L'été s'annonce sous de bons auspices en matière d'alimentation en eau potable du moins pour les régions du centre et de l'est du pays. Et pour cause, la bonne pluviométrie enregistrée durant l'automne. Les robinets ne seront plus au sec comme il est de coutume à l'arrivée de la saison des grandes chaleurs. Le ministère des ressources en eau rassure ainsi les habitants en se référant au taux de remplissage des barrages. "Cela fait trente ans que n'avons pas eu un automne aussi pluvieux", a déclaré le directeur central de l'alimentation en eau potable au ministère des ressources en eau. Invité hier de la radio Chaîne III, Messaoud Terra a souligné que "l'année hydrologique est intéressante puisque le niveau de remplissage des barrages a atteint 2 milliards 800 millions de m3". La situation est donc satisfaisante, dira Messaoud Terra qui relève, au passage, une amélioration pour la région ouest du pays. Pour les régions centre et est, il citera le barrage de Beni Amrane qui est plein et Keddara qui contient 120 millions de m3. Mais la bonne nouvelle est le retour des ruissellements qui est un bon signe selon les spécialistes car ils permettent aux barrages "de continuer à recevoir de l'eau". De ce fait, en matière d'alimentation, les choses s'améliorent, notamment pour "le centre et l'est du pays où la situation est maîtrisable". La principale préoccupation reste l'ouest du pays en dépit d'une amélioration notable, "la raréfaction de la ressource se fait sentir ". Dans cette région le problème de pluviosité se pose avec acuité d'où l'impossibilité de mobiliser "les grands barrages pour la collecte qui sont d'ailleurs en deça de leurs capacités même si à Guergar le barrage a enregistré 8 millions de M3 de plus que l'année précédente". L'espoir d'avoir des mois de "mars et avril pluvieux est permis", selon le même responsable. Pour l'ouest du pays, la solution viendrait inéluctablement du dessalement d'eau de mer où des projets ambitieux sont lancés. "Des projets qui pourraient générer 1 400 000 m3/jour notamment pour les wilayas de Mostaganem et Tlemcen". Les coûts sont certes élevés mais au vu des avancées technologiques en la matière "le dessalement d'eau de mer concurrence aujourd'hui la ressource conventionnelle", affirme encore Messaoud Terra. L'exemple du projet lancé à In Salah pour le transfert des eaux souterraines vers Tamanrasset "est coûteux, avec 177 milliards de dinars sur une distance de 700 km". Cela nécessitera "un coup en énergie important" fait-il remarquer. Par ailleurs, les projets de transfert des eaux dans différentes régions du pays avancent bien dont ceux "de Beni Haroun, Taksebt, Koudiet Asserdoune et le grand projet de l'Ouest (MAO) ". Un nouveau projet sera incessamment lancé, il s'agit "du projet des hautes plaines sétifiennes qui seront alimentées grâce aux eaux des wilayas de Jijel et de Béjaïa". Le coût de ce projet pourrait dépasser "100 milliards de dinars". Concernant le tarif de l'eau, le représentant du ministère des Ressources en eau réitère l'engagement du gouvernement. "Les prix seront toujours administrés, qui sont à 19 dinars M3 et aucune augmentation n'est prévue". A propos des projets du secteur, il est prévu la réalisation de 2 800 projets avec une enveloppe budgétaire de 1 400 milliards de dinars