Les cours du pétrole étaient orientés à la baisse hier, tout en demeurant proche de plus hauts de 11 mois à la faveur du recul du dollar et d'une baisse escomptée des réserves américaines de brut. L'or noir a rebondi de 90% après avoir touché en début d'année des plus bas de près de 13 ans, un plongeon largement dû à une offre largement excédentaire que ne parvenaient plus à digérer des économies en plein ralentissement. Le pétrole a monté lundi au plus haut depuis le début de 2016 grâce à une configuration favorable, dont le récent plongeon du dollar, des menaces sur la production nigériane, ainsi que l'apparent optimisme de l'Arabie saoudite sur les perspectives du marché. Le cours du baril de référence (WTI) pour livraison en juillet a gagné 1,07 dollar à 49,69 dollars sur le New York Mercantile Exchange, un niveau auquel il n'avait pas terminé depuis juillet 2015. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a avancé de 91 cents à 50,55 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), au plus haut depuis octobre. Vers 04H30 GMT mardi, le cours du baril de light sweet crude (WTI) reculait de 16 cents à 49,53 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne du brut, cédait 18 cents à 50,37 dollars. La baisse à laquelle nous assistons est un mouvement normal du marché car les fondamentaux comme les inquiétudes sur l'offre continuent de déterminer les prix, a déclaré Alex Wijaya, de CMC Markets. Les investisseurs sont désormais dans l'attente des chiffres hebdomadaires des réserves américaines de brut, qui ont vraisemblablement fortement décliné selon une étude de Bloomberg. La veille, le pétrole a monté lundi au plus haut de 2016 face à une configuration favorable, dont le récent plongeon du dollar, des menaces sur la production nigériane, ainsi que l'apparent optimisme de l'Arabie saoudite sur les perspectives du marché. Le cours du baril de référence (WTI) pour livraison en juillet a gagné 1,07 dollar à 49,69 dollars sur le New York Mercantile Exchange, un niveau auquel il n'avait pas terminé depuis juillet 2015. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a avancé de 91 cents à 50,55 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), au plus haut depuis octobre. "Plusieurs éléments, qui n'auraient pas été si marquants pris individuellement, se sont combinés pour contribuer à une impression positive et tirer les cours vers le haut", a estimé Kyle Cooper, de IAF Advisors. Premièrement, le marché pétrolier a réagi de façon un peu tardive à une chute du dollar en fin de semaine précédente, à la suite de chiffres mensuels très décevants sur l'emploi américain. "Certains investisseurs semblent réaliser seulement maintenant que le dollar a plongé vendredi et achètent aujourd'hui du pétrole", dont les cours deviennent plus intéressants car ils sont libellés en monnaie américaine, "bien que la devise se soit désormais stabilisée", s'est étonné dans une note Tim Evans de Citi. Second élément dominant lundi, les menaces s'accumulent sur la production au Nigeria, où un nouveau groupe rebelle, La Force conjointe de libération du delta du Niger (JNDLF), a menacé lundi de mener des attaques imminentes dans cette région pétrolière, alors que les sabotages de ce type se manifestent déjà depuis plusieurs semaines. "Même si ExxonMobil a annoncé lors du week-end avoir levé son cas de force majeur sur le terminal de Qua Iboe, principal canal d'exportations du pays, les craintes continuent de s'accumuler sur l'offre", a écrit Matt Smith, de ClipperData, évoquant également les menaces d'un autre groupe, les Vengeurs du delta du Niger (NDA). L'Agence internationale de l'Energie (AIE), bras énergétique de l'OCDE, "estime que la production du pays (...) a baissé en moyenne de 1,6 million de barils par jour (bj) en mai, ce qui le relègue en deuxième place derrière l'Angola parmi les principaux producteurs africains de pétrole", a souligné M. Smith.
Espoir sur Cushing Troisième élément favorable au marché, l'Arabie saoudite a relevé le prix auquel elle vend son pétrole vers les Etats-Unis et l'Asie, semblant ainsi témoigner de son optimisme sur une résorption durable de la surabondance d'or noir dans le monde. Cette décision est intervenue dans le sillage d'un sommet de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), dominée par Ryad, à l'issue duquel le cartel n'a pas pris de décision concrète pour réduire sa production, sans pour autant doucher les espoirs des investisseurs. "C'était un sommet relativement favorable", a estimé Bart Melek, de TD Securities. "Même s'il n'a pas débouché sur des baisses de production, l'Arabie saoudite a semblé entretenir des relations assez respectueuses avec l'Iran." Les tensions régionales entre l'Arabie saoudite et l'Iran, qui n'a aucun intérêt à réduire son offre au moment où il fait son retour sur le marché mondial à la suite de la levée de sanctions, avaient contribué à l'échec d'une précédente réunion entre pays producteurs, à la mi-avril. Reste que Ryad, tout en relevant ses prix vers une partie du monde, les a parallèlement abaissé vers l'Europe, témoignant ainsi de sa volonté de continuer à défendre ses parts de marché. L'Arabie saoudite est ainsi "en train de se préparer à faire concurrence au retour des barils iraniens", a expliqué M. Smith. Enfin, dernier facteur de soutien aux cours, le marché est animé de rumeurs selon lesquelles les réserves de brut du terminal américain de Cushing, qui sert de base à la cotation du WTI, ont nettement baissé la semaine dernière, selon M. Evans. "Même s'il y a d'autres facteurs moins favorables, comme la reprise de la production dans les gisements au Canada", après les vastes incendies de mai, "l'optimisme dominant donne aux cours une nouvelle chance d'aller plus haut", a-t-il conclu.