Les premiers visiteurs ont investi en nombre jeudi les allées du Palais des expositions (Pins maritimes, Alger) dès l'ouverture au public du 21e Salon international du livre d'Alger (Sila), a-t-on constaté. Le public, composé en majorité de jeunes, a afflué au pavillon central du Palais des expositions, particulièrement vers les stands proposant des livres scientifiques, des dictionnaires et des ouvrages parascolaires. Des maisons d'édition connues d'Egypte, pays invité d'honneur de cette 21e édition, ont également attiré des visiteurs, intéressés par les livres scolaires, parascolaires et techniques, alors que d'autres se sont dirigés vers les stands des éditeurs algériens et français. Cette affluence du public devrait être plus importante vendredi, jour de repos hebdomadaire. Inauguré officiellement mercredi par le Premier ministre Abdelmalek Sellal, le 21e Sila se tient jusqu'au 5 novembre. Il est ouvert au public tous les jours de 10h00 à 19h30. Plus de 290 éditeurs algériens et 671 exposants étrangers venant d'une cinquantaine de pays participent à cet évènement, considéré comme une des plus importantes manifestations culturelles en Algérie. Le programme de cette 21e édition comprend des rencontres, des tables rondes et des conférences sur la création littéraire, la lecture, l'histoire de l'Algérie ou encore l'amazighité. L'édition 2015 du Sila avait attiré près de 1.5 million de visiteurs, selon ses organisateurs. La représentation de la culture dans les médias encore faible La représentation de la culture dans les médias "reste encore faible", ont estimé jeudi au 21e Salon international du livre d'Alger (Sila) des universitaires et journalistes qui ont relevé un impact "minime" des pages culturelles sur le lectorat et la société. Journalistes culturels, universitaires et sociologues ont débattu de la relation entre la culture et l'information lors d'une rencontre intitulée "Culture et information, côte à côte ou face à face ?", une thématique déjà abordée lors des précédentes éditions du Sila. Universitaire et sociologue des médias, Belkacem Mostefaoui a évoqué une "globalisation du produit culturel", imposée par les grandes industries de la culture qui ont, a-t-il dit, créé une "uniformisation" des contenus médiatiques et du produit culturel lui-même. Explicitant cette globalisation, l'universitaire a signalé la démultiplication des "machines à communiquer" sur des produits culturels uniformisés, surtout sur Internet, observe-t-il. Il a également regretté la "pauvreté de la production sur la culture et le patrimoine algérien" dans la presse nationale qui, a-t-il estimé, "peine" à médiatiser la culture et la grande richesse du patrimoine algérien. Cet enseignant à l'Ecole nationale supérieure de journalisme a, dans le même sillage, déploré la "rareté" des pages et des rubriques culturelles dans le paysage médiatique algérien, tout comme le "manque" de journalistes spécialisés et bien formés. Journaliste et écrivain, Saïd Khatibi a relevé de son côté la "très faible compétitivité" des pages culturelles dans les médias, particulièrement dans ceux spécialisés en culture qu'il a jugé "écrasés par les publications sportives". Le journaliste et chroniqueur Sâad Bouakba a pour sa part jugé "quasi inexistant" l'impact des médias algériens, toutes rubriques confondues, sur "l'opinion et les institutions publiques". Pour Sâad Bouakba, les moyens de diffusion actuels (Internet, presse électronique, réseaux de distribution, etc) et les ponts existants entre les hommes de culture et les médias devraient, pourtant, permettre un "développement du journalisme culturel". Annoncé sur le programme, le poète et journaliste marocain H'ssen Nedjmi n'était pas présent à cette conférence. L'Algérie, invitée d'honneur de la 49e FI du livre du Caire L'Algérie a été choisie en qualité d'invité d'honneur de la 49e Foire internationale du livre du Caire (Egypte) prévue en 2018, a indiqué jeudi à Alger le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi. L'invitation de l'Algérie fait suite à la demande de la Commission égyptienne publique du livre, relevant du ministère égyptien de la Culture, a dit M. Mihoubi qui s'exprimait lors d'une rencontre sur les relations culturelles algéro-égyptiennes, organisée en marge du 21e Salon international du livre d'Alger (Sila) qui accueille l'Egypte en invité d'honneur. La rencontre a été, par ailleurs, une occasion pour rendre hommage au romancier égyptien Mohamed Selmaoui pour ses différentes créations dans le roman, la nouvelle et le théâtre, qui ont eu un "impact sur le lectorat arabe", estime M.Mihoubi. La cérémonie s'est déroulée en présence de l'ambassadeur d'Egypte en Algérie, Mohamed Abu Aich, de l'ancien ministre égyptien des Antiquités, Mamdouh Dammati et du président de la Haute commission du livre, Haitem Hadj Ali. Evoquant les relations culturelles algéro-égyptiennes, le ministre de la Culture a considéré que celles-ci étaient "profondes et remontent à plus 20 siècles", rappelant que son département "œuvre à renforcer le partenariat entre les deux pays dans l'édition, le cinéma et le théâtre, notamment". A ce propos, Mihoubi a salué les maisons d'éditions égyptiennes qui éditent des auteurs algériens. Ouvert jeudi au public, le 21e Sila se poursuit jusqu'au 5 novembre au Palais des expositions des Pins Maritimes avec, au programme, des conférences sur la littérature algérienne et universelle, en plus des rencontres sur l'histoire de l'Algérie, les langues amazighe et arabe, et la lecture en milieu scolaire. Près d'un millier d'éditeurs, 290 algériens et 671 étrangers, prennent part à l'édition 2016 placée sous le thème "Le livre, totale connexion".