Heurts ■ De nouveaux heurts entre soldats et jihadistes ont tué deux enfants, hier vendredi,dans l'instable péninsule du Sinaï en Egypte... Il s'agit d'un bébé de six mois, touché d'une balle à la tête, et à un enfant de six ans, tué par une roquette, selon des responsables. Le bilan des attentats de la branche égyptienne du groupe Etat islamique (EI) de jeudi a été revu et annonce désormais le nombre de 30 personnes tuées, en majorité des militaires. Jeudi, la principale attaque s'est déroulée dans un périmètre ultra-sécurisé au cœur d'Al-Arich, chef-lieu de la province du Nord-Sinaï. Des roquettes ont d'abord été tirées sur le quartier général de la police et une base militaire adjacente, avant qu'un kamikaze ne lance sa voiture piégée sur l'entrée de la base, selon des responsables. Quelques minutes plus tard, des tirs de roquettes ont visé un complexe résidentiel proche, où sont logés des officiers. Les corps des victimes ont été transférés, hier vendredi, au Caire par les avions de l'armée, selon des responsables. Jeudi soir, d'autres attaques ont visé plusieurs points de contrôle de l'armée dans le nord du Sinaï. Ces attentats ont été revendiqués par Ansar Beït al-Maqdess, principal groupe jihadiste du pays et rallié à l'EI. Et ailleurs en Egypte, un policier est mort dans l'explosion d'une bombe dans la ville de Suez (nord-est). La vaste campagne lancée il y a plus d'un an pour enrayer l'insurrection jihadiste dans le Sinaï n'a pas réussi à stopper les attentats spectaculaires contre les forces de l'ordre, régulièrement visées depuis que l'armée a destitué le président islamiste Mohamed Morsi en 2013. Si l'armée égyptienne fait régulièrement état de «succès» dans ses opérations anti-jihadistes, elles sont loin d'avoir réduit la force de frappe de ces groupes. Fin octobre, déjà dans le secteur d'Al-Arich, une attaque spectaculaire sur un campement militaire revendiquée par Ansar Beït al-Maqdess avait tué 30 soldats. Les autorités avaient alors décrété l'état d'urgence sur un périmètre du nord du Sinaï allant d'Al-Arich à Rafah, à la frontière avec la bande de Gaza. Cet état d'urgence, qui s'accompagne d'un couvre-feu sévère, a été récemment prolongé pour trois mois. L'armée s'est également lancée dans la construction d'une zone tampon le long de la frontière avec l'enclave palestinienne, pour éviter l'infiltration d'armes et de jihadistes. Des centaines de familles ont dû être déplacées. Mais ces deux mesures — état d'urgence et zone tampon — sont «inefficaces» et risquent même de faire pencher les populations locales en faveur des jihadistes, juge Ahmed Abd Rabo, professeur de sciences politiques à l'université du Caire. «C'est de la vengeance arbitraire qui va engendrer encore plus de terrorisme», estime-t-il. R. I. / Agences Un employé du ministère de l'Intérieur abattu dans le Sinaï Un fonctionnaire du ministère égyptien de l'Intérieur a été tué par des jihadistes dans le nord du Sinaï. Des jihadistes ont attaqué, hier soir, le domicile du fonctionnaire de 50 ans, dans la ville d'Al-Arich, le chef-lieu du Nord-Sinaï, ont affirmé ce samedi matin des responsables de la sécurité, précisant que la victime avait été abattue d'une balle dans la tête. L'employé rattaché au département du trafic routier a été pris pour cible, car il travaillait pour une administration du ministère de l'Intérieur, ont-ils ajouté.