La rencontre Marc Wilmots/Mohamed Raouraoua a bien eu lieu. L'ancien patron des Diables Rouges et le président de la fédération algérienne de football (FAF) se sont rencontrés jeudi soir dans un grand palace parisien, mais les discussions n'ont pas abouti. "Il a été séduit par le professionnalisme du projet de cette équipe nationale mais il n'a jamais parlé de conditions financières, contrairement à ce qui a été écrit ou dit çà et là", a expliqué Thierry Luthers, journaliste sportif à la RTBF, qui s'est entretenu avec son compatriote. Wilmots, que l'on présente souvent dans les médias belges comme un homme aimant l'argent et plutôt gourmand, réfute cette image que l'on donne de lui. "J'en ai assez de constater qu'on me résume sans cesse à un homme qui ne pense qu'à l'argent" a-t-il confié au journaliste belge. Après avoir pris le temps de la réflexion quant à la réponse à donner à ce nouveau challenge qui lui était proposé, il a finalement choisi de décliner l'offre algérienne. Sans doute usé par son expérience à la tête des Diables Rouges, "Willi" ne souhaiterait pas replonger aussi vite dans une autre équipe nationale. "Peut-être dans 2-3 ans" précise-t-il. C'est donc un club qu'il envisagerait de reprendre entre temps. Tant pis pour la sélection algérienne. Et si le problème venait du staff pléthorique ? En outre, on parle souvent des sélectionneurs mais rarement de leurs adjoints, qui ont un rôle éminemment important. Sans que cela soit un problème de personnes, le malaise Rajevac vient sans doute de la confusion des rôles et des prérogatives. Dans le football, comme dans d'autres sports, il y'a toujours derrière ceux qui sont considérés comme des hommes providentiels, d'autres qui sontdans l'ombre, leurs fidèles adjoints, qui forment avec eux un couple indispensable pour gérer un groupe. L'équipe d'Algérie ne fait pas exception, les différents sélectionneurs qui se sont succédés depuis les années 1990 se sont toujours appuyés sur des hommes de confiance. Le défuntAbdelhamid Kermali a eu souvent Mourad Abdelouahab, disparu aussi, à ses côtés, Rabah Madjer faisait appel à Tedj Bensaoula ou encore Rabah Saadane à Boualem Charef. L'adjoint local Les coachs étrangers se sont toujours fait adjoindre un local, qui était soit déjà en place, pour les aider à prendre la suite, soit choisi pour faire le lien avec les joueurs. Georges Leekens avait continué avec Rachid Bouarrata, avant de choisir Mohamed Mihoubi,Rachid Cherradi a poursuivi avec Robert Wasseige et Jean-Michel Cavalli a travaillé avecMustapha Haddane. Généralement, les adjoints étaient des entraîneurs déjà connus pour avoir travaillé en club, qu'ils soient jeunes ou non.Nourredine Saadi, Abderrahmane Mehdaoui, Mohamed Henkouche, Azzeddine Ait Djoudi ou encore Mustapha Biskri, se sont succèdes à ce poste en sélection. Lors de son dernier passage en sélection,Rabah Saadane avait choisi un "inconnu" de la scène footballistique nationale, Zoheir Djelloul, rentré de dix ans d'exil au Canada, avec qui il avait travaillé à Sétif, mais aussi Lamine Kebir comme préparateur physique. Ils ont joué un grand rôle pour la préparation à la Coupe du Monde 2010 et c'était les deux seuls habilités à s'exprimer sur le plan technique et au bord du terrain. Préparateur physique et premier-adjoint Par la suite, les deux entraîneurs étrangers qui lui ont succédé ont eux aussi donné de l'importance auxpréparateurs physiques, mais avec un rôlepratiquement de premier adjoint dans le cas deCyril Moine, arrivé dans les bagages de Vahid Halilhodzic après l'avoir accompagné notamment au PSG, Rennes et Trabzonspor. Noureddine Korichi, officiellement premier adjoint, était quelque peu limité au rôle d'animateur, chargé officieusement des joueurs immigrés alors que lecouple décisionnaire était formé par Halilhodzic et Moine, qui intervenait même lors des matchs. Pour avoir une prise sur les locaux, le Bosnien avait d'abord fait appel à Abdennour Kaoua, qu'il a connu en Arabie Saoudite, puis à Abdelhafid Tasfaout, mais c'était toujours Cyril Moine, le préparateur physique, qui avait sa confiance et un degré moindre, Samir Brixi, qui était chargé de l'analyse vidéo. Gourcuff n'a pas ramené d'adjoint Christian Gourcuff n'a pas ramené avec luid'adjoint specifique avec qui il avait l'habitude de travailler, il s'est appuyé sur Yazid Mansouri,membre du bureau fédéral, dont il a été l'entraîneur durant 4 ans à Lorient et qui jouera le même rôle que Kourichi avec Vahid, mais avec une confiance plus importante de la part de Raouraoua. En revanche, il lui fallait quelqu'un qui connaisse lefootball local, c'est pourquoi il a pris Nabil Neghiz, ancien entraîneur de l'Olympique Médéa mais qui a fait un stage à Lorient. Trop de monde sur le terrain Le serbe Milovan Rajevac a gardé l'ensemble du staff technique de Gourcuff, dont le préparateur physique Guillaume Marie mais il a tout de mêmepu recruter son compatriote Kristian Cvijeticcomme adjoint et traducteur en plus. Lors des deux derniers stages, on avait le sentiment qu'il y avait un peu trop de monde lors des séances d'entraînement. En plus de Rajevac, accompagné de l'adjoint traducteur Cvijetic, un autre couple, Neghiz-Mansouri était là pas loin, alors que Guillaume Marie dirigeait les séances. On peut ajouter à cela, le doublon au poste d'entraîneurs des gardiens, où Hassen Belhadji, en place depuis 2003, est devenu l'adjoint de Mickael Boully,,qui entraîne par ailleurs M'Bolhi en solo. Ou encore un intendant-manager omnipotent et un staff médical additionnel composé de l'ItalienGianni Biscotti (Traumatologue) et du FrançaisFrançois Schwarz (Ostéopathe), détachés d'Aspetar, qui sont là pratiquement à chaque match depuis 2010, et qui font de l'ombre aux médecins de l'équipe, Mohamed Boughlali et Ali Yekdah, ainsi qu'aux kinés habituels. Nouveau sélectionneur, nouveau staff ? Tout cela faisait vraiment beaucoup de monde à assimiler pour un nouveau sélectionneur, qui ne pouvait pas communiquer facilement avec eux, alors qu'ils avaient tous tissé des relations très poussées avec les joueurs. Le problème qui se pose avec un staff aussi pléthorique, c'est de savoir qui fait quoi ? Si on compare à d'autres sélections, on remarque que le nombre d'adjoints est limité et legroupe technique et médical n'est renforcé que lors des grandes compétitions. En France, Didier Deschamps a un seul adjoint, Guy Stephan, et pas de préparateur physique en dehors de l'Euro ou la Coupe du Monde. En Angleterre, en suivant le modèle britannique, Gareth Southgate est manager et Sammy Lee, son adjoint, les autres membres du staff ont chacun un rôle précis. Le prochain sélectionneur algérien viendra sans doute avec adjoint à moins qu'il n'exige de ramener son propre staff, question de confiance...