Les cours du pétrole se sont nettement repliés avant-hier, après une période prolongée de hausse, sous le coup de divers éléments qui laissaient craindre un rebond de l'offre à travers le monde. Le cours du baril de référence light sweet crude (WTI) a reculé de 1,47 dollar à 47,05 dollars sur le contrat pour livraison en septembre au New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre, contrat de référence, a cédé 1,72 dollar à 49,16 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE). Le pétrole n'a plus réussi à trouver de soutien, a résumé Carl Larry, de Frost & Sullivan. Après un mauvais mois de juillet, les cours se sont repris à partir de début août, sur fond d'espoirs de mesures concertées entre grands producteurs pour stabiliser l'offre, mais ils semblent désormais caler vers le seuil des 50 dollars le baril. Le net recul de lundi n'est pas vraiment une surprise, a estimé Bart Melek, de TD Securities. La semaine dernière a été excellente et on a enchaîné la plus longue série de hausses consécutives depuis quatre ans. On assiste à quelques prises de bénéfices. Au-delà de ces raisons techniques, diverses actualités étaient de nature lundi à encourager le scepticisme de certains investisseurs, comme la surabondance mondiale qui semble toujours avoir du mal à se résorber.
Stabilisation du dollar Le marché continuait par exemple à digérer l'annonce juste avant le week-end d'une nouvelle hausse du nombre de puits en activité aux Etats-Unis, pour la huitième semaine de suite, qui laisse craindre un rebond de la production américaine. Toujours au sujet de l'offre américaine, on risque d'assister à une hausse des stocks de brut pour la semaine précédente car beaucoup de raffineries ont eu des problèmes ces derniers jours, a rapporté M. Larry, en référence aux chiffres hebdomadaires publiés le vendredi par le département de l'Energie (DoE). Sur le plan international, les cours se sont repliés aujourd'hui face à des actualités concernant l'offre en Irak et au Nigeria, a avancé dans une note Matt Smith, de ClipperData. En ce qui concerne l'Irak, le gouvernement central a fait part de son intention d'augmenter ses exportations de pétrole de 5% dans les prochains jours, à la suite d'un arrangement avec les autorités régionales kurdes sur l'utilisation d'un oléoduc. Quant au Nigeria, premier exportateur africain de pétrole, les rebelles des Vengeurs du Delta du Niger (NDA) ont annoncé ce weekend un cessez-le-feu conditionnel et accepté de négocier avec le gouvernement après huit mois de sabotages dans le sud pétrolifère du pays. Cette annonce a été accueillie avec beaucoup de scepticisme, ce qui est normal, a relativisé M. Smith. Même quand le gouvernement s'est récemment remis à verser de l'argent aux rebelles, les sabotages ont continué. Enfin, dernier élément défavorable aux cours pétroliers, le renforcement du dollar a pu faire la différence, a jugé M. Larry. Le regain du billet vert, après une période de déprime dans un contexte d'interrogations sur les intentions de la Réserve fédérale (Fed), pâtit aux cours de l'or noir car ils sont libellés en monnaie américaine.