Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika a affirmé, hier, que l'incontournable processus de réformes économiques était susceptible d'ouvrir à l'économie nationale de nouvelles perspectives "au mieux des intérêts de notre peuple que nous voulons mettre à l'abri des fluctuations des marchés pétroliers". La récente révision constitutionnelle visait, entre autres objectifs, la modernisation des "modes et règles de gouvernance, de démocratie et de liberté pour les adapter à l'incontournable processus de réformes économiques, susceptible d'ouvrir à l'économie nationale de nouvelles perspectives au mieux des intérêts de notre peuple que nous voulons mettre à l'abri des fluctuations des marchés pétroliers", a indiqu é le président de la République dans un message lu en son nom à Béjaïa par le ministre de la Culture, Azeddine Mihoubi à l'occasion de la Journée nationale du Moudjahid, commémorative du double anniversaire de l'Offensive du Nord Constantinois (20 août 1955) et du Congrès de la Soummam (20 août 1956). "Pour ce faire, nous nous devons de construire une économie diversifiée et concurrentielle qui soit capable de s'imposer face aux économies d'autres pays à l'ère de la mondialisation", a-til ajouté. "Tel est le combat que vous êtes appelés à mener, Algériennes et Algériens, enfants de notre chère patrie, en mobilisant vos énergies et vos compé- tences, comme l'ont si bien fait vos aînés après le Congrès de la Soummam jusqu'à ce que le drapeau algérien ait été hissé haut, un certain 5 juillet 1962", a poursuivi le président de la République. L'occasion était également pour le chef de l'Etat de rappeler que le peuple algérien qui "a recouvré la souveraineté de son pays, a su remporter, peu d'ann ées après, le défi de sa reconstruction et de son édification et effacer les stigmates de la guerre et de la destruction par l'édification d'un Etat moderne, fort d'une économie industrielle prometteuse". "Toutefois, la marche ambitieuse et prometteuse de l'Algérie indépendante achoppe au terrible choc pétrolier des années 80 et le pays pâtit des mauvais calculs et des fautes de gestion commises, pourtant, par des responsables dont le parcours militantiste était sans faille et les intentions bonnes et irré- prochables", a poursuivi le président Bouteflika exprimant son souhait que "ce double anniversaire du 20 août 1955 et du 20 août 1956, puisse offrir à notre peuple l'opportunité de consolider notre effort commun (...) par une plus grande vigilance pour préserver la sécurité de l'Algérie et un travail sérieux et assidu pour construire son économie". UN NOUVEAU SOUFFLE À LA REVOLUTION DE NOVEMBRE Par ailleurs, dans ce même message, M. Bouteflika a affirmé que les opérations héroï- ques menées en ce 20 août 1955 avaient donné un souffle nouveau à la Révolution de Novembre, tout comme le Congrès de la Soummam avait permis de mener la Révolution vers le succès. "Nous commémorons avec une grande fierté et reconnaissance la mémoire de ceux qui ont payé au prix fort la libération de l'Algérie et l'affranchissement de son peuple du joug colonial", a souligné le Chef de l'Etat ajoutant que "le 20 août 1955 figure parmi les dates phares de l'Histoire de l'Algérie qui connut, ce jour, un élan révolutionnaire héroïque dans les régions du nord". "Les opérations militaires du 20 août 1955 insufflèrent un nouvel élan à la Révolution qui fut élargie aux quatre coins du pays, pour mieux faire entendre sa voix haut et fort sur la scène internationale. La cause nationale se fraya, ainsi, un chemin vers les tribunes des instances et organisations régionales et internationales", a-t-il ajouté. Pour le président, "l'écho retentissant de l'Offensive du Nord-Constantinois incita les dirigeants de la Guerre de libération à prendre conscience de l'impératif de sécuriser la lutte du peuple en tirant les enseignements nécessaires pour mieux appréhender l'évolution de la Révolution". Congrès de la Soummam, catalyseur de la Révolution algérienne. Le président de la République a, également, rappelé que "la tenue du Congrès du 20 août 1956, au cur de la Kabylie, dans la région d'Ifri Ouzellaguen, fut un tournant des plus décisifs dans l'histoire de notre glorieuse Révolution". "C'est ainsi que se cristallisa la volonté d'hommes intègres, de se réunir au plus haut niveau, en ce 20 août 1956, pour la tenue d'une importante rencontre historique, le Congrès de la Soummam, témoin de l'éclosion du génie des dirigeants de la Révolution qui dessinèrent avec une grande ingéniosité les contours d'une stratégie exhaustive de la Révolution, incluant les dimensions militaire, politique, diplomatique et sociale", a encore ajouté le président Bouteflika. "La restructuration au plan interne par la délimitation des six wilayas historiques avec leurs composantes, en fut l'un des plus importants axes, auquel s'ajoutaient le Conseil national de la Révolution (CNR), fédérateur de l'ensemble des dirigeants de la Révolution et le Comité de coordination et d'exécution (CCE) qui donnera, en l'espace de deux années, naissance au Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA)", a-t-il ajouté. Dans ce sens, le président Bouteflika a rappelé que "les résolutions du Congrès de la Soummam ont permis de mener la Révolution vers le succès en organisant les instruments et organes politiques et militaires de la Guerre de libération", ajoutant que "les dirigeants de la Révolution, voulant renforcer le front national, ont fédéré toutes les forces révolutionnaires aux fins d'accélérer la victoire et d'arracher l'indépendance". LE SOUHAIT DU PRESIDENT Profitant de cette occasion, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika a exprimé, son souhait de voir la Journée nationale du Moudjahid offrir au peuple algérien l'opportunité de consolider les efforts face aux défis qui se posent aujourd'hui, par une plus grande vigilance pour préserver la sécurité de l'Algérie. "Après avoir vécu la tragédie nationale, le peuple algérien s'est engagé en un seul homme sur la voie du renouveau national dans un processus auquel je suis fier d'avoir participé depuis 1999", a-t-il ajouté. "Nous avons, dès lors, décidé de sortir le pays de la spirale du terrorisme et de la destruction pour le mettre sur la voie de la concorde civile et, partant, de la Réconciliation nationale, imprégnés que nous étions de nos valeurs de tolérance et de pardon, ces mêmes valeurs qui avaient catalysé la volonté de notre peuple musulman lorsqu'il a déclenché sa glorieuse guerre de libération en scandant le nom d'Allah Akbar", a souligné le chef de l'Etat. "Fidèles à leurs aïeuls, les enfants de cette chère patrie ont convenu d'un commun accord de faire front uni et de décider, une nouvelle fois, de l'avenir de leur pays", a conclu le président Bouteflika.