S&P 500 a avancé de 0,46 point, soit 0,02%, à 2 164,25 points. "La Bourse reflète une série mitigée d'informations", a résumé Jack Ablin, de BMO Private Bank. "Aujourd'hui, rien n'a été assez marqué pour faire pencher dans un sens ou l'autre". A l'international, l'actualité était marquée par l'annonce de mesures de soutien monétaire par la Banque d'Angleterre (BoE), un gros mois après la victoire électorale des partisans d'une sortie britannique de l'Union européenne, ce qui semblait a priori encourageant pour des investisseurs avides d'interventionnisme. "La vraie surprise c'est qu'elle a accéléré ses rachats de dette" en plus d'avoir abaissé comme attendu ses taux, a noté Peter Cardillo économiste en chef chez First Standard Financial, "mais le marché n'y réagit pas beaucoup". Du côté américain, l'actualité était moins encourageante, avec l'annonce d'une baisse des commandes industrielles en juin, certes moindre que prévu, et, surtout, d'une hausse hebdomadaire inattendue des inscriptions au chômage, mais les indices n'ont guère plus semblé y réagir. "Il n'y avait rien de spectaculaire", a conclu M. Ablin. "Vu que l'on attend un rapport sur l'emploi pour demain, il aurait fallu des informations beaucoup plus notables pour que la Bourse bouge aujourd'hui". Le département du Travail publiera vendredi avant la clôture les chiffres sur le marché américain de l'emploi en juillet, très attendus après un excellent rapport en juin qui faisait suite à une grosse déception le mois précédent.
MetLife chute Plusieurs résultats ont animé le secteur des médias, comme des chiffres trimestriels mitigés chez Viacom, en baisse de 0,98% à 43,56 dollars, qui ont servi de prétexte à une nouvelle passe d'armes autour d'un groupe secoué depuis plusieurs mois par une intense lutte de pouvoir. Egalement dans le secteur, 21st Century Fox, qui a fait part de résultats trimestriels mitigés, a perdu 5,36% à 25,59 dollars. Parmi les autres valeurs, la banque First Hawaiian, filiale de la française BNP Paribas, a pris 5,43% à 24,25 dollars pour son premier jour en Bourse, où elle avait été introduite à 23 dollars l'action. Le constructeur de voitures électriques de luxe Tesla a gagné 2,13% à 230,61 dollars après avoir creusé sa perte au deuxième trimestre et fabriqué moins de véhicules que prévu, les investisseurs semblant une nouvelle fois accorder le bénéfice du doute au groupe du milliardaire Elon Musk. L'assureur MetLife a chuté de 8,68% à 39,54 dollars après avoir annoncé une baisse trimestrielle de son chiffre d'affaires comme de son bénéfice net. Egalement dans le secteur, Allstate, spécialiste de l'assurance automobile, a baissé de 0,01% à 68,62 dollars après avoir annoncé une hausse de ses ventes au dernier trimestre, mais une baisse de ses bénéfices. Le groupe alimentaire Kellogg, connu pour ses céréales, a avancé de 1,65% à 82,42 dollars après avoir publié des résultats bien accueillis et relevé certaines de ses prévisions pour la période 2016-2018.