Douze soldats égyptiens ont été tués vendredi dans l'attaque d'un poste de contrôle dans le nord de la péninsule du Sinaï, a annoncé l'armée, un assaut revendiqué par le groupe jihadiste Etat islamique (EI). Le nord du Sinaï est le repaire, en Egypte, des jihadistes de l'EI, qui infligent régulièrement des pertes aux forces de sécurité depuis que l'armée a destitué le président islamiste Mohamed Morsi en 2013. Vendredi, les soldats ont été pris pour cible par des tirs au mortier et des roquettes, ont précisé des responsables de la police et des secours. Des éléments terroristes ont attaqué un poste de contrôle dans le nord du Sinaï. Les affrontements ont fait 12 morts et six blessés dans les rangs des forces armées, a indiqué le porte-parole de l'armée dans un communiqué, précisant que 15 terroristes ont été tués. L'attaque s'est produite dans la région de Bir al-Abd, une zone relativement épargnée par les violences à l'ouest d'Al-Arich, chef-lieu du nord-Sinaï, ont précisé les responsables. Dans un communiqué publié sur le réseau Telegram, l'EI a revendiqué l'assaut, affirmant que ses soldats avaient capturé les armes et les munitions des soldats, avant de se retirer sains et saufs. Selon le gouvernement, des centaines de policiers et soldats ont péri dans les attentats perpétrés par les jihadistes, qui frappent aussi parfois la capitale égyptienne Le Caire et le Delta du Nil. Début octobre, cinq policiers avaient ainsi été tués par des hommes armés ayant ouvert le feu sur leur véhicule, à Al-Arich. En octobre 2015, l'EI avait revendiqué un attentat à la bombe contre un avion de touristes russes après son décollage de la station balnéaire de Charm el-Cheikh, dans l'est du pays, un drame qui avait fait 224 morts. Sissi défend le vote de l'Egypte à l'ONU sur la Syrie Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a défendu jeudi le vote de son pays à l'ONU en faveur d'une résolution russe sur la Syrie farouchement décriée par l'Arabie saoudite, qui a suspendu ce mois-ci la livraison de produits pétroliers au Caire. Ryad a apporté un soutien sans faille au président Sissi depuis qu'il a destitué l'islamiste Mohamed Morsi en 2013, offrant au Caire plusieurs milliards de dollars en aides. Samedi, l'Egypte a voté en faveur d'une résolution sur la Syrie proposée par la Russie au Conseil de sécurité, suscitant la colère de l'Arabie saoudite. Deux jours plus tard, le Caire annonçait que la compagnie saoudienne Aramco avait suspendu ses livraisons pétrolières à l'Egypte pour octobre. L'Arabie saoudite avait passé un accord en avril pour la fourniture, sur cinq ans, de 700.000 tonnes de produits pétroliers par mois au pays dirigé par M. Sissi. L'ambassadeur saoudien à l'ONU Abdallah al-Mouallimi avait même déclaré à la télévision Al-Jazeera qu'il était pénible que les Sénégalais et les Malaisiens aient des positions plus proches du consensus arabe, que celle du représentant arabe (au Conseil de sécurité, l'Egypte, ndlr). Certains commentateurs pensaient que suspendre la livraison de produits pétroliers était une réponse à la question du vote à l'ONU, a dit jeudi le président Sissi dans un discours télévisé. Je dis non, il faut noter qu'il s'agit là d'un accord commercial. Mais il n'a pas donné d'autre explication à la raison de cette suspension des livraisons pétrolières saoudiennes au Caire et Aramco n'a pas non plus commenté sa décision. Nous n'en savons pas plus sur la situation concernant ces compagnies, a dit le président égyptien en allusion à la suspension des livraisons pétrolières saoudiennes. Il a cependant assuré que l'Egypte avait pris les mesures nécessaires, il n'y aura pas de problème pour les produits pétroliers. Nous tenons beaucoup à nos relations historiques avec nos frères dans le Golfe, a affirmé le président égyptien, mais dans le cadre du respect mutuel de la souveraineté des pays. M. Sissi a déploré une tentative de saboter les relations de l'Egypte et de l'isoler, sans plus de précisions. Si l'on veut une véritable souveraineté dans les prises de décision, il faut savoir que les nations qui sont souveraines dans leurs décisions souffrent, elles souffrent beaucoup, a-t-il prévenu.