Les Bourses européennes ont à nouveau terminé en ordre dispersé vendredi, comme la veille, alors que l'accélération de la croissance aux Etats-Unis renforce encore la probabilité d'un durcissement monétaire américain. La croissance économique aux Etats-Unis a accéléré plus que prévu au troisième trimestre et atteint son rythme d'expansion le plus fort depuis deux ans à 2,9% en rythme annualisé, selon la première estimation publiée vendredi à dix jours des élections présidentielles. Ce chiffre "confirme que la reprise économique a regagné un peu de l'élan perdu l'année dernière" et "laisse la Réserve fédérale en piste pour une hausse des taux en décembre", sachant même qu'un relèvement la semaine prochaine "n'est pas totalement hors de question", a commenté Paul Asworth, économiste pour Capital Economics. "Il y a clairement un peu de prudence avant des événements économiques à risque lors des deux prochaines semaines", avec des réunions de la Réserve fédérale américaine (Fed) et de la Banque d'Angleterre (BoE), sans compter l'élection présidentielle américaine, a résumé Jasper Lawler, analyste de CMC Markets. L'Eurostoxx 50 a lâché 0,19% A Paris, l'indice Cac 40 a engrangé 0,33% à 4.548,58 points. Total (-0,37% à 44,40 euros) a fini mal orienté en dépit de résultats meilleurs qu'attendu au troisième trimestre. Sanofi (+3,73% à 71,43 euros) a relevé ses prévisions 2016 à la faveur de résultats "solides" au troisième trimestre. Saint-Gobain a engrangé 5,62% à 40,81 euros après avoir confirmé ses objectifs 2016 en dépit d'un chiffre d'affaires en repli de 2,1% au 3ème trimestre. Eutelstat (+7,25% à 18,95 euros) a été porté par une publication trimestrielle bien accueillie par le marché, tout comme Alten (+9% à 64 euros), après une croissance toujours soutenue de l'activité au troisième trimestre. TF1 a finalement pris 1,90% à 8,44 euros, grâce à l'annonce de nouvelles économies, après avoir d'abord cédé environ 5% à l'ouverture, en raison d'une perte nette au troisième trimestre. Imerys a perdu 6,57% à 63 euros après un résultat net en fort recul. A Londres, l'indice FTSE-100 a gagné 0,14% à 6.996,26 points. IAG, maison mère de plusieurs compagnies aériennes dont British Airways, a bondi (+5,93% à 438,00 pence) après avoir annoncé que son bénéfice net avait grimpé de 10% au troisième trimestre et que le dividende va être augmenté de 10%. En revanche, la banque RBS a perdu 1,22% à 194,00 pence, après avoir annoncé des frais de restructuration et du règlement de litiges liés au scandale des prêts immobiliers "subprime" aux Etats-Unis. Les compagnies pétrolières ont été sanctionnées, réagissant mal à des résultats fraîchement accueillis par le géant français Total. BP a perdu 0,27% à 492,15 pence et Royal Dutch Shell (action "B") 0,71% à 2.155,00 pence. Le secteur de la construction a été recherché. Barratt Developments a pris 4,06% à 456,70 pence, Persimmon 2,57% à 1.714,00 pence et Taylor Wimpey 3,02% à 143,10 pence. A Francfort, le Dax a perdu 0,19% à 10.696,19 points. Le distributeur de gaz Linde a gagné 3,21% à 151,20 euros. Deutsche Börse (-0,69% à 70,55 euros) a confirmé ses prévisions pour 2016 après une petite hausse de 1% de son chiffre d'affaires du troisième trimestre à 558 millions d'euros et une progression de 9% de son bénéfice net à 170 millions d'euros. Lufthansa a finalement gagné 1,78% à 11,71 euros, grâce au retour à la normale dans ses compagnies à bas coûts Eurowings et Germanwings, après un mouvement de grève du personnel de cabine. L'indice SMI de la Bourse suisse a cédé 0,20% à 7.908,47 points. Meilleure performance du jour, la banque UBS a bondi de 2,37% à 14,26 CHF, grâce à des résultats du 3ème trimestre légèrement supérieurs aux prévisions des analystes. Son concurrent Credit Suisse, qui publiera ses résultats trimestriels jeudi, a progressé de 0,07% à 14,01 CHF. Geberit a reculé de 1,45% à 416 CHF, suite à des prises de bénéfices, l'action ayant déjà progressé de 20% depuis le début de l'année. A Amsterdam, l'indice AEX a cédé 0,07% à 455,38 points. Les baisses les plus importantes ont été subies par le spécialiste de la sécurité numérique Gemalto (-7,08% à 52,35 euros) et le groupe de biotechnologies Galapagos (-4,15% à 56,42 euros). A Bruxelles, l'indice Bel-20 a perdu 0,79% à 3.559,21 points. Les plus fortes baisses ont touché le géant de la bière AB InBev, qui a perdu 4,33% après avoir annoncé des résultats décevants au troisième trimestre et la société biopharmaceutique UCB (-3,87% à 62,03 euros). Parmi les huit valeurs en hausse, le groupe diversifié Ackermans and van Haaren a gagné 0,88% à 126,60 euros. A Milan, l'indice FTSE Mib a cédé 0,59% à 17.324 points. La meilleure performance a été de nouveau réalisée par le fabricant franco-italien de semi-conducteurs STMicroelectronics, qui a gagné 5,51% à 8,42 euros, au lendemain de la publication de résultats trimestriels salués par le marché. Suivaient CNH Industrial (+2,16% à 7,105 euros) et Luxottica (+1,71% à 45,3 euros). En queue de peloton, la BMPS a chuté de 3,85% à 0,2625 euro, Recordati de 3,14% à 25,94 euros, et Azimut de 2,88% à 14,86 euros. La Bourse de Madrid a clôturé quasi-stable (+0,04% à 9.201,30 points), malgré les fortes chutes de plusieurs groupes ayant publié leurs résultats trimestriels. La banques Popular, qui a annoncé de très mauvais résultats, a vu son titre dégringoler, perdant 8,42% à 1,01 euro, un plus bas historique. Banco Sabadell, qui a annoncé un bénéfice en hausse sur neuf mois, a reculé de 3,78% à 1,22 euro. En hausse, les valeurs liées à l'énergie, comme Endesa (+1,10% à 19,39 euros) ou Iberdrola (+ 0,26% à 6,23 euros). A Lisbonne, l'indice PSI a terminé quasiment inchangé (+0,01% à 4.676,10 points). L'un de ses poids lourds, le groupe pétrolier et gazier Galp Energia, a reculé de 0,20% à 12,49 euros, après avoir annoncé une chute de 36% en son bénéfice net. Son concurrent EDP a progressé de 0,57% à 3,00 euros. Parmi les perdants figurait aussi la banque BCP, qui a cédé 2,33% à 1,25 euro, alors que sa concurrente BPI a cédé 0,18% à 1,131 euro. Le marché de la dette continue à se tendre Le marché de la dette a continué à se tendre vendredi après des chiffres de croissance aux Etats-Unis plus forts qu'attendu qui confirment les anticipations des investisseurs d'une remontée des taux directeurs de la Fed en décembre. Grâce à un bond des exportations et à un retour à la formation de stocks dans les entreprises, le produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis a crû de 2,9% en rythme annualisé et en données corrigées des variations saisonnières, soit son rythme d'expansion le plus fort depuis deux ans. A 18H00 (16H00 GMT), le taux à dix ans de l'Allemagne a ainsi fini sans grand changement à 0,167% contre 0,170% jeudi à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise. Il était monté en séance jusqu'à 0,217% un niveau plus atteint depuis début mai. Le rendement de même maturité de la France s'est pour sa part un peu tendu à 0,467% contre 0,454%, tout comme celui de l'Espagne à 1,231% contre 1,197%. Celui de l'Italie a connu un regain de tension plus net à 1,585% contre 1,531%. Selon M. Stefanetti, cela s'explique par une émission obligataire du pays dont l'absorption a pesé sur le marché secondaire. Le taux à 10 ans de l'Etat britannique a quant à lui grimpé à 1,260% contre 1,253%. Aux Etats-Unis, le taux d'emprunt à dix ans s'établissait à 1,848% contre 1,854% jeudi, celui à trente ans s'inscrivant à 2,611% contre 2,614%. Le taux à deux ans évoluait à 0,872% contre 0,886%. L'euro monte face au dollar L'euro montait nettement vendredi face au dollar et accélérait sa hausse après l'annonce de la réouverture de l'enquête sur les emails de la candidate démocrate Hillary Clinton, le billet vert ne tirant déjà pas profit d'un bon chiffre sur la croissance américaine. Vers 21H00 GMT (23H00 HEC), l'euro valait 1,0987 dollar contre 1,0898 dollar jeudi vers la même heure. La monnaie européenne montait un peu face à la monnaie nippone, à 115,07 yens contre 114,64 yens jeudi soir. Le dollar baissait face au yen, à 104,73 yens - repartant en baisse après avoir atteint 105,53 yens, son plus haut depuis trois mois - contre 105,20 yens jeudi. Vers 21H00 GMT, la livre britannique baissait face à la monnaie européenne, à 90,16 pence pour un euro, et montait un peu face au billet vert, à 1,2187 dollar. Le franc suisse baissait légèrement face à l'euro, à 1,0848 franc pour un euro, et avançait face au billet vert, à 0,9873 franc pour un dollar. La devise chinoise a fini en hausse face au dollar, à 6,7789 yuans pour un dollar à 15H30 GMT contre 6,7835 yuans jeudi à la même heure. L'once d'or a fini à 1.273 dollars au fixing du soir, contre 1266,25 dollars jeudi.