A l'ouverture des travaux du séminaire consacré à la restitution des résultats des travaux des registres du cancer, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, a souligné hier que la réalisation des objectifs de lutte contre le cancer nécessite une "mobilisation collective" de l'ensemble des acteurs. "Nous sommes tous engagés dans la réalisation de ces objectifs, et de cette mobilisation collective et son appropriation par tous les acteurs dépendra de la réussite du Plan cancer qui permettra de mieux soigner plus de malades et d'empêcher d'autres de le devenir", a indiqué M. Boudiaf à l'ouverture. L'objectif étant d'"améliorer la vie des malades (...) voilà le défi qui nous est lancé, comme à chaque fois que nous avons en face de nous, un fléau que nous devons combattre", a-t-il expliqué. A cette occasion, le ministre a fait état, de l'"absence de données fiables et scientifiquement pertinentes" des statistiques du cancer en Algérie, affirmant que cette situation a été "à l'origine de sa décision, bien avant l'adoption du Plan cancer en mai 2015, d'institutionnaliser les registres du cancer et de les généraliser à travers tout le pays en signant l'arrêté ministériel numéro 22 du 18 février 2014". "Aujourd'hui, nous nous réunissons pour avoir la restitution des chiffres collectés par les registres du cancer basés sur une organisation adossés aux trois registres historiques de Sétif, d'Alger et d'Oran", a-t-il fait savoir. Selon M. Boudiaf, ces chiffres "vont permettre pour la première fois d'avoir un aperçu statistique scientifique sur l'épidémiologie du cancer en Algérie, et mettre fin aux déclarations fantaisistes voire opportunistes relatives à l'ampleur du cancer dans notre pays". "Ces chiffres, a-t-il ajouté, nous permettront aussi et surtout d'adapter notre action et de mieux cibler nos objectifs sur des bases factuelles prouvées et non plus sur de simples estimations". L'ambition est de "passer à une étape supérieure en matière de collecte de l'information relative au cancer pour arriver à un registre national du cancer entièrement informatisé sur la base d'un logiciel unique échappant à certaines formes de rétention qui sont parfois, hélas, le produit logique de l'hospitalocentrisme et à l'abri des risques de redondance", a-t-il indiqué. Le ministre a rappelé, dans le même cadre, que le projet de la nouvelle loi sanitaire approuvé lors du dernier Conseil des ministres "porte en son sein les éléments et les conditions de mise en œuvre d'une nouvelle vision d'organisation de la collecte de l'information relative au cancer". En plus de la création des circonscriptions sanitaires qui offriront l'opportunité de mettre en place des réseaux intégrés de prise en charge avec un médecin généraliste référant pour chaque patient, il a rappelé qu'"il y aura aussi la carte électronique qui donnera accès à un dossier médical unique et informatisé contenant toutes les informations sur le vécu médico-sanitaire de chaque citoyen". Dans ce cadre, et "dans le respect absolu du secret médical et de la sécurité des données, nous devons d'ores et déjà nous inscrire dans cette optique et savoir que les technologies de l'information et de la communication sont là pour nous servir et nous faciliter la tâche", a-t-il insisté. "C'est pourquoi, et sur la base des expériences en cours, il y aura un sous-système d'information entièrement compatible et intégré au système national informatisé d'information sanitaire dont j'ai ordonné la mise en place", a indiqué le ministre, précisant que ce sous-système cancer "contiendra toutes les données relatives à l'histoire et aux traitements du malade tout au long du parcours de soins.