L'Etat algérien a mis tous les moyens nécessaires à la disposition des athlètes qui ont pris part aux jeux olympiques de Rio et reste déterminé à soutenir toutes les fédérations et les disciplines sportives, a déclaré lundi le ministre de la jeunesse et des sports en marge de sa visite de travail et d'inspection dans la wilaya de Tizi Ouzou. "J'étais en contact permanent avec le chef de la délégation algérienne à Rio et avec tout le staff technique et les athlètes et personne n'a soulevé un problème de manque de moyens, y compris Bouraada et Makhloufi. A l'ouverture des jeux j'ai supervisé personnellement les conditions de séjour des Algériens et notre délégation était parmi les quelques rares délégations qui n'a pas posé des problèmes de prise en charge sur place", a expliqué El Hadi Ould Ali. Concernant les propos de Makhloufi par rapport aux défaillances de certains dirigeants du sport algérien, le ministre a indiqué que l'athlète n'a "qu'à les identifier et les mesures qui s'imposent seront prises". Il a rassuré à ce sujet que le ministère restera toujours à la disposition des athlètes qu'il accompagnera et soutiendra dans le but d'hisser les couleurs nationales sur la scène internationale. "Je reste persuadé que l'avenir du sport algérien a de beaux jours même si les résultats réalisés à Rio sont insuffisants, par rapport aux prévisions du comité olympiques algérien qui a tablé sur quatre ou cinq médailles", a soutenu M.Ould Ali, estimant que la prestation des athlètes algériens ne doit passer inaperçue puisque certains ont joué les quarts de finales, le décathlonien Bouraâda s'est classé 5ème mondial et Makhloufi a décroché deux médailles d'argent. Tout en faisant le bilan des jeux olympiques, les services du ministère en concertation avec le comité olympique et les fédérations se penchent actuellement sur la préparation des jeux africains de la jeunesse ainsi que les jeux paralympiques et bien d'autres compétitions internationales comme les jeux méditerranéens qui se dérouleront en Espagne, a-t-il observé. Abordant des scènes de violence qui ont caractérisé les stades au cours de la première journée du championnat national, le premier responsable de secteur a déclaré que le dossier est pris en charge par les instances du football national et qu'une séance de travail sur la question est prévue dans les jours à venir. Tout en souhaitant que le fairplay et l'esprit sportif règnent dans les stades, le ministre de la jeunesse et des sports a affirmé qu'un consensus se dessine quant à "un retrait progressif des services de sécurité au niveau des stades tout en entamant très rapidement la mise en place des stadiers et leur formation". Sur le terrain,M. Ould Ali a visité l'auberge de Tigzirt et s'est imprégné des activités organisées dans le cadre des colonies de vacances. Il s'est également rendu à la base nautique au port de Tigzirt et a promis aux athlètes et entraîneurs d'intervenir auprès du ministère des travaux publics et des transports en vue de dégager un espace au niveau du port et réaliser un siège au profit de ces sports. A Aït Chafaâ dans la daïra d'Azeffoun, le ministre a visité l'auberge de jeunes fermée depuis trois ans pour absence de réseau d'assainissement. Il a alors instruit les autorités de réaliser dans l'immédiat une fosse sceptique pour permettre la remise en service de l'auberge en attendant son raccordement au réseau retardé par les études de la ZEST de la localité.
L'Algérie recule à la 62e place La 14e participation algérienne aux jeux olympiques, qui ont pris fin dimanche soir au stade Maracana de Rio de Janeiro, a été très loin des ambitions affichées par les fédérations sportives avant le déplacement au Brésil avec une 62e place au classement général et deux médailles d'argent décrochées par le "sauveur" Taoufik Makhloufi. L'Algérie qui ambitionnait d'égaler le record de Sydney avec cinq médailles dont une en or grâce à Nouria Benida-Merah sur 1500 m, se contentera finalement de deux en argent, en recul par rapport aux jeux de Londres 2012 où l'Algérie avait terminé à la 50e place à la faveur de la médaille d'or obtenue par le même Makhloufi sur 1500 m. L'Algérie qui a participé aux JO de Rio de Janeiro avec une délégation forte de 64 athlètes dont 18 de la sélection olympique de football dans 13 disciplines, n'est pas parvenue à concrétiser ses objectifs en enregistrant des résultats en dents de scie pour certains voire calamiteux pour d'autres.
Judo et boxe, la grande désillusion Avant l'entame des 31es jeux Olympiques, les rares chances de médailles algériennes reposaient notamment sur la boxe, le judo et l'athlétisme. Avec huit pugilistes qualifiés à Rio comme en 2012, emmenés par le médaillé de bronze aux championnats du monde de Doha 2015 Mohamed Flissi, la boxe algérienne visait un podium olympique après 16 ans de vaches maigres, mais elle est passée totalement à côté de son objectif. En effet, aucun pugiliste algérien n'est parvenu à atteindre le dernier carré de la compétition, synonyme de médaille de bronze assurée, peut-être plus. Certes, trois d'entre eux sont parvenus à se hisser en quarts de finale, mais leur aventure s'est arrêtée à cette étape devenue une véritable hantise pour la boxe algérienne. Même Flissi, pourtant l'un des grands favoris pour une place sur le podium, est tombé en quarts face à un jeune boxeur vénézuélien de 19 ans. La seule satisfaction reste la belle prestation de Reda Benbaziz qui a réussi à atteindre les quarts de finale pour sa première participation. En revanche, le capitaine d'équipe Abdelkader Chadi et Chouaib Bouloudinats sont l'exemple parfait de cet échec inattendu du noble art algérien avec une élimination précoce dès le premier tour, comme à Londres. Quant à Abdelhafid Benchebla, dont c'était les troisièmes et peut-être derniers jeux, il a été une nouvelle fois incapable de franchir l'étape des quarts. Mais pour le Directeur technique national, Mourad Meziane, le rendement de ces boxeurs a été dans l'ensemble "satisfaisant". "Je suis déçu par les résultats parce que nos athlètes ont les capacités de faire largement mieux, mais sur le plan du rendement, je suis très satisfait. Si on fait une comparaison avec les JO de Londres, on a amélioré notre bilan avec trois boxeurs en quarts de finale contre deux en 2012", a-t-il tenté de positiver. En judo, les résultats des Algériens ont été tout simplement désastreux, confirmant ainsi leur recul sur le continent africain, comme en témoigne la seule médaille d'or remportée par Abderrahmane Benamadi aux championnats d'Afrique 2016 à Tunis. Parmi les cinq judokas qualifiés, seuls deux, Lyes Bouyacoub Tayeb Mohamed-Amine ont réussi à passer un tour. Les trois autres, Benamadi, Houd Zourdani et Asselah Sonia ont quitté la compétition par la petite porte. Des résultats qui sont là pour confirmer l'inquiétant recul de cette discipline lors des dernières années où les Algériens n'arrivent plus à s'imposer, même aux niveaux africain et arabe. Le président de la Fédération algérienne de judo, Messaoud Mati, a choisi la solution facile en pointant du doigt l'arbitrage, notamment pour Bouyacoub, battu par pénalité en huitième de finale, tout comme Benamadi lors de son combat. Les autres disciplines ne sont pas mieux loties et les résultats enregistrés à Rio de Janeiro sont l'illustration parfaite de leur malaise. En cyclisme, les deux coureurs Youcef Reguigui et Abderrahmane Mansouri ont abandonné comme Azzedine Lagab en 2012. En escrime, les deux athlètes Victor-Hamid Sintes et Anissa Khelfaoui dont c'était les troisièmes jeux ont pris la porte de sortie rapidement, alors qu'en natation, le jeune Oussama Sahnoune a échoué dans sa tentative d'être dans la demi-finale du 50 m nage libre. En football, c'est la déception totale après l'élimination sans gloire de la sélection algérienne dès le premier tour suite à deux défaites face respectivement au Honduras (2-3) et à l'Argentine (1-2) et un nul contre le Portugal (1-1). Pour leur retour aux Jeux après 36 ans d'absence, les Olympiques algériens ont déçu les observateurs et n'ont pas été à la hauteur des espérances et surtout des moyens mis à la disposition de l'équipe.