L'Opep relancera sans doute le mois prochain les discussions sur un gel de sa production, l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial, semblant chercher à faire remonter les cours, a-t-on appris de plusieurs sources au sein de l'organisation, mais l'Iran, l'Irak et la Russie sont autant d'obstacles importants à un compromis. L'Opep relancera sans doute le mois prochain les discussions sur un gel de sa production, l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial, semblant chercher à faire remonter les cours, a-t-on appris de plusieurs sources au sein de l'organisation, mais l'Iran, l'Irak et la Russie sont autant d'obstacles importants à un compromis. Ryad a relancé les spéculations sur la possibilité d'un accord d'encadrement de la production jeudi dernier, le ministre saoudien de l'Energie, Khalid al Falih, déclarant que son pays souhaitait travailler avec des pays membres ou non de l'Opep à une stabilisation du marché. "Les propos du ministre saoudien de l'Energie constituent un signe positif de sa volonté d'aller vers un accord de gel de la production ; reste à savoir à quel niveau", a dit une source d'un pays du Moyen-Orient membre de l'Opep. "Le gel se fera-t-il aux niveaux de janvier ? Qu'adviendra-t-il de l'Iran ? Et puis il y a le Nigeria, dont la production a beaucoup diminué depuis janvier", a ajouté cette source. Côté russe, le ministre de l'Energie, Alexander Novak, a déclaré à un journal saoudien que son pays menait des consultations avec l'Arabie saoudite et d'autres producteurs, ajoutant que de nouvelles discussions sur un éventuel gel des niveaux de production restaient possibles en cas de besoin. L'Arabie saoudite a augmenté sa production en juillet, à 10,67 millions de barils par jour (bpj) contre 10,2 millions en janvier. Depuis 2014, le royaume, chef de file de fait de l'Opep en raison de son poids sur le marché mondial, a augmenté ses pompages dans le but d'exclure du marché des producteurs dont les coûts sont plus élevés, afin de regagner des parts de marché au détriment de pays comme les Etats-Unis, qui lui avaient taillé des croupières au cours des années précédentes. Cette stratégie a fortement contribué à la chute du cours du baril de Brent, tombé à 27 dollars en janvier contre 115 dollars mi-2014. Ce mouvement a certes pénalisé les producteurs nord-américains, mais il a aussi plombé le budget saoudien. Une première tentative de gel de la production de l'Opep aux niveaux de janvier a échoué en avril, Ryad exigeant que la décision s'applique à tous les pays producteurs, y compris l'Iran, son rival dans la région. Mais Téhéran exige un traitement de faveur pour lui permettre de regagner les parts de marché perdues en raison des sanctions internationales.
Plusieurs obstacles L'Iran a lui aussi augmenté sa production ces derniers mois pour la ramener à un niveau proche de celui qu'il affichait avant ces sanctions, tout en répétant qu'il n'avait pas l'intention de s'associer à un éventuel gel. Le sujet sera au cœur des discussions prévues en marge du Forum international de l'énergie (IEF) du 26 au 28 septembre à Alger. "Toutefois, si les cours continuent de baisser, certains membres de l'Opep vont tenter d'envoyer des signaux positifs au marché pour soutenir les prix au moins aux niveaux actuels" a dit une source. Le ministre iranien du Pétrole, Bijan Zanganeh, a déclaré la semaine dernière au Parlement vouloir porter la production nationale à 4,6 millions de bpj d'ici cinq ans, contre 3,6 millions aujourd'hui et 3,8 à 4,0 millions avant les sanctions. Mais depuis l'échec d'avril, l'Iran n'est plus le seul obstacle important à un accord. L'Irak, deuxième producteur de l'Opep, qui se disait favorable à un gel en avril, a conclu depuis avec certaines grandes compagnies de nouveaux accords visant à augmenter la production de plusieurs de ses gisements, ce qui pourrait se traduire par une hausse de 350 000 bpj l'an prochain. Le Nigeria et la Libye pourraient aussi compliquer les discussions, estiment certains délégués. Le premier a vu sa production amputée par les attaques visant des sites pétroliers et la production libyenne ne représente plus qu'une fraction de son niveau d'avant la guerre civile, ce qui ne devrait pas inciter ces deux pays à approuver une limitation de l'offre. Quant à la Russie, elle se disait prête à s'associer à un gel en avril, ce qui aurait marqué la première action coordonnée avec l'Opep depuis 2011, mais elle semble aujourd'hui moins bien disposée et pourrait poursuivre l'augmentation de sa production, actuellement proche de son plus haut niveau de 10,85 millions de bpj. Ryad aura donc du mal à convaincre Téhéran, Tripoli et Moscou. Mais la pire des solutions serait de faire miroiter un accord sans être sûr qu'il sera conclu, comme ce fut le cas en avril. "Une absence d'accord ferait s'effondrer le marché, et l'Opep avec", prédit la première source.