Les prisonniers politiques sahraouis du groupe de Gdeim Izik ont entamé vendredi une grève de la faim de 48 heures pour demander le règlement de leur situation et protester contre les conditions inhumaines et les mauvais traitements perpétrés à leur encontre de la part de l'administration de la prison marocaine, a indiqué le ministère des Territoires occupés et de la Communauté sahraouie établie à l'étranger. Les autorités marocaines ont procédé récemment au transfert de 21 prisonniers politiques sahraouis de groupe de Gdeim Izik depuis la prison de Salé à El Aarjat, après l'annonce de la Cour de Cassation marocaine le 27 juillet dernier du jugement des 23 condamnés du groupe de Gdeim Izik et le renvoi de l'affaire devant une juridiction pénale de droit commun. En novembre 2010, des affrontements ont éclaté au Sahara occidental occupé, lorsque les forces de sécurité marocaines ont démantelé un camp sahraoui à Gdeim Izik où des milliers de Sahraouis manifestaient pour des revendications sociales et économiques. Des centaines de sahraouis ont été arrêtés et 25 d'entre eux ont été condamnés par un tribunal militaire à des lourdes peines d'emprisonnement allant de 20 ans à la perpétuité. Les prisonniers politiques sahraouis avaient mené plusieurs fois, des grèves de la faim pour protester contre leur incarcération arbitraire et leur jugement inéquitable. Des organisations internationales, ainsi que les familles des prisonniers avaient, à plusieurs occasions demandés un procès équitable, conformément au droit international dans ce dossier, puisqu'il s'agit de détenus politiques, rappelle-t-on. De son côté, le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme avait exprimé son inquiétude face aux rapports attestant que les accusés sahraouis avaient été torturés et maltraités pendant leur détention provisoire. "Le recours aux tribunaux militaires ou d'exception pour juger des civils soulève de sérieux problèmes quant à l'équité, l'impartialité et l'indépendance de l'appareil judiciaire", avait déclaré le porte-parole du Haut-Commissariat onusien. Trois ans après le verdict du procès, la cour de cassation marocaine, a ordonné la tenue d'un nouveau procès devant une juridiction civile.