Les Bourses européennes ont légèrement progressé mardi tout en se montrant encore prudentes dans l'attente de la conclusion de la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed). "Le marché reste attentiste avant la Fed alors que les publications d'entreprises sont légion et que les résultats publiés jusqu'ici sont globalement plutôt de bonne qualité", résumait Xavier de Villepion, vendeur d'actions chez HPC. Les investisseurs attendent les résultats mercredi soir de la réunion de la Fed qui a débuté mardi, ainsi que plus tard dans la semaine les conclusions de celle de la Banque du Japon (BoJ). Les marchés ont également été animés par de nombreux résultats d'entreprises, qui vont encore se multiplier dans les prochains jours.
L'Eurostoxx 50 a gagné 0,19% A Paris, l'indice CAC 40 a progressé de 0,15% à 4 394,77 points. Le secteur des télécoms a souffert de la publication d'Orange, tandis que les valeurs automobiles ont profité des résultats de Michelin et Faurecia. Orange a chuté de 3,73% à 13,82 euros. Faurecia a bénéficié (+4,30% à 34,29 euros) de la revue à la hausse de ses objectifs de rentabilité. Michelin a pris 1,46% à 90,04 euros, soutenu par un bénéfice net en hausse pour le premier semestre. A Londres, l'indice FTSE-100 a gagné 0,21% à 6 724,03 points. Provident Financial a bondi de 5,69% à 2 748 pence après avoir publié ses résultats semestriels. BT Group a pris 3,15% à 399,7 pence, ayant échappé au démantèlement. Le régulateur britannique des télécommunications a demandé mardi à l'opérateur historique de faire de sa filiale dédiée au réseau Openreach une "entreprise distincte" mais qui pourra être conservée au sein du groupe. Le secteur minier s'est affiché en hausse, avec BHP Billiton (+3,25% à 951 pence), Rio Tinto (+3,08% à 2 423 pence) et Glencore (+0,81% à 186,9 pence). L'indice Dax de la Bourse de Francfort a avancé de 0,49% à 10.247,76 points et le MDax des valeurs moyennes de 0,62% à 21 008,54 points. Le constructeur automobile Volkswagen a signé la meilleure performance (+2,51% à 124,75 euros). Un juge américain doit se prononcer sur l'accord de quelque 15 milliards de dollars trouvé aux Etats-Unis par le constructeur pour tenter de se dépêtrer du scandale des moteurs diesel truqués. Commerzbank a fermé la marche (-4,45% à 5,56 euros). La deuxième banque allemande a dévoilé en avance lundi soir des résultats financiers qui ont déplu aux investisseurs. Sa rivale Deutsche Bank a également baissé (-2,36% à 12,85 euros). A Milan, l'indice FTSE Mib a gagné 0,03% à 16 697 points. La plus mauvaise performance a été enregistrée par Mediaset, qui a chuté de 6,94%, à 3,006 euros, après que Vivendi a évoqué des "différends significatifs" avec Mediaset sur les résultats futurs du bouquet de télévision payante Mediaset Premium et ne souhaite plus en acquérir que 20% au lieu de 100%. Luxottica a également connu une séance très difficile, cédant 4,03% à 43,32 euros, après avoir revu à la baisse ses objectifs pour 2016. CNH Industrial a caracolé en tête du FTSE Mib, gagnant 7,74% à 6,4 euros, après avoir publié des résultats au 2e trimestre meilleurs que prévu. Banco Popolare di Milano a pris 3,56% à 0,4221 euro et Saipem 3,22% à 0,426 euro. A Madrid, l'indice Ibex 35 a fini en baisse de 0,18% à 8 560,20 points. Les valeurs bancaires étaient dans le rouge: Banco Popular a chuté de 3,70% à 1,22 euro, et Bankia de 2,46% à 0,68 euro. Le groupe de BTP Ferrovial prenait en revanche 2,04% à 18,55 euros, et ACS (BTP et services) 0,98% 26,21 euros. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en hausse de 0,27% à 454,06 points. Les hausses les plus importantes sont celles du sidérurgiste Arcelor Mittal, qui a grimpé de 2,85% à 5,41 euros, et du groupe de biotechnologies Galapagos, qui a gagné 1,89% à 48,70 euros. Le groupe d'intérim Randstad a chuté de 4,54% à 37,88 euros. La Bourse de Lisbonne a terminé en hausse de 0,43% à 4 674,00 points. Le papetier Altri a gagné 2,11% à 3,43 euros, alors que ses concurrents Semapa et The Navigator ont progressé respectivement de 1,43% à 11,35 euros et de 0,67% à 2,84 euros. Mota Engil (BTP) a pris 1,67% à 1,70 euro. Les banques ont connu des sorts divers: BCP a progressé de 0,51% à 1,96 centime d'euro, mais BPI a cédé 0,27% à 1,11 euro et Montepio est resté inchangé, à 0,48 euro. A Bruxelles, l'indice Bel 20 a gagné 0,17% à 3 456,96 points. Parmi les 13 entreprises dans le vert, le groupe de métallurgie Bekaert a progressé de 1,98% à 41,20 euros. Le brasseur belgo-brésilien AB InBev a crû de 0,83% à 115,75 euros. Le numéro un mondial de la bière a relevé son offre sur le britannique SABMiller. Le groupe de distribution Colruyt a baissé de 3,26% à 50,44 euros.
Wall Street stagne avant la Fed Wall Street a fini sans direction mardi, les investisseurs restant prudents à la veille d'une communication de la Réserve fédérale et devant des résultats d'entreprises mitigés: le Dow Jones a cédé 0,10% et le Nasdaq a gagné 0,24%. Selon des résultats provisoires à la clôture, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a perdu 19,31 points à 18 473,75 points et le Nasdaq, à dominante technologique, en a gagné 12,42 à 5 110,05 points. L'indice élargi S&P 500, considéré par beaucoup comme le plus représentatif, est resté pratiquement stable, gagnant juste 0,70 point, soit 0,03% à 2 169,18 points. "Les investisseurs ne bougent pas en attendant de voir ce que la Réserve fédérale a à dire", a déclaré Jack Ablin, chez BMO Private Bank. Le comité de politique monétaire de l'institution a débuté mardi une réunion de deux jours. Après une succession de records ces deux dernières semaines, "les valorisations des actions ne sont plus aussi attractives qu'elles l'étaient encore récemment, et du coup le marché se laisse guider par la politique monétaire", et la crainte que la Réserve fédérale prépare un resserrement monétaire, a expliqué David Levy, de Republic Wealth Advisors. "Les investisseurs ne pensent pas qu'elle va relever les taux d'intérêt (mercredi), mais ils seront très, très attentifs au ton qu'elle emploie", a précisé M. Ablin. "Tout se passe comme si le Brexit (ndlr: le vote des Britanniques en faveur d'une sortie de l'Union européenne) n'avait jamais eu lieu, donc peut-être que la Fed doit revenir à sa stratégie d'avant le Brexit, qui était de relever les taux une ou deux fois en 2016", a-t-il ajouté. Dans ce contexte incertain, "il n'est pas surprenant qu'on assiste à une consolidation" des indices, a dit M. Levy. Par ailleurs, MM. Levy et Ablin ont estimé que le marché des actions restait très influencé par celui du pétrole, qui a également fini la journée sans tendance mardi.
Fiat-Chrysler en hausse Parmi les valeurs de l'indice Dow Jones, l'opérateur téléphonique Verizon affichait un reflux de 1,90% à 54,81 dollars après l'annonce d'une division par cinq de son bénéfice net du deuxième trimestre. Le conglomérat industriel 3M, fabricant des rubans adhésifs scotch mais aussi présent dans la sécurité et la signalétique, a cédé 1,10% à 177,66 dollars, après la stagnation de ses bénéfices et de son chiffre d'affaire, assortie d'une grande prudence de ses prévisions. La chaîne de restauration rapide McDonald's a chuté de 4,47% à 121,71 dollars après un plongeon plus fort que prévu de son bénéfice net trimestriel, plombé par des coûts de restructuration et la déception suscitée par le recul de son chiffre d'affaires. En revanche le constructeur d'engins de chantier Caterpillar, lui aussi membre du Dow Jones, a bondi de 5,16% à 82,75 dollars. Ses résultats se sont maintenus au-dessus des attentes, et bien que les prévisions aient été modérées, les investisseurs saluaient la poursuite des efforts de réduction des coûts. Toujours dans le Dow Jones, le conglomérat industriel United Technologies a pris 3,10% à 107,89 dollars après des résultats en hausse et des prévisions relevées. Le chimiste DuPont, au bénéfice très supérieur aux attentes, a progressé de 0,41% à 69,16 dollars, avec des prévisions également relevées. Hors de l'indice vedette, Texas Instrument s'est envolé de 7,85% à 71,42 dollars après des résultats meilleurs que prévu, grâce notamment au succès de ses microprocesseurs destinés au marché automobile. Le laboratoire de biotechnologies Gilead a plongé de 8,47% à 81,05 dollars après une révision en baisse de ses prévisions de ventes, accompagnée d'un recul du chiffre d'affaires et du bénéfice trimestriels. Le constructeur automobile Fiat Chrysler a fini en hausse de 1,74% à 7,00 dollars, bien qu'il ait dû réviser ses chiffres de vente depuis six ans.