Les cours du pétrole ont fini en nette baisse vendredi à New York, les investisseurs doutant des chances de succès des négociations pour une limitation de l'offre cette semaine à Alger. Le cours du baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, a perdu 1,84 dollar à 44,48 dollars sur le contrat pour livraison en novembre au New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre, a également progressé, de 1,76 à 45,89 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE). Je pense que le principal facteur est que le marché ne croit pas à ce stade qu'il puisse y avoir une sorte d'accord autour d'un gel de la production par les pays de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole), a indiqué Bart Melek de TD Securities. Les membres du cartel et la Russie doivent se retrouver en milieu de semaine prochaine pour une réunion informelle à Alger, avec l'objectif affiché de lutter contre la surabondance de l'offre qui plombe les prix du brut. Les espoirs d'accord ont été douchés vendredi par une déclaration saoudienne précisant qu'il ne s'agissait que de négociations, rien de ferme, a expliqué Bart Melek. Je pense qu'à chaque fois qu'une nouvelle va tomber au sujet de l'Opep, nous allons avoir une réaction immédiate des marchés qui va dicter la direction des cours, et ce jusqu'à la réunion de mercredi, a prévenu Bob Yawger de Mizuho Securities USA. Hausse sur la semaine Autre signe de mauvais augure, des responsables iraniens et saoudiens se seraient certes rencontrés pour préparer Alger mais la réunion entre dirigeants de l'Opep à Vienne n'aurait rien donné, rapportaient Mike van Dulken et Henry Croft, analystes chez Accendo Markets. En avril, une première réunion entre pays producteurs avait échoué sur fond de rivalité entre l'Arabie Saoudite et l'Iran, les deux principales puissances régionales. Ces inquiétudes ont effacé une partie des forts gains du brut cette semaine, le cours du WTI pour livraison en novembre progressant tout de même de 3,56% par rapport au vendredi précédent. Ajoutez à cela la volonté de la Réserve fédérale de limiter l'implication des banques dans le marché physique des matières premières (...) et le pétrole baisse juste avant le week-end, a expliqué Matt Smith de Clipperdata dans une note. La Réserve fédérale américaine (Fed) a annoncé vendredi son intention de demander aux banques ayant des activités dans les matières premières présentant des risques pour l'environnement, notamment les hydrocarbures, d'augmenter de façon considérable leurs fonds propres. Baisse en Asie Les cours du pétrole reculaient vendredi en Asie sous l'effet de prises de bénéfices dans l'attente de la réunion la semaine prochaine des grands producteurs d'or noir. Le pétrole avait connu deux jours de hausse, porté par un dollar faible et une baisse surprise des stocks hebdomadaires de brut américains. La Russie et les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) emmenés par l'Arabie saoudite se retrouvent en Algérie lundi pour trois jours afin de discuter de l'excès d'offre qui déprime le marché depuis 2014. Rien n'indique que la réunion débouchera sur des mesures de gel ou de réduction de la production même si les informations sur une rencontre entre l'Arabie saoudite, l'Iran et le Qatar à Vienne ont alimenté l'optimisme de certains investisseurs. Vers 03H20 GMT, le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en novembre, référence américaine du brut, cédait 50 cents à 45,82 dollars, dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne du brut, pour livraison en novembre, perdait 37 cents à 47,28 dollars. Une précédente tentative de geler la production sous l'égide de l'Arabie saoudite avait tourné court en avril, l'Iran refusant d'y prendre part si vite après son retour sur le marché suite à la levée des sanctions économiques à son encontre. Les attentes concernant la réunion de l'Opep en Algérie ont soutenu (les cours) bien que la probabilité d'un accord soit très faible, a commenté Stephen Innes, trader chez Oanda. Mais les récentes données sur les stocks américains étant encore bien présentes dans les mémoires, les prises de bénéfices dominent le paysage actuel.