Un nouveau rapport du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) publié jeudi indique que des années de violence causées par le groupe Boko Haram dans le bassin du Lac Tchad ont forcé 1,4 million d'enfants à fuir et ont pris au piège 1 million d'autres dans des zones difficiles à atteindre. Selon le rapport, environ 475.000 enfants dans cette région vont souffrir de malnutrition aiguë sévère cette année, contre 175.000 au début 2016. Le rapport note également que la plupart de la population déplacée, soit plus de 8 personnes sur 10, est hébergée par des familles et des voisins, ce qui met une pression supplémentaire sur certaines des communautés les plus pauvres du monde. "Les besoins humanitaires dépassent la réponse (...) Les communautés locales partagent le peu qu'elles ont pour aider ceux qui en ont besoin dans un acte d'humanité qui est reproduit dans des milliers de foyers à travers les zones affectées par le conflit", a déclaré le directeur régional de l'UNICEF pour l'Afrique occidentale et centrale, Manuel Fontaine dans un communiqué de presse. L'UNICEF travaille avec ses partenaires pour répondre aux besoins fondamentaux des enfants et de leurs familles dans les zones touchées par le conflit. Jusqu'à présent cette année, près de 170.000 enfants ont reçu un soutien psychosocial, près de 100.000 ont été traités pour malnutrition aiguë sévère et plus de 100.000 ont pris part à des programmes d'apprentissage, a précisé le communiqué. L'UNICEF n'a reçu que 13% des 308 millions de dollars dont il a besoin pour fournir une assistance aux familles touchées par les violences commises par Boko Haram au Nigéria, au Niger, au Tchad et au Cameroun, a déploré l'agence onusienne, qui a demandé à la communauté des bailleurs de fonds d'intensifier son soutien aux communautés touchées.